Beaucoup d'événements étranges se déroulaient dans ce village. A la tombée de la nuit on entendait hurler des animaux étranges surtout qu'il y'avait cet hibou qui venait se poser chaque nuit sur l'avocatier devant notre case, il me gavait celui là! Il se disait que vers mi-nuit des esprits rôdaient dans les champs, certains rassemblements se faisaient près du marigot, dans la forêt et même dans le baobab du village vous imaginez? Cela semble irréaliste et irrationnel! Les gens mouraient dans des conditions bizarre; la mort la plus étrange que j'eus entendu était celle d'un homme, qui en plein dîner avec sa famille à l'intérieur de sa case, fut frappé par un éclair! Il est décédé sur le champ et le plus bizarre est qu'on ne vit absolument aucune marque son toit. J'imaginais leur choc ça devait être perturbant ! Je comprends mieux de quoi mes parents voulaient me protéger! Même si personnellement je ne vivais rien d'étrange à part ces cauchemars répétitifs.Déjà un an passé la et je commençais à croire ce que mes parents disaient à propos de ce village. Moi qui pensais que tout cela était pour m'empêcher d'y aller , afin de pouvoir me garder près d'eux. Je m'étais lourdement trompé.
Je continuais à vendre quelques récoltes sur le marché de la place, pour pouvoir faire des économies et retourner à Douala. Je savais pertinemment que ma place n'était pas ici, qui voudrait demeurer dans ce coin perdue de la planète. J'avais plein d'espoir en tête,beaucoup de rêves que je devais réaliser! Mon plan A était d'abord de retourner à l'école et ensuite trouver un emploi décent. Pour moi c'était la seule façon de réussir à cause cette phrase que me répétait mon père «l'école est le chemin le plus sûre menant à la réussite, regarde moi si je n'avais pas étudié ou serrais aujourd'hui?!» cela raisonnait très fort dans mon esprit.
Un soir, après avoir peiné à vendre mes derniers fruits, je rentrais épuisé et plus tard que d'habitude. J'accostais le sentier qui menait à ma case quand presque arrivé, je vis une femme tourner autour de notre cabane. C'était une vielle femme, son visage ne m'étais pas familier. Je m'étais caché pour pouvoir observer ses agissements et comprendre ce qu'elle était entrain de faire. Elle avait fait plusieurs tour de la cabane puis pris de la terre à l'entrée de la maison . Je m'étais alors vite rapproché d'elle en disant d'un ton sévère : « qu'est-ce que vous faites comme ça! » elle sursauta tout en se retournant vers moi en relâchant la calebasse pleine de terre, déversant tout son contenu.
Elle reprit sa calebasse puis s'en alla sans me donner une réponse d'un pas pressé . Je ne pouvais pas la retenir car elle était bien plus corpulente que moi, Je savais bien que ce qu'elle avait fait n'était pas normal. Je voulu crier mais la première case proche de la mienne, était au moins à 6m. Le temps que les gens mettraient à arriver elle serait déjà parti. Alors je repris mon sang froid puis j'entrais dans notre case, Je vis ma grand mère entrain de dormir. Elle semblait paisiblement dormir et ne se doutais de rien. Je me nettoyais, puis je fis une petite prière avant de m'allonger à ses côtés.
Ma grand mère, Je ne vous parle pas assez d'elle car c'était une vielle femme tout à fait normal, sans histoire, quelques fois rongé par la vieillesse. Mon père et son frère bill prenaient soin d'elle. Malheureusement après la mort de mon père, mon oncle avait cessé de s'occuper financièrement d'elle car il était sous l'emprise de sa femme. C'était a peine si il achetait encore ses médicaments, il l'avait laissé à l'abandon et Marina s'occupait d'elle jusqu'à leur départ en ville. Aujourd'hui on peut dire que j'ai pris les rênes .
Quelques semaines s'était écroulés. je rentrais du champ comme à mon habitude, en chantonnant «brûle en moi» un son gospel que vous avez sûrement dû déjà entendre, un véritable chef-d'œuvre. Il faisait beau et le soleil se reflétait sur la verdure qui m'entourais. J'étais à quelques mettre de ma case quand je vis ma grand mère assise sur sa chaise en bois près de la porte.
Ce n'était pas exceptionnel car lorsqu'il faisait beau temps elle aimait bien profiter du soleil. Ce qui était étrange, c'était qu' elle ne bougeait pas, elle semblait s'être endormie. Plus je me rapprochais d'elle plus je trouvais que quelque chose clochait. un peu plus près j'essayais de l'appeler mais c'était en vain! J'essayais de la réveiller mais rien! Son corps était froid et Son visage pâle ,marqué par l'âge laissait entrevoir un sentiment de paix, de libération. Elle était partie..
Ce fut un événement traumatisant pour moi, je m'étais pourtant attaché à elle. Je n'avais jamais vu une personne morte de mes yeux, son corps était froid, son visage blanc. Ma grand mère était morte. Jamais plus je ne la reverrai..
Le deuil était passé, j'avais revu mon oncle , sa femme et leur fille mais ils m'esquivaient. Chose curieuse je n'aperçu pas Marina..Je ne pouvais désormais que compter sur moi. J'avais la majorité, je devais prendre sur moi et avancer. Je pris la décision ce soir là de rentrer en ville.
Même si ce n'était pas encore assez, grâce à mes petites économies j'avais réussi à payer 5 mois de loyer pour une chambrette bien que délabré, dans un quartier pauvre de la ville. j'essayais de trouver du travail mais ce n'était pas facile. Des semaines passèrent, puis des mois je n'arrivais toujours pas à trouver un emploi stable. Je faisais tous les petits jobs qui me tombaient sous la main. Parfois Je faisais la plonge dans des restaurants à raison de 50 francs le plat lavé et pour pouvoir joindre les deux bouts j'avais un travail supplémentaire de serveuse dans un bénétariat. Cela ne m'aidais qu'à manger de temps à autre mais je n'arrivais pas à faire des économies. Dans une ville aussi chère que Douala ce n'était pas facile. C'était vraiment stressant car j'avais déjà épuisé 80% de mes économies, je n'allais pas tarder à me retrouver dans la rue..mais même si c'était le cas je ne retournerai plus jamais au village.
À suivre 😉
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Prostitué malgré moi
AksiLa vie m'a donné des coups, des coups au dessus de ma mesure car je n'ai pu les supporter. Aujourd'hui je perd peu à peu le contrôle de ma vie . Es ce de ma faute ? Ça je ne le sais pas.