Nous nous étions donnés rendez-vous chez Orel pour plus de calme et de sécurité. C'était la première fois depuis trois ans que nous étions réunis tous les trois. On était tous assis autour d'une table, un café brûlant entre les mains et une fin de cigarette encore fumante sur le cendrier.
"Si j'ai bien compris, ton mec veut retrouver Gringe et le buter parce qu'il t'a envoyé une lettre ?"
"On est pas dans Desperate Housewives, Orel." dis-je en pouffant, essayant de désagraver la situation. "C'est son collègue qui m'inquiète. Il est vraiment bizarre. C'est la première fois que je le vois et que j'en entends parler."
"Tu penses qu'il n'est pas qui il dit être ?"
"J'en sais rien... Je comprends pas pourquoi ils lui en veulent."
"A part le fait qu'il ait disparu pendant 3 ans, qu'il t'ait fait du mal dans tous les sens, qu'il revienne dans ta vie comme une fleur et que tu le cache à ton nouveau mec, tu veux dire ?"
"Orel." dis-je en grinçant des dents.
"Il a raison." ajouta Gringe qui n'avait pas dit un mot depuis le début.
"C'est vraiment pas le sujet, là."
"Il faudra bien qu'on désamorce un jour, non ?"
"Oui mais pas maintenant. Ça nous aide en rien dans cette affaire."
"Qu'est-ce que t'en sais ?"
Je lui jetai un regard plein d'incompréhension avant de regarder Orel qui le regardait de la même façon. Il n'était donc pas dans la confidence. Gringe n'avait pas pour habitude de ne rien dire à son meilleur ami. Sauf quand il voulait protéger quelqu'un ou se protéger lui-même.
Flash-back
"Il va bien falloir lui dire un jour... On dirait presque que tu as honte."
"Ne dis pas n'importe quoi, j'ai pas honte."
"Alors c'est quoi le soucis ?"
"Il me prendra pas au sérieux."
"C'est des conneries. T'as aucun argument là." dis-je agacée.
Je levais les yeux vers Orel, trop occupé à écouter la prod que Skread venait de réaliser. Il bougeait la tête, marmonnait quelques mots qui allaient probablement finir dans un nouveau morceau.
"Si tu lui dis pas, j'le fais." balançai-je à Gringe avant de me lever.
Il essaya de me retenir mais fût trop lent pour attraper ma main. Je m'approchai d'Orel en regardant Gringe qui me faisait des signes pour que j'arrête et que je revienne vers lui.
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"Orel, je peux te parler ?" demanda Gringe.
Il acquiesça et les deux hommes s'éloignèrent du groupe pour discuter. Gringe me lança un regard noir mais j'étais trop fière de mon coup pour le remarquer.
"Qu'est-ce qui se passe ?"
"Faut que je te parle d'un truc."
"Si c'est de Camille que tu veux parler, je sais. J'suis pas complètement con et certainement pas aveugle. J'te demande juste de faire attention à elle. Si tu l'aimes, aimes la pour de vrai."
Gringe leva un sourcil, surpris du discours de son meilleur ami. Lui qui pensait avoir été discret ne l'était pas du tout. Mais ce qui le surprenait plus encore était le fait que le poing d'Orel n'avait pas atterri sur sa joue. Les deux hommes savaient aussi bien l'un que l'autre que Gringe était connu pour être un romantique, certes, mais aussi et surtout comme un coureur de jupon. Aurélien avait parfaitement le droit de vouloir protéger sa petite sœur.
Fin Flash-back
"D'après la description que tu as faite du deuxième mec, c'est plus le profil d'un détective privé plutôt que d'un comptable."
"Martin n'est pas comptable."
"Peu importe ce qu'il fait dans la vie, Cam, je m'en fiche pas mal. Le Fred là, je le connais."
"Tu connais un détective privé, toi ?"
"J'ai eu des soucis d'argent. Je suis rentré dans une merde sans nom et je pensais m'en être sorti mais apparemment pas."
"Quand est-ce que t'as eu des problèmes d'argent ?"
"Pourquoi tu m'en as pas parlé ?"
"Parce que je voulais pas de ton argent Orel, je voulais pas t'en devoir à toi aussi."
"Mais t'es comme un frère, tu peux me demander de l'argent sans devoir rembourser après. On a carrément grandit ensemble, Gringe."
"Tu m'aurais prêté 200 000 euros ?"
"200 000 euros ?!" hurlais-je. "Mais... Mais qu'est-ce que..."
"J'ai fais le con, OK ?" me coupa Gringe. "Encore une fois j'ai agis sans réfléchir. Et je vous demande pas de me plaindre ou de me comprendre, j'en ai rien à foutre."
Je levai les yeux et soupirai. J'attrapai mon sac et alluma une cigarette.
"Va falloir que tu nous dise tout, Guillaume. Vraiment tout."
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Le mal est fait
FanfictionAutre version de "Risible Amour". J'ai écris R.A il y a plus de six ans (à part le dernier chapitre qui est plus récent et je trouve que ça se ressent dans l'écriture), c'est pour ça que j'ai décidé de refaire une fiction avec Orel et Gringe (Nekfeu...