Chapitre 7 • Douceur intense

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Le silence plane dans la voiture. Ma tête balance légèrement sur l'épaule de Vincent au rythme de la route. Il a accepté de rester dormir à la maison ce soir alors on rentre tous les quatre. Sa main caresse mes doigts délicatement, c'est agréable et apaisant.

Ces deux heures ont sans doute été les heures les plus longues de ma vie... Je l'ai vu, il était là, dans le box de l'accusé, il nous regardait, et je pouvais pas la venger. Je pouvais rien faire, à part détourner les yeux quand mon regard croisait le sien et que des frissons de haine me parcouraient de la tête aux pieds. Heureusement que Vincent était là, sans lui je suis certain que j'aurais tenu. Tant de fois j'étais sur le point de craquer, mais sa main sur mon genou a stabilisé mes émotions, j'ai voulu me lever et partir, mais, quand elle s'est liée à la mienne en enlaçant nos doigts tendrement, c'est comme si quelque chose me retenait. Je savais que je ne pouvais pas le faire, pour Fleur, pour lui, et pour mes parents. Pourtant, si ses bras n'avaient pas été là au moment du rappel des faits par le magistrat, je me serais sûrement effondré.

Je repasse les scènes dans ma tête pendant une bonne partie du trajet. Puis, lorsqu'on sort enfin de la voiture, j'entraîne mon petit-ami dans la maison. Je suis heureux de l'accueil que lui ont réservé mes parents, ils ont été adorables avec lui et l'ont beaucoup remercié d'avoir été là. Je pense qu'ils l'apprécient, ma mère semble déjà avoir une confiance totale en lui, alors je suis soulagé. Je prends sa main et lie nos doigts en l'entraînant vers ma chambre qu'il connait déjà un peu. Au passage, on vient saluer mes parents et leur souhaiter une bonne nuit, je les serre dans mes bras tous les deux pour leur rappeler que je suis là pour eux et les remercier d'être là pour moi. Puis je monte avec mon amoureux jusqu'à ma chambre.

Je me déshabille et invite Vincent à faire de même pour se coucher dans mon lit. Il hésite un peu mais finit par enlever son tee-shirt et son jean timidement, je crois que mon regard le gêne alors je tourne la tête le temps qu'il se déshabille et ne le regarde qu'une fois qu'il est caché sous la couette, à côté de moi.

- Ça te gêne mon ange ? Tu préfères que je dorme sur un matelas ? Je peux si tu veux.

- Non non t'inquiètes pas... Ça me gêne pas. C'est juste que... j'aime pas beaucoup mon corps alors... j'ai encore un peu de mal à le montrer, même à toi...

- Il y a pas de souci Vincent, prends ton temps et tu me le montreras quand tu seras prêt mon cœur.

Je l'admire longuement pour me changer les idées. Un calme planant règne dans ma chambre, le silence nous englobe. Aucun de nous n'a réellement envie de parler je crois, nos regards suffisent. Nos regards et puis... notre présence, son corps si près du mien, sa respiration qui frôle mon visage et son odeur qui embaume mes narines.

Ma main quitte la chaleur de la couette pour se poser sur sa joue fraîche que je caresse. Sa peau est douce, on dirait une peau de bébé, claire, immaculée, délicate... Mon pouce explore délicatement son visage, caressant ses lèvres roses, puis je parcours doucement la peau de son cou fin. Je devrais peut-être pas mais mon cerveau me hurle d'oublier tout ça et de me laisser aller. Enfin, mes doigts s'invitent à la limite de ses épaules, stoppés par la barrière de la couverture qui le recouvre.

- Je peux ? Je regarde pas promis...

Il hoche la tête en me fixant intensément. C'est dingue comme il est magnifique... Ses cheveux bruns qui s'échouent sur l'oreiller, ses yeux verts qui m'observent avec une lueur de bien-être et d'apaisement, il est sublime... tellement parfait. La faible lumière de la lampe de chevet l'éclaire légèrement en faisant ressortir le grain fin de sa peau.

Ma main continue sa course avec son autorisation. Elle se faufile sous la couette pour continuer à glisser le long de son corps et l'explorer plus amplement. Je m'arrête sur sa poitrine pour la sentir se soulever légèrement au rythme régulier de sa respiration. La chaleur de son corps m'apaise et le frisson qui le parcourt lorsque je caresse son torse me fait énormément de bien. Le contact de nos peaux est si intense... Comme si une énergie nous traversait tous les deux jusqu'à nous faire trembler d'amour. Ses yeux dans les miens me font tout oublier, ma journée, ma vie, le monde autour de nous... Je ne vois plus que lui, plus que nous. Mes caresses ne cessent plus, je ne contrôle plus mes mouvements, c'est mon corps qui me guide et se promène délicatement contre le sien.

- Tu m'arrêtes si tu veux hein.

Il ne me réponds pas et se contente de me regarder, alors j'arrête mes mouvements et retire ma main avec douceur, de peur de l'avoir brusqué.

- Non, t'arrêtes pas...

- Tu veux que je continue ?

- Oui.

Sa main attrape la mienne et la repose contre sa poitrine dont je me mets à explorer chaque parcelle, imaginant dans mon esprit le dessin de ce qui se trouve sous mes doigts. Mes caresses durent, se propagent le long de ses hanches, comptant ses côtes avec délicatesse, caressant la finesse de son bassin. Jusqu'à ce que j'entende un soupir s'échapper de ses lèvres parfaites.

- Rémi...

- Tu veux que je m'arrête ?

- Non... Surtout pas.

Je me laisse faire lorsque ses doigts attrapent les miens pour me guider. J'ai très chaud, je dois être rouge, mon cœur bat à une vitesse hallucinante... Mais je me sens tellement bien. Ses lèvres viennent se poser délicatement sur les miennes, je le soupçonne de m'embrasser pour cacher sa gène lorsque mes doigts l'atteignent et le touchent enfin. Je sens son souffle devenir soudain plus difficile et un petit soupir s'écrase sur ma bouche lorsque ses lèvres s'entrouvrent. Ma main prends petit à petit possession du territoire qui se présente à moi.

Bizarrement je ne suis pas gêné ou stressé comme je l'aurais imaginé, je suis juste... bien. Je suis heureux, je suis apaisé et je suis à l'aise. Sa voix atteint mon oreille, le petit gémissement qui lui échappe me fait intensifier de plus belle mes caresses. Il a l'air d'aimer ça et moi je suis heureux de lui procurer ce plaisir. Je ne m'arrête plus et continue en le serrant doucement dans mes bras. Ses doigts qui me guidaient il y a quelques minutes sont désormais crispés sur mon poignet et le serrent de plus en plus sous l'effet du plaisir. Rien que ce contact m'encourage à continuer.

Au bout de quelques minutes encore, un éclat de voix m'indique que son plaisir est à son comble, alors je le prends tendrement dans mes bras, sentant tous ses muscles se contracter puis se détendre complètement. Ma tendresse adoucit légèrement son moment de plaisir intense. Sa respiration essoufflée contre mon oreille me fait sourire. Il se remet peu à peu de ses émotions en se blottissant contre moi, je me sens tellement heureux et tellement bien contre lui. Je le câline un long moment en le laissant se calmer progressivement et écoutant son souffle retrouver une cadence régulière.

- Je t'aime mon alien.

Mon murmure ne reçoit aucune réponse. Il s'est endormi, en quelques secondes à peine, après l'effort qu'à fourni son corps. Je souris en l'admirant avant de fermer les yeux à mon tour et de me laisser porter par le sommeil.

Dans le cœur 2 - AliexOù les histoires vivent. Découvrez maintenant