6

15 2 0
                                    

La cérémonie venait d'être ouverte par le maître de cérémonie. Il avait procédé à l'annonce du programme avec une telle éloquence. Dans la voix de cet homme de teint noir, grand et assez costaud, on aurait tout de suite dit qu'il ne faisait que ça, animer des cérémonies devant d'illustres personnalités. L'homme vêtu d'une veste noire, d'une chemise bleue et de pantalon noir avait captivé mon attention durant un instant. Quelle prestance! Quelle éloquence! M'étonnai je. Être assez ferme pour maîtriser un tel publique que sont les élèves tellement excités par l'ambiance, tout en restant dans le contexte honorifique vu les invités présents n'était pas chose facile. Cependant, ce monsieur le réussissait parfaitement.
Bref, là n'était pas le moment de s'interroger sur un potentiel mentor. J'avais aperçu maman et je tenais à lui dire au revoir avant d'y aller.
Maman était partie de la maison bien après moi. Quoi de plus normal ! Il fallait quand même qu'elle se fasse désirer aussi, c'était quand même le représentante d'une lauréate, de l'une des personnes pour lesquelles cette cérémonie avait été organisée. En plus, comme on le dit, les Africains et respect de l'heure, c'est une bataille. D'ailleurs cela était une fois encore vérifiée car la cérémonie initialement prévue pour 8h30 avait débutée autour de 9h30. Maman, étant arrivée au environ de 9h20, se trouvait être dans la révélation.
Je réussis à me faufiler afin d'être plus près d'elle enfin.
- Coucou maman ! Fis je d'un ton joyeux.
- Salut Nielle ! Avec un grand sourire aux lèvres.
- Je n'ai pas assez de temps je suis juste venue te dire au revoir. Je vous aimes tous.
- Ah c'est le départ ? Me demanda maman.
- Oui oui.
- Il ya papa et ta sœur qui veulent te dire quelque chose.
Sacré maman! Je savais que son « ah c'est le départ » n'était qu'une diversion car cela semblait si évident que ce soit le cas, vu que je venais de lui dire au revoir. Néanmoins j'ignorais pourquoi cette diversion, jusqu'à ce qu'elle me tende le téléphone et que j'entende la voix de ma sœur et de mon père au bout du fil.
- Allo ! Commençai-je toute émue.
- Coucou Nielle ! Répondirent mes interlocuteurs avec une telle sympathie.
-Nous savons que tu es très prise par le temps mais nous tenions juste à te dire que nous sommes de tout cœur avec toi et que nous t'aimons quelque soit le résultat. Nous sommes très fière de toi. Enchaîna papa, dans sa carrure de conseiller.
- Merci beaucoup papa. Je vous aimes.
- Nielle ! Tu es la meilleure, tu es forte et puis quand tu reviendras tu verras ce que Angela t'a réservé, ton ventre sera aux anges. Fis ma sœur sous un ton très drôle.
- Ah j'imagine déjà. J'ai hâte ! Répondis je toute contente.
- Et puis n'oublie pas Nielle; comme le dit maman: «C'est..... (Commença ma sœur.)
- ..... ce dont nous avons peur qui nous arrive.» Terminai je tout en lançant un sourire à ma maman.
Je vis ma coéquipière qui me fis signe que c'est le départ. Alors je m'empressai de dire au revoir à papa et à ma sœur, de passer le bonjour à la plus grande, Angela, puis de faire une grosse accolade à maman.
Je me mis à courir afin de rejoindre les autres à l'entrée.
Les taxis avaient déjà été stoppés par madame Sébo.
Nous y entrâmes l'une après l'autre.
Puis, petit à petit, les taxis qui se suivaient, commencèrent à s'éloigner de l'école.
Il n'y avait plus de marche arrière possible.
Deux phrases dominaient mon subconscient. L'une d'elle était: c'est ce dont nous avons peur qui nous arrive. Quant à l'autre: À tes résolutions répondra le succès, sur tes sentiers brillera la lumière.

De la Pénombre au Soleil Où les histoires vivent. Découvrez maintenant