Salle 14 - L'Eldorado (Boulevard de Strasbourg)

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Dans le cadre des Salles de Quartie de ma Vie, je vous propose le cinéma El Dorado qui se situait 4 Boulevard de Strasbourg dans le 9ème Arrondissement de Paris, il était situé juste à côté du Cinex , a peu près la même programation dans les années 60/70 cher aux cinéphiles que son confrère mais avec un lieu plus emblématique et une histoire largement différente.

J'ai connu ce cinéma tard à partir du mileu des années 70 et jusqu'à sa fermeture.

Avant d'être un Cinéma , le lieu était un ancien local de cirque bien avant la création du boulevard , puis devenu le café-concert de l'Eldorado , nom qui rappelle les contrées lointaines des Westerns américains.

 Le cinéma a été contruit sur ses lieux au début des années 30 dans un style Art Déco avec une salle immense , une scène et une réception. Au départ il était prévu des logements qui ne verront jour que dans les années 60. La salle accueillait 1500 personnes mais elle pouvait en accueillir plus mais le fait de n'avoir qu'une circulation de spectateurs sur la sortie sur le boulevard a fait que la Préfecture n'a autorisé que ces 1500 spectateurs.

Pour son inauguration le 3 février 1933 , le cinéma propose  le film documentaire Congorilla réalisé par Martin et Osa Johnson suivi de la comédie sentimentale Paris-Soleil de Jean Hémard  , car le cinéma avait la particularité de proposer pour le même billet deux films.

A l'époque les Cinémas des Champs-Elysées avaient l'exclusivité des sorties de films et les autres cinémas de Paris dont l'Eldorado avait ce qu'on appelait les "Sorties Générales" mais décalés par rapport aux Champs-Elysées.

Dans les premiers films projetés on aura Maurin des Maures d'André Hugon, Mater dolorosa d'Abel Gance où Fanny de Marc Allégret.

Les plus grands films seront projetés par la suite dans cette salle magnifique (La Grande Illusion, Blanche Neige, Regain, Quai des Brumes ou La Bête Humain au début de la guerre en 1939.

Le cinéma avait la particularité de changer de programme toutes les semaines, ce qui fidélisaient les habitants du quartier et les cinéphiles dont des grands noms du futur cinéma français qui ont fait leurs jeunesses sur ces fauteuils. Pendant l'Occupation le cinéma gardera le même principe de programation avec La Fille du Puisatier, Picpus ou l'Assassin habite au 21 , et exceptionnelement Le Corbeau de Clouzot pendant deux semaines.

Lallement le Directeur du Cinéma avait plusieurs salles de cinéma à Paris, après la guerre , l'Eldorado enfin obtenait l'exclusivité des sorties de films (comme Seule dans la Nuit, où Rome Ville Ouverte) et surtout Antoine et Antoinette de Jacques Becker.

En 1956 , sera installé un nouvel écran pour les films en Technicolor comme La Terre des Pharaons. L'Eldorado deviendra un des cinémas les plus fréquentés avec des avants-premières de très grand standing (Les Voyages de Gulliver, 3h10 pour Yuma ...) 

Après de belles années 60 avec des exclusivités de studios, l'Eldorado va perdre dans les années 70 

Heureusement cela ne va pas durer , L'Eldorado va revenir à une programmation normale hors exclu comme La Guerre des Etoiles où la reprise du 3ème homme grace à son nouvel écran courbe comme le Kinopanorama, mais les spectateurs ne sont pas revenus car le cinéma passait les films en VO (ce que détestait les Parisiens)puis  avec nouvelle programation avec beaucoup de films Z comme des fims policier, de guerre, d'espionnage et la vague des films à la mode de Kung-Fu.

Vers la fin des années 70, nouveau propriétaite qui revient aux nouveautés comme Hulk où Inspecteur La Bavure mais les spectateurs reviennent toujours pas , le cinéma fermera 7 Juillet 1981 avec le film Les Monstres du Kung-Fu de Kei Law passant 2570 spectateurs pars semaine contre 35 000 dans les bons moments.

La crainte était que le cinéma soit détruit pas des promoteurs immobiliers mais la chance à été que cet endroit exceptionnel d'Art Déco est inscrit  à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques la même année . Il deviendra un Théâtre sous les noms de Théâtre de l'Eldorado puis Théâtre Comoedia (où j'ai vu Pauvre France avec Jean Lefevbre) .

Actuellement ce lieu s'appelle le Théâtre Libre dirigé par Jean Marc Dumontet et qui continue l'histoire de ce lieu unique.



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