Chapitre 1

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Coucou tout le monde,
Alors je reviens non pas avec une histoire inedite, mais avec la suite de l'os que j'avais écris pour Noël de l'année dernière. Les chapitre 1 à 5 sont juste cet os découpé pour que la lecture soit plus simple. Le chapitre 6 est donc la suite qui j'espère clôturera bien l'histoire.
Je vous laisse donc la lire et je vous dis à très vite pour de nouvelles histoires.

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Mon visage me lance horriblement, j'ai l'impression que mon cœur a migré sur le côté gauche de ma face, car il y pulse fort, très fort. La nuit est tombée depuis longtemps et heureusement sinon je ferais fuir tout le monde. Je tangue un moment, un peu sonné, c'est presque drôle mais j'ai vraiment l'impression d'entendre des cloches à chaque fois que je tourne la tête. Je renifle, grossière erreur, la douleur irradie mon crâne et je me retrouve appuyé contre le mur pour essayer de reprendre contenance.

Je ne sais pas vraiment où je vais, je ne peux pas rentrer chez moi pour le moment. Mon père serait bien trop content de me voir revenir. Je me suis sauvé alors qu'il n'avait pas fini sa petite explication sur comment son fils devrait être. Du coup, il serait vraiment très très heureux de pouvoir reprendre où on en était, seulement moi, je ne suis pas sûr d'y survivre.

Je me redresse en grognant, quittant l'appui du mur et je reste quelques secondes immobile pour être sûr que je peux tenir debout, que je ne vais pas soudain m'effondrer au milieu du trottoir. Je reprends ma route à pas d'escargot, je vais aller à la bibliothèque de l'université, je ne suis plus très loin, mes pas m'ont inconsciemment mené sur le campus. Elle est fermée à cette heure-ci, mais j'ai découvert comment entrer et...

J'ai le souffle coupé quand je reçois un coup d'épaule contre mon torse. Déséquilibré, je tombe lourdement sur le sol. J'ai juste le réflexe de protéger mon visage, c'est ridicule, ce n'est pas comme s'il craignait encore quelque chose. Maintenant, je me retrouve avec les mains et les genoux égratignés et douloureux. Je ne trouve pas le courage de me relever, je reste prostré sur le bitume encore chaud du soleil qui a tapé toute la journée dessus. "Tu peux pas faire attention, abruti."

Des insultes, des rires moqueurs et les pas s'éloignent sans même qu'une des personnes présentes ne cherche à savoir si je vais bien ou pas. Cependant, je ne le prends même pas à cœur, j'ai fini par avoir l'habitude, ils me prennent souvent pour un ivrogne et préfèrent passer leur chemin plutôt que de s'embêter avec ça. Avec des gestes lents, j'arrive à m'asseoir, mais je reste ainsi, au milieu du trottoir, les genoux pliés, les bras posés dessus et la tête baissée. Je suis épuisé et je voudrais juste que... "Hey ! Tu vas bien ?"

Je ne réagis pas vraiment au début, ce doit juste être quelqu'un qui parle à un de ses amis. On ne me parle jamais, on ne s'inquiète pas pour moi, malgré toutes les traces de blessures que je peux porter. Même en cours, les gens préfèrent ignorer les bleus, c'est plus facile que de se mêler d'une histoire sordide ou d'avoir des problèmes. Je sursaute violemment quand une main se pose sur mon épaule et je grogne de douleur avant de lever les yeux vers un jeune homme qui s'est accroupi juste à côté de moi.

Je ne parle pas, je le laisse découvrir mon visage et ses multiples blessures. "Bordel de merde !" J'ai un petit sourire en coin douloureux et un rire désabusé, tout le monde réagit comme ça, la stupeur. Ils ont du mal à croire ce qu'ils voient, ensuite ils commencent à parler, à me donner des conseils à deux balles sur comment je devrais gérer ma vie pour éviter que ce genre de choses ne recommence. Enfin, une fois qu'ils ont la conscience tranquille, vient finalement le désintérêt.

Save MeWhere stories live. Discover now