L'adolescent masqué - K.TH

Chapitre 4

À chaque passage entre les deux mondes, je suis pris d'un mal de tête avant d'avoir un haut-le-cœur. De plus, j'ai pensé à revenir ici avant. Ce doit être le déclencheur.
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Je prends la route après m'être reposé un moment. Le paysage n'a pas changé du tout, il y a toujours autant de végétation et  d'animaux et toujours aussi peu d'habitations. Je vois le palais au loin et me rend compte que j'ai atterri beaucoup moins loin que la première fois. Les rues des villages sont vides, il doit encore être tôt. Seuls quelques personnes se balades tandis que d'autres commencent doucement à installer leurs marchandises sur les étales. Je marche en silence jusqu'au portes du palais où les quatres gardes de la dernière fois m'arrêtent en croisant leurs épées.
Soldat 1- Qui êtes-vous ? Déclinez votre identité.
- Je suis...
Soldat 2- Tu serais pas le nouveau soldat qui est rentré avec la garnison il y a deux jours ?
- Comment osez-vous me traiter de simple soldat !

La colère monte doucement en moi. Je sers les poings. Mais une soudaine énergie me traverse du cœur en direction de mes paumes. C'est une sensation agréable, chaleureuse. Je suis tellement surpris que je me calme instantanément. Au même moment, les portes s'ouvrent de l'intérieur, laissant apercevoir quatres autre soldats, armes en main. Puis l'un d'eux finit par ranger son épée et s'élancer de l'autre côté de la porte, avant de se mettre à genoux et de me saluer.
Soldat- Salutation, Mon Général.

Les septs autres soldats furent sûrement surpris, mais finirent par me saluer également.
- Comment sait tu qui je suis ?

Le soldat relève la tête. C'est un jeune soldat qui ne doit pas dépasser les quinze ans. Il possède une certaine beauté d'origine étrangère, des cheveux bruns et des yeux noirs.
Soldat- En réponse au Général, je suis celui qui a monté votre tente, il y a trois jours. Je vous y ai emmener et j'ai fait le guet toute la nuit.
- Je me souviens. Je pensais bien t'avoir déjà vu quelque part. C'était donc là.
Soldat- Mon Général, puis-je vous demander pourquoi vous êtes en dehors du palais à une heure si matinale ?
- J'avais besoin de sortir. Mais je n'ai pas eu la chance de passer au changement de garde pour mon retour.

Le garçon sourit avant de m'indiquer de le suivre.
- Comment t'appelles tu, jeune homme ?
Soldat- Je me nomme Lan Sizhui, Mon Général.
- Et d'où viens-tu ? Tu n'as pas l'accent et le physique d'un pur coréen.
Lan Sizhui- En effet, je suis d'origine chinoise. Mais ma mère était coréenne et mon père était chinois.
- Comment as-tu fait pour te retrouver dans l'armée coréenne si tu est chinois ?
Lan Sizhui- Mon village était à la frontière. Un jour quelques soldats de mon pays ont trop bu dans une taverne et on fait éclater leur colère sur leur mince salaire de soldat de bas étage. Ils ont tué de nombreuses personnes ce soir-là. Mes parents et moi étions de passage pour acheter des sucreries. Ils se sont fait tuer après avoir réussi à me cacher derrière un tas de bois de chauffage. À l'époque, je n'avais que cinq ans, et je venais d'assister au meurtre de mes parents. Je ne bougeais pas, je ne faisais aucun bruit. Mon père m'avait promis que dès que ce se serait calmé, on irait voir les lapins dans la forêt donc je me devais de respecter son souhait. Longtemps après que tout le monde soit parti, enfin je crois, j'ai de nouveau entendu des pas. C'était des pas précipité et il y a eu des voix fortes ordonnant de trouver des survivants. C'est là que j'ai compris. Moi, un garçon de cinq ans, était désormais orphelin. Mes parents étaient partis, pour toujours. Je me suis mis à pleurer. Si mes parents étaient partis, je n'avais aucune raison de continuer à me cacher, autant les rejoindre directement. Un homme m'a entendu et est venu me voir. Il a voulu me sortir mais mes jambes étaient coincées sous les morceaux de bois. Il a appelé de l'aide et d'autres sont venus m'aider à sortir. Je ne me souviens plus très bien de la suite, je sais juste que j'avais tellement mal aux jambes que je me suis évanoui dans les bras d'un homme très musclé. Quand je me suis réveillé, j'étais dans une tente. À côté de moi, il y avait le commandant. Lorsqu'il a vu que j'étais réveillé, il m'a annoncé que j'étais le seul survivant de mon village, tout le monde avait été tué par ces soldats. Les jours qui ont suivis ont été très difficiles, il fallait que je regarde tous les cadavres pour identifier le maximum de personnes. Lorsque je suis arrivé devant mes parents, je me suis effondré. J'ai entendu les soldats dire que presque toutes les jeunes femmes avaient été violé avant d'être tué et que les hommes, les vieux et les enfants avait été tué immédiatement. Du haut de mes cinq ans, je ne comprenais pas ce que signifiait "être violé". Maintenant, je sais, et je hais encore plus ces soldats pour avoir fait ça à des femmes innocentes. Mes jambes étaient brisées, je ne pouvais pas marcher. Le médecin ne prédisait rien de bon pour ma vie. Le commandant s'est occupé de moi comme son fils et je l'en remercie énormément. Il a fait tout son possible pour que je puisse retrouver l'usage de mes jambes. J'ai du attendre sept ans avant qu'un médecin ne finisse par trouver une solution temporaire. J'étais tellement content. Ça fait maintenant trois ans que j'ai repris à marcher.
- Tu ne semble pourtant pas avoir de problème.
Lan Sizhui- C'est grâce à la médecine. J'ai de nombreux morceaux de bois serrés contre mes jambes qui me permettent de tenir debout. Après, je varie mon équilibre pour avancer, reculer, sauter, courir ou combattre. Tout ce que je fais nécessite un équilibre parfait.
- Tu m'impressionne. Mais tu as dit qu'un des médecins ne prédisait rien de bon pour ta vie, qu'est-ce que cela veut dire ?
Lan Sizhui- Le bois de chauffage m'a écrasé les jambes. Tous les muscles, nerds et os ont été détruits. Le sang passe par mes jambes mais je ne ressens rien. Je pourrais devenir fou, ou alors, mon coeur cessera de fonctionner par la vitesse trop rapide de mon sang dans mon corps puisqu'il n'y a rien à faire dans mes jambes.