Un Monde de Nouvelles

Confessions d'une Mutilée.

Je repense à vous chaque soir, je repense à vos injures. Chaque soir, Cat me libère de vous, m'emmène dans un monde parallèle et je revois tout ce que vous m'infligez au quotidien. Je vois votre cruauté et j'ai peur. Mais ma meilleure amie, ma seule amie, elle me console, elle me soigne. Je sais qu'elle sera toujours là. Cat.

Quand je sens sa lame sur mon bras, plus rien n'existe autour de moi, comme si mes soucis disparaissaient.

Et elle me fait mal, Cat.

Mais c'est si bon.

Parfois je regarde ce qu'elle me fait et je me dis qu'elle a mauvaise influence sur moi avant de réaliser que c'est parce que les gens ont cette réflexion que je n'ai pas d'amis. Alors je continue. Encore et encore jusqu'à ce que ma peau ne soit plus que lambeaux. Jusqu'à ce que la douleur physique passe au dessus de la douleur morale.

Je ne suis rien. Je me hais. Si je mourrai, le monde se porterait sûrement bien mieux. Dieu m'a donné la vie pour la reprendre cruellement. Il joue avec moi, comme avec une fourmi dans un bocal, et je veux qu'il m'achève.

Mais peut être que je ne mérite pas un échappatoire si facile.

Pour eux, je suis folle. Je suis un monstre qui se fait des coupures, qui s'inflige des cicatrices.

Pour eux, ça ne sert à rien.

Mais eux ne sont pas moi.

S'ils savaient la sensation d'euphorie quand j'avale ces cachets par dizaine, par vingtaine. S'ils savaient comme là, maintenant, je me sens bien, la corde autour du cou, la table sous mes pieds, prête à être dégagée.

S'ils savaient comme ça fait du bien...

J'attends le moment fatidique pour pousser le meuble. Je veux d'abord faire mes adieux à ma Cat. Bonne nuit mon amie. Une nuit qui sera plus sombre que toutes les autres, mais dont je n'aurai pas peur parce que je l'attends depuis toujours.

Je suis née pour mourir plus tôt que les autres.

Adieu mon amie. Adieu mon soutien. Adieu Cat.

Je pousse le meuble qui me retient de la liberté

Un, j'ai mal

Deux, je suffoque

Trois, je ne suis plus là.