Une Prophétie de 24 jours [Calendrier de l'Avent PJO/HOO]

20

Thalia 

Thalia se promenait dans la rue. Pourquoi ? Elle n'en savait rien. Son instinct lui disait que c'était pour cueillir des pâquerettes et des chênes. Pendant qu'elle réfléchissait à comment cueillir un chêne, elle arriva devant une petite boutique. Une charcuterie plus précisément. Elle y entra.

La première chose qu'elle y vit était du pain à côté d'olives et de claquettes.

- Thal's !

Mais qu'est-ce que foutait Jason en tablier et avec une hache en mousse dans la main ?

- Qu'est-ce que-

- Alors ils vont venir les clients ?

- Qui ?

- Bah t'a choppé des pigeons au passage ?

Thalia ne savait pas si les pigeons étaient le terme pour désigner les clients ou s'ils étaient tués au vu de leurs cadavres empaillés qui ornaient le comptoir. D'ailleurs pourquoi le comptoir était-il un mur d'escalade ?

- Alors le costume a fait son effet ? demanda Jason.

- Qu-

Un miroir accroché sur un déodorant géant lui refléta qu'elle était vêtue d'une combinaison de miette de pain.

C'est là que sortit Jason de l'arrière-boutique. Attendez ça ne pouvait pas être Jason puisqu'il était déjà devant elle. Qui était-il ? et surtout pourquoi marchait -pardon - sautait-il sur sa tête ?

- Salut Sajon ! lança joyeusement Jason. 

- Ta copine t'a trompé avec moi, dit simplement le nouveau venu.

Quoi ? Mais pourquoi Piper ferait-elle ça ? se demanda Thalia.

- Agrafaaa, pleurnicha Jason. Pourquoi tu m'as fait çaaa ?

Et il s'effondra sur ses genoux. Le t-shirt de Sajon tourna et une agrafeuse y étant accrochée couina quelque chose. Jason se releva et clama :

- Mais Brigitte m'aime encore !

Mais qui était cette Brigitte ?

Une brique tomba du plafond sur la tête de Sajon.

- Nooon, cria Jason. Brigitte ! Pas toi, je ne peux pas te perdre aussi.

- Trop tard, déclama Brigitte-la-brique, tu n'as pas réussi à garder mon amour pour toi. Plus personne ne peux m'empêcher d'aller rejoindre l'élu de mon cœur maintenant. Sajon, Sajon, qu'est-ce doux nom qui résonne à mes oreilles ? Qu'est-ce que j'aime cette sonorité ! Jure-moi que la prochaine fois que j'entendrai quelque chose d'aussi doux, ce soit le martèlement de ton cœur qui veuille s'échapper de ta poitrine et rejoindre le mien !

- Je t'aime aussi Brigitte : je pourrai donner ma vie pour ta couleur orangée me rappelant un doux soir d'été rempli de gaieté, tes petits yeux qui m'envoutent indéfiniment...

Thalia se boucha les oreilles : elle n'en pouvait plus d'entendre ces discours cucul la praline. C'est à ce moment que tout s'enchaîna. Les lumières s'éteignirent et ne laissèrent qu'un spot éclairant dramatiquement Jason. Puis quelqu'un brisa une fenêtre de la charcuterie et enleva le blond. Thalia voulut bondir pour arrêter le ravisseur — ou plutôt la ravisseuse — , mais quand elle la reconnut, elle la laissa faire : c'était nul autre que Piper qui tentait de tirer son copain de cette merde.

Puis tout devint noir et elle se réveilla en sapin qui faisait du pôle dance. Percy et un cookie la décoraient ; enfin Percy poursuivait le cookie qui tenait huit guirlandes et neuf boules par ses petites pépites.

Plus loin l'Athéna Parthénos, multipliée, faisait des danses vaudoues en tutus autour d'un dictionnaire en hurlant "BIBIDI BOBIDI BOBY TU REVIENS ICI". Qui ? Boby ? Qui était Boby déjà ?

Dans le ciel, les chasseresses s'amusaient à essayer le traineau du Père Noël

Les cris se firent de plus en plus forts. Thalia dut se boucher les oreilles afin qu'ils ne martèlent  pas son cerveau de fond en comble.

Une pluie d'agrafeuses scintillantes comme des boules disco la percuta. Elle voulut courir se mettre à l'abri mais elle resta prisonnière du sapin. Thalia pria pour que quelqu'un la mette le plus loin possible de ces objets démoniaques, puis elle regretta lorsqu'elle se retrouva à la place du dictionnaire autour duquel les Athéna Parthénos accomplissaient un rituel satanique. 

Puis, Thalia s'aperçut qu'elle était suspendue sur une barre de pôle dance à 40 mètre du sol. Elle hurla de frayeur. C'était son pire cauchemar.

Plus les Athéna Pathénos maintenant ailées tournaient autour d'elle, plus sa tête tournait, plus elle voyait de choses étranges se dérouler autour d'elle. Lorsqu'elle vit des pandas en peluche égorgés qui dansaient la macarena juste après les briques qui faisaient le French Cancan, elle sut qu'elle délirait pour de bon.

Les briques revinrent et envahirent le monde. Tout devint brique : les statues, la pelouse, le ciel, l'air, même Thalia ne fut pas épargnée par cette invasion. Elle ne voyait plus que des briques ; elle voulut tousser, elle toussa des briques.

Thalia devait absolument sortir de ce cauchemar. Elle commença à tourner sur elle-même, à crier, à supplier mais rien ne semblait marcher. Une voix s'éleva :

- Thal's ? Sœurette ?

Thalia fut secouée dans tout les sens et se réveilla nez à nez avec son frère Jason. 

- Ça va ? s'inquiéta-t-il.

- Oui, oui.

- Tu es prête pour la journée d'aujourd'hui ?

- Qu'est-ce qui se passe encore ?

- Ben tu sais, après l'anniversaire d'Hazel, notre bungalow a été un peu détruit et il faut le reconstruire. Et, tu vas être fière de moi, j'ai pris l'initiative - avec Annabeth bien sûr - de commander des briques pour reboucher les trous.

Thalia le dévisagea avec horreur. Jason continua :

- Par contre je crois que j'ai commandé un tout petit peu trop de briques. Mais ce n'est rien, on va pouvoir faire plein de choses avec !

Thalia, toujours aussi horrifiée, dévisagea son frère pour savoir s'il se foutait d'elle. Puis elle se retourna au ralenti dans la direction où il pointait et vu au moins vingt sacs remplis à ras bord de ces pavés orangeâtres. Elle se cacha aussitôt sous sa couverture et commença à trembler.

Décidément, elle détestait les lundis matins.

NDA : Petit carré amoureux entre Jason, Sajon, Agrafa l'agrapheuse et Brigitte la brique ;-)