27 - « Cette histoire c'est la nôtre. »

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Son baiser me fit quitter l'atmosphère. J'étais loin de me douter qu'elle oserait sauter le pas... Et surtout pas devant sa famille. Je les imaginais déjà me casser la gueule une fois que ses lèvres quitterait les miennes. Me faire ruer de coups après avoir goûter au paradis... Quelle ironie. Pourtant, il n'en fut rien. Une fois détachée de moi, elle m'adressa un sourire presque timide. Je la regardais s'éloigner, encore paralysé par sa douceur. Je me sentais léger comme une plume, mes pieds quitteraient la terre ferme pour me permettre de m'envoler et de rejoindre les étoiles qu'elle me mettait dans les yeux à chaque fois qu'elle passait la porte.

Une main se posa sur mon épaule, me ramenant brutalement sur terre, mettant fin brusquement à mon court voyage.

"Fais gaffe, je t'ai à l'œil." chuchota Aurélien.

Ne sachant pas s'il déconnait, je laissais échapper un petit rire nerveux. Il me sourit en coin et tapota mon épaule.

"Elle mérite tout l'amour du monde."

"Et tellement plus encore." j'enchérissais.

Il me sourit de nouveau, comprenant certainement que j'étais sincère et prêt à tout pour elle.

Ellipse.

Tout est allé très vite. Mais cette fois-ci, ni elle, ni moi en avions peur. C'est si naturel. Tout est facile avec elle. Elle m'a fait changer d'avis sur l'amour, sur l'avenir et sur la vie, en général. Je peux le dire maintenant -ou du moins l'écrire, elle m'a complètement sauvé de tous mes démons, de mes vices et de mes angoisses. Tout ce qui compte, c'est elle, mon crew et ma musique. Comment j'ai pu vivre sans elle ? Elle calme toutes mes névroses et trouve toujours les mots pour toute situation complexe entre moi et mon esprit. Je ne saurais pas comment décrire ses bienfaits... Mais assez parlé de tout ça.

J'ai sorti mon premier album entre temps. Étonnamment, il a très bien marché. J'ai eu de la chance de pouvoir travailler avec mes potes et d'être soutenu par ma deuxième famille, Orelsan et Gringe en faisaient évidemment parti. J'avais gagné leur confiance et bien qu'ils étaient toujours aussi protecteurs, ils m'avaient donné un peu de mou sur la corde que représentait notre relation à Camille et moi, et la leur avec cette dernière. Après tout ce qu'elle avait pu subir et vivre, je comprenais leur méfiance, bien qu'elle n'était pas fondée.

"Ken ? Je peux te parler ?" demanda-t-elle.

"Mmh ?" répondis-je en mordillant mon stylo.

Elle s'approcha de moi, habillée d'une robe légère qui dessinait parfaitement ses courbes à chaque pas qu'elle faisait. Je mordillais mon stylo un peu plus fort, à deux doigts de le percer. Elle me sourit, passa sa main dans mes cheveux, ce qui me fit frissonner et jeta un œil sur ma feuille.

"T'étais en train d'écrire ? J'veux pas te déranger." dit-elle en reculant d'un pas.

Je posais ma main sur le bas de son dos, la ramenant délicatement vers moi avant de déposer mon stylo. Elle s'installa sur mes cuisses, son bras passé derrière ma nuque.

"Tu me dérange absolument pas, tu l'sais." dis-je avant de déposer un baiser sur son épaule. "Qu'est-ce qui se passe ?"

"J'ai réfléchis à ce que tu m'avais dis, il y a quelques mois..."

"J'en ai dis des choses... Il va falloir être plus précise." dis-je en me moquant avant d'embrasser sa clavicule.

"Tu te souviens..." commenca-t-elle, sous mes baisers. "Tu es venu dans mon bureau..."

J'étais clairement en train de la déconcentrer, noyée sous mes baisers dans son cou qui redescendaient sur sa poitrine.

"Ken..."

"Je t'écoute, ma puce."

"Non, tu m'écoute pas, là."

Je relevais la tête vers elle, embêté de ne pas lui faire plus d'effet que ça. Elle caressa mes cheveux, doucement.

"Tu es venu dans mon bureau..." reprit-elle. "Tu te souviens ce que tu m'as demandé ?"

"Évidemment qur je m'en souviens."

"J'y ai réfléchi..."

"Et ?"

"Et, bien que ça aille à l'encontre de mes principes..."

"C'est oui ?"

"C'est oui." dit-elle en souriant.

Je lui souris en retour avant de l'embrasser avec passion. Je passais mes mains sous sa robe, reprenant mes baisers où je m'étais arrêté.

"Pas besoin d'aller au bureau, on a la place ici..."

"Quoi ?"

"Quoi quoi ?"

"Comment ça on a la place ?"

"Bah... J'vais pas te faire un dessin... si ?"

"Attends. De quoi tu parles ?"

"Non, toi, de quoi tu parles ?" demandais je, perdu.

"J'te parle de l'agence."

"Oui, bah on est pas obligé d'attendre d'être là-bas pour le faire ?"

"De ton contrat. Avec moi." dit-elle. "Ton agent."

Je baissais la tête, me retenant d'éclater de rire. Je m'étais perdu dans la traduction. Elle me tapota gentiment l'épaule.

"Ken, t'es un vrai pervers." dit-elle en riant.

"Désolé, j'avais oublié ça." répondis-je en riant aussi avant de réaliser. "Attends. Tu veux être mon agent ?"

"Oui."

"Pour de vrai ?"

Elle acquiesça en souriant. Je lui rendis son sourire.

"Putain. J'étais persuadé que t'allais pas changer d'avis."

"Y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis."

"C'est parce que le premier a bien marché, pas vrai ?" la taquinais-je.

"Évidemment. C'est pas pour ta belle gueule." répondit-elle sur le même ton.

Je lui souris avant de l'embrasser de nouveau.

"Par contre, pour le reste... C'est vrai qu'on a la place ici..."

Elle se mordit la lèvre en souriant.
Bordel.
J'attrapai ses jambes autour de ma taille et la soulève pour l'embarquer dans notre chambre.
Elle me rendait complètement dingue...

Un jour elle me donnera son "oui" et elle prendra mon nom.

- F I N -

Le mal est faitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant