La Fille de Zeus

Chapitre 10 : On me propose une quête

En quelques minutes, grâce au définition céleste, le sol s'est couvert de corps de pigeons au bec de bronze.

L'école est sauvée, mais le champ de bataille n'est pas beau à voir.
La plupart des chars ont été complètement détruits.

Presque tout le monde est blessé et saigne à cause des multiples coups de bec reçus.
Les Aphrodites-surtout Ashley- poussent actuellement des cris parce que leurs coiffures sont défaites et leurs vêtements souillés de fientes.

Bien évidement, au vu des événements, toutes les autres épreuves ont été annulées, et un conseil d'urgence réunissant les professeurs et la directrice est de suite mis en place.

Je suis sur mon lit à réfléchir aux derniers événements, quand un bruit de sabot clip-clop ! retentit dans le couloir, et quelqu'un frappe à la porte.
« Entrez ! »
Kenneth le centaure arrive, l'air soucieux.
« Thalia ? La directrice voudrait te parler. »
« Oh ! J'y vais ! »
Je me lève, sous le regard scrutateur de mes amies, qui sont toujours en état de choc depuis l'apparition du dragon, et le rejoint.

Je suis légèrement inquiète. Je ne sais si des ennuis se profilent à l'horizon.

Certes j'ai sauvé les élèves en appelant le dragon. Mais personne en connaît ce nouveau pouvoir, pas même moi. Comment savoir si je peux tout contrôler ? Cela peut faire peur.

J'aurais dû avoir les pouvoirs habituels de Zeus : déclencher des éclairs, principalement.
Au lieu de ça, j'ai  reçu le don de tirer avec un arc magique vers le ciel et de rendre « vivant » des constellations.

Je suis sortie derrière Kenneth du pensionnat fille. Il fait sombre dehors, durant cette fin d'après midi, et des grondements de tonnerre déferlent sur les collines environnantes.
Un orage couve. Le ciel est comme une soupe d'encre sur le point de bouillir.
Un rideau de pluie brumeux avance dans la direction de l'école.

J'espère que ce n'est pas un mauvais présage.
Dans les jardins, les satyres vaquent toujours à leurs occupations habituelles, mais tout le monde a l'air tendu et surveille le ciel du coin de l'œil.

On toque devant la porte du bureau de la directrice.
Sans lever la tête de son écrit, dame Thémis dit :
« Ah Thalia. Assis toi. »

Je m'installe et attend qu'elle prenne la parole :
« Nous avons beaucoup discuté de ton cas, Thalia. Avec les professeurs, mais aussi sur l'Olympe avec les autres dieux.

L'attaque que nous venons de subir n'est pas à prendre à la légère.
Elle a apporté deux messages : un que tu as des pouvoirs très...spéciaux; deux que les monstres ne vont reculer devant rien pour te tuer.

Parce que c'est le cas. Ils étaient là pour toi, même s'ils ont en profiter pour faire un festin également sur les autres élèves. C'est inquiétant, car nous voyons bien que les monstres peuvent maintenant pénétrer un parc qui a toujours été considéré comme un lieu sûr.

Il va falloir renforcer notre sécurité. Et tu peux nous aider avec tes pouvoirs. Mais tu ne les maîtrises pas assez, c'est pourquoi il va falloir te faire un entraînement intensif et rapide.»

« Pourquoi rapide ? » j'ose demander.
« Sommes nous pressés
par le temps ?»

« Malheureusement oui.»

Avant de m'expliquer pourquoi, elle marque une pause. Durant une minute, elle se fige et réfléchit.

Moi, je trépigne sur ma chaise.
Nous les demis-Dieux, sommes souvent qualifiés par les professeurs mortels « d'hyperactifs ». C'est parce que nous avons le sang chaud et des réflexes qui nous sont utiles sur le champ de bataille.