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« Mords-moi, Noé. 

- Non, Vanitas. »

Voilà qui le laissa coi. Non ? Pourquoi, "non" ?

« Ne bouge plus, et ne parle plus tant que je ne te l'aurais pas dit. »

Vanitas n'osa le contredire, et obéit docilement. Il était rare que son ami soit aussi impératif, ça avait réveillé quelque chose dans le ventre de Vanitas, mais il ne devait plus bouger. C'était important !

Noé ne buvait de sang que très occasionnellement. Sûrement, vivre aux côtés d'un humain devait le titiller, au quotidien. Ce n'était pas non plus comme si Vanitas faisait tous les jours cette proposition, c'était une occasion en or, il n'avait pas à refuser. Bon. Ces derniers temps, Vanitas a peut-être déjà essayé de faire comprendre à son ami vampire plus subtilement, qu'il était prêt à lui offrir de son sang, en eut-il besoin.

« Si tu essaies de boire de mon sang, l'Archiviste, je te trancherai la gorge. »

Non ! Pas cette fois ! À ce moment, Vanitas ne savait pas ce qu'il voulait. Enfin, il savait ce qu'il ne voulait pas, et qu'il préférerait toujours éviter d'ailleurs : dévoiler son passé. Mais c'était la première fois que le sujet avait été abordé entre eux. De l'eau avait coulé sous les ponts, depuis. Beaucoup d'eau. Ce n'était pas comme si l'Archiviste n'était pas au courant de ce qui avait pu arriver à Vanitas autrefois, mais lui faire voir directement, ce n'était définitivement pas son objectif. Bonjour le tue-l'amour, si dès qu'il plantait ses crocs dans la chair qui l'attendait impatiente, le vampire était accueilli par les images de mille souffrances.

« Dis-moi Noé, depuis que je te connais, je ne t'ai jamais vu boire de sang qu'en cas de nécessité.

- En général, pour nos enquêtes, oui.

- Et Domi ? Voilà un temps que nous ne l'avons pas vue. Tu ne bois pas à son cou parfois ?

- Non, plus depuis qu'elle est avec cette humaine. Ce ne serait pas très respectueux pour elle.

- Je vois. Tu sais l'ami, les vampires ont besoin de plus de sang que je ne te vois en consommer, pour rester en pleine santé. Toi et moi nous fréquentons depuis assez longtemps pour que, en eusses-tu le besoin, tu puisses te nourrir à mon cou sans regarder ceux de mes souvenirs qui précèdent notre rencontre ; que j'aimerai garder pour moi.

- C'est vrai, nous nous connaissons depuis quelques années, bientôt sept. C'est assez long pour que je te vide entièrement de ton sang, remonte dans tes souvenirs et n'arrive pas même au dénouement de notre première affaire. À condition que je prenne mon temps, bien entendu.

- Dans ce cas mon cher Noé, je suis tout à toi.

- C'est très aimable de ta part. »

Voilà, cette conversation là. Noé avait simplement relevé les yeux de son carnet en lui souriant, et y était retourné immédiatement après, comme si Vanitas ne venait pas de s'offrir entièrement à un vampire. La proposition lui était passé complètement au dessus de la tête, il avait sûrement mal compris le sous-entendu, mais la manœuvre avait déjà été assez éprouvante pour Vanitas comme elle l'était, alors il préféra considérer que son offre était faite. 

« Encore en train de boire ces poches ?

- Oh, bonjour Vanitas !

- Je ne comprends pas ce que tu leur trouve.

- C'est que, elles sont bien pratiques. Il s'agit de mélanges du sang de plusieurs donneurs, comme je ne les connais pas, je n'ai que des flashs sans queues ni têtes.

Mords-moi Noé | VanoéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant