La fille de Sirius

La retenue

"Nous pensons commencer à vendre les boîtes à flemme ce week-end" disait George à Lee.

Nous étions tous les trois assis à la table des Gryffondors. La plupart des élèves étaient arrivés et le dîner n'allait pas tarder à commencer. Les conversations battaient leur plein. Nous avions expliqué à Lee notre projet de boîte à flemme. Étant notre meilleur ami, il était dans la confidence de certains de nos projets. Cependant, plus les élèves faisaient leur entrée dans la grande salle, moins je m'intéressais à la conversation qui se déroulait devant moi.

Eulalie n'était toujours pas là. J'avais hâte de la voir. J'avais eu mon premier cours avec Ombrage aujourd'hui et je voulais lui expliquer tout ce dont nous avions prévu pour le nouveaux professeur. Je voulais également lui raconter comment nous nous étions fait coller de la manière la plus ridicule possible. Malheureusement, Eulalie continuait de briller par son absence.

Je décidais de fouiller un peu mieux la table des Serdaigle des yeux, mais aucune trace d'elle. Je remarquais ensuite l'absence de Luna. Elles étaient rarement l'une sans l'autre. Si Luna non plus n'était pas là je n'avais pas à m'inquiéter, elles devaient certainement être ensemble.

Soudain je la vis arriver dans sa robe bleue de Quidditch. "Mais oui, les sélections pour Serdaigle étaient aujourd'hui" pensais-je. J'attendis qu'elle me voit, qu'elle regarde vers la table des Gryffondors, mais elle était trop occupée à rire. Qui la faisait rire comme ça d'ailleurs ?

J'arrêtais de me focaliser sur Eulalie et observais la scène. Elle était en grande discussion avec Roger Davis son capitaine. Ils parlaient tous deux en faisant de grands gestes et en se bousculant mutuellement. La conversation semblait très intéressante visiblement. Eulalie ne lança aucun regard vers ma table. Je vis ses yeux parcourir la table des Serdaigles puis elle se stoppa. Roger la regarda visiblement inquiet et se pencha vers elle. "Pour qui il se prend celui-là ! Il n'a pas besoin de s'inquiéter" pensais-je. Je commençais à m'énerver seul dans mon coin. Eulalie secoua la tête, adressa quelques mots à Roger et commença à faire demi-tour. Roger la retint par le bras. "Si elle veut partir, laisse là !" Hurlait la voix dans ma tête. Eulalie posa la main sur le bras de Roger qui la retenait d'un geste réconfortant. "Pourquoi elle le réconforte ? Davis n'a pas besoin de réconfort !". Eulalie secoua une nouvelle fois la tête puis partit. "Bonne décision Smith !" félicitais-je intérieurement Eulalie. "Laisse-le seul". Je suivais alors des yeux Roger Davis. Le capitaine sembla déçu un instant puis reprit vite contenance et partit rejoindre ses amis Serdaigles.

Cette scène m'avait mis de mauvaise humeur ! Pourquoi Roger collait-il autant Eulalie ? Et pourquoi étais-je jaloux ? Ça ne me ressemblait pas.

Je reportais mon attention vers Georges. Celui-ci me regardait moqueur.

"_ Alors Gred, on ne supporte pas Davis ?" Me demanda t-il en ricanant.

"_ Fred serait-il jaloux ?" Continua Lee. "Grande nouvelle !" S'exclama-t-il ensuite.

"_ N'importe quoi !" Répliquai-je en levant les yeux au ciel.

"_ Et alors que penses-tu de notre idée ?" Demanda George pour revenir à leur principal sujet de conversation.

"_ Il ne nous a pas écouté." Se moqua Lee. "Tu ne comprends pas Georges." Continua t-il ensuite en se tournant vers mon frère. "Roger Davis veut marquer des points auprès d'Eulalie." Finit-il sur le ton de la confidence.

Je décidais de ne plus les écouter. Il n'allait pas me lâcher avec ça de tout le repas. Au lieu de ça, je décidais d'entamer la conversation avec Angélina.

***

Je n'avais pas revu Eulalie depuis ce soir-là, et je n'étais malheureusement pas prêt de la voir. George et moi sortions des sélections pour l'équipe de Gryffondors. Elles avaient fini tard, c'était déjà l'heure de notre retenue avec le crapaud. Nous avions hésité à arriver en retard. Nous aurions aimé manger et prendre une douche. Il avait plu et nous n'étions plus aussi propres que ce matin. Nos chaussures pleines de boue avaient laissés des traces sur les pavés de la cour et nos cheveux dégoulinaient. Cependant nous étions arrivés à la conclusion que nous ne ferions pas le plaisir à Ombrage d'arriver propre. Nous la dérangerons encore plus en étant à l'heure et sale que propre mais en retard.