Négociations

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A sa sortie de l'hôpital, quelques semaines plus tard, Ainosuke envoya Tadashi me chercher pour "régler certaines affaires". Kojiro était parti chez un pécheur du coin pour trouver de quoi créer un nouveau plat, donc je partit seul.


Me retrouver dans cette maison, après toutes ces années, me fit froid dans le dos. Je n'avais pas remis les pieds dans cet endroit depuis... depuis... Bref. Je prit sur moi, et suivit Tadashi jusqu'à une porte que je reconnu sans peine : il m'attendait dans sa chambre. Je sentis mon sang se glacer à l'idée de pénétrer dans cette pièce qui avait été le témoin de mon calvaire. Je me mis a regretter que Kojiro ne soit pas à mes côtés. Je ne me sentais plus si serein d'être venu ici seul. Tadashi se tourna vers moi, toujours aussi raide qu'à son habitude. " Il vous attend". Il ouvrit la porte, et s'écarta pour que je puisse entrer. Pourtant, mes jambes refusaient d'avancer. Je du me faire violence pour parvenir à pénétrer dans cette maudite pièce. 


A peine avais-je mis les pieds dans la pièce que Tadashi ferma la porte derrière moi. Je fis rapidement le tour de la chambre du regard avant de le voir. Il était allongé dans son lit, les cheveux légèrement en bataille, un t-shirt blanc cachant à peines ses bandages. Un frisson me parcouru l'échine. Ce lit. Toujours le même. Ainosuke, lui, semblait cependant avoir véritablement changé. Le sourire qu'il m'adressait était doux, presque gêné. Il me fit signe de m'asseoir dans le fauteuil près de lui. Je restai crispé, mais obéit.  Il me regarda, un air désolé dans les yeux, et je ne comprit pas comment cet homme qui m'avait fait tant souffrir, arrivait aujourd'hui à me faire sentir si fort face à cette faiblesse qui semblait ne plus vouloir le quitter. Je sortit de ma réflexion quand il prit la parole.


- Tadashi m'a prévenu qu'il t'avait remis les documents.  Tu les as lus?


- Oui. D'ailleurs, maintenant que tu vas mieux, je te les ai rapportés, dis-je en lui tendant l'enveloppe en kraft.


- Ecoute. Je sais que je te les ai fait remettre parce que je me croyais mourant. Mais ils étaient près bien avant cette histoire. En vérité, j'espérai pouvoir t'en faire cadeau en d'autres circonstances, mais l'occasion ne c'était jamais présentée. Je veux que tu les gardes. Je veux que mon entreprise t'appartienne autant qu'à moi. Je te dois bien çà, non?


- Si c'est encore une ruse pour tenter de me faire revenir vers toi, sache que...


 - Ça n'a rien à voir. Je me suis comporté comme le pire des connards envers toi, je t'ai fais souffrir plus que n'importe qui, j'en suis bien conscient.


- Il serait temps...


- Laisse-moi finir, s'il te plait. Je ne vais pas te mentir, j'aurai vraiment aimé t'offrir ces parts pour notre mariage. Mais l'avenir en a décidé autrement. Aujourd'hui, je te les offres pour tenter de me racheter à tes yeux, et surtout comme preuve de bonne foi envers toi et Kojiro. Considère que cela comprend le remboursement du restaurant, ainsi que le préjudice moral que vous avez subis à cause de moi.


Je restait bouche bée. Il avait vraiment envisagé le mariage avec moi? Je... Je n'arrivai pas à croire ce qu'il venait de dire. 


- Je ne peux définitivement pas accepter...


Le thé vert et la fleur de cerisierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant