.4. appel de la nature...

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Il n'y a rien de plus énervant que d'avoir laissé un message à quelq'un qui l'a ensuite vu et ignoré. Pourquoi je pense à ça maintenant ? Je n'en ai aucune idée. Peut-être, est-ce la question de mon interlocuteur qui m'a prise au dépourvu ? Sûrement !

Il se répète.

J'arrête de fixer le sol que je regardais depuis et plonge mes pupilles dans les siennes . Nos balcons sont si proches, on aurait dit que le vide entre les deux n'existe pas. Attendez un peu! Je rêve ou il m'a prise pour une boutique d'électronique ? Est-ce que je ressemble à une vendeuse de chargeurs ? Est-ce que qu'on se connait au moins?

Je plisse les yeux, ne sachant pas comment réagir . Faire la froide et lui dire implicitement qu'il ne se trouve pas dans un magasin,ou la niaise en l'étouffant de compliments sur sa beauté et son intelligence, vous voyez bien l'ironie?

Va pour la troisième option: répondre simplement en espérant qu'il jette l'éponge, qu'il se sente moins bête qu'il en a l'air. Je m'éclaircis la gorge, histoire de prendre une bouffée de courage ; car mine de rien, je ne suis pas la fille forte de l'histoire !

Je suis tout le blabla qu'on peut imaginer, mais je déteste être prise de haut: c'est mon égo gigantesque qui en prend un coup.
Une quatrième option existe: celle où je fais la sourde me disant qu'il parle au téléphone.

Je décide donc de prendre finalement la dernière option et m'étire légèrement, toujours recroquevillée dans mon canapé.

De toute façon, j'ai sommeil et quand je pense que les amis de Chloé ne sont pas encore arrivés, mon envie de ne plus me réveiller se fait plus forte. C'est donc couverte jusqu'au cou que je ferme les yeux et pense à la chose la plus belle sur cette terre : Candyland. J'ai surnommé "pays de friandises", avec les arbres de barbe à papa et les fontaines de chocolat.

Tout est tellement beau !
Tout serait tellement beau!

Si je n'avais pas oublié un détail, qui plus est des plus importants.

Je suis toujours dans mon canapé, je n'ai pas de couverture, encore moins de berceuse pour m'endormir ! Et je suis sûre qu'il me  regarde comme une folle maintenant. Pourquoi devrais-je prendre en compte son avis ?

Je devrais peut-être penser à autre chose pour me changer les idées. Ça fait bien trois jours que je n'ai pas parlé à ma familia. Promis, demain je passe un coup de fil en allant à la fac.

Vous voyez la sensation que vous avez lorsque vous venez de boire quelque chose de chaud? La première étape, c'est la chaleur :une chaleur étouffante qui me fait me ventiler malgré la fraîcheur de la nuit . La seconde étape c'est le retour à la normale: tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. La troisième et dernière étape, c'est l'envie d'aller aux toilettes: une envie pressante me direz-vous, non! C'est bien plus que ça. Chez moi, l'envie de me libérer la vessie me rend folle et pourtant, il faudrait juste parcourir quelques mètres pour arriver à ce soulagement passager.

Je suis là, maintenant couchée sur mon canapé à me demander quand est-ce qu'il va finir de rigoler en regardant ce que je suppose être son téléphone. Je suis mauvaise actrice, je ne peux m'empêcher de bouger un bras ou un œil et de gigoter dans tous les sens.

Je ne puis me retenir longtemps et il est temps, qu'il soit là où non, que je décroche à l'appel de la nature.
C'est donc sérieusement que je décide de me lever et je cours jusqu'aux toilettes, hors de ma chambre. Pas le temps de prendre mes pantoufles.

Enfin sortie, ça fait deux bonnes minutes que je poireaute pour me décider si je sors ou pas. De toute façon, elles ne vont pas aller se chercher toutes seules, mes affaires.
C'est ça mon problème ! Je me stresse pour quelqu'un qui m'a peut-être déjà oublié et je m'attache trop facilement, c'est frustrant !
Sur cette pensée, je marche avec nonchalance jusqu'à la porte ouverte que je franchis. A mon plus grand bonheur, il n'est pas là.

- Sage décision pour toi, petit voyeur! Je lance, avant de ramasser ma tasse, mon recueil et mon téléphone.

Je suis tellement fatiguée que je pourrais dormir jusqu'à dix heures du matin demain. Une voix me parvient :

- Puis-je savoir qui es petit ? Et qui plus est voyeur?

Je sursaute et laisse tomber toutes les affaires. En me retournant, mon coeur tambourine violemment contre ma poitrine. Mon pauvre petit téléphone !

Je m'agenouille sur le sol et ramasse mon bébé, en miettes. Qu'est-ce qu'il t'as fais? Qu'est-ce que JE t'ai fais?
Je presse l'objet contre ma poitrine et me redresse de toute ma hauteur, toujours en sweet pour lui faire face.
De l'autre côté, il croise les bras et me regarde.
Il sait combien j'ai souffert pour avoir ce téléphone ? J'avais reçu mon premier téléphone deux mois après que j'aie eu le Bac. Quand il a cessé de fonctionner, j'ai dû me battre pour m'en acheter un nouveau.

- Entre nous deux, on voit bien qui est la plus petite, fait-il en levant un sourcil et en souriant légèrement.

- Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez! Et puis, c'est quoi cette manie chez vous d'apparaître et de disparaitre comme ça ? Dis-je en le fixant toujours, sans même cligner des yeux!

- Je me demandais quand même quand est-ce que tu allais finir de faire semblant de dormir, me sourit-il, et je ne me cache pas, je suis seulement entré chercher un verre d'eau en attendant que tu sortes.

Et quand tu traites de voyeur, ça te fais la morale! Non mais dites donc, dans quelle ère on vit ? Mais on est où là ?

- Vous m'observiez? Je lui dis en faisant la grimace.

- Non, je regardais et arrête s'il-te-plaît de me vouvoyer, nous sommes au 21e siècle.

Je fais ce que je veux d'abord. Méchant pas beau!

- Tellement mignonne quand elle se fâche ! Du coup, tu devrais porter un pull moins long, ça ferait plus sexy, me lance t'il en riant.

À sa remarque, je me sens mal à l'aise. Finalement, cette discussion ne sers à rien.

- Avant que tu partes s'il-te-plaît !

- Quoi?
C'est un peu sévère mais c'est lui qui me met dans tous mes états !

- Tu n'aurais pas un sèche-cheveux ?

- Pardon?
Il devient de plus en plus bizarre avec ses demandes sans aucun sens.

- Je te pardonne pour tout mais ce dont j'aurais besoin, ce serait d'un séchoir, tu vois? Et je m'appelles Red, ravi de te rencontrer.

Le pire, c'est qu'il est sérieux. Ses lèvres ne sont plus étirées comme tout à l'heure lorsqu'il se moquait de moi, son regard est maintenant fixé sur mes yeux et son visage est tellement...impassible. Cet homme est trop étrange, faudrait vraiment que j'aille dormir.

J'ai pas pris en compte l'ironie de la situation. Pour quelqu'un qui a les cheveux verts, Red sonne extrêmement bien.
J'ai affaire à un bipolaire mais bipolaire pro max, quoi? La tête que je dois faire maintenant !

Je n'avais pas fais attention à ces voix qui venaient de chez lui. Maintenant je comprend, il doit sûrement y avoir des potes et tout ça...un peu comme ici. La seule différence c'est que moi, je serai couchée dans mon lit sur cette partie de la rue, seule avec mes peluches et pas de jugement.

- Je vais aller me coucher, c'est mieux pour nous deux, lancé-je en regardant maintenant mon téléphone que je n'avais pas quitté des mains, s'allumer doucement.

Je deviens folle ma parole! Comment ça "mieux pour nous deux" ?

Est-ce vraiment comme ça que je vais trouver le marchand de sable et lui demander de m'aider à compter les moutons car c'est fatiguant, avec la tête pleine de d'incompréhension à mon propre sujet. Les gens croient me connaître mais même moi je ne sais pas qui je suis vraiment.

Je me suis dis que je devrais mettre au moins ce chapitre en ligne, avant de perdre l'inspiration...encore!😋
Que pensez-vous de Red? Personnage haut en demandes étranges et sans sens. Et notre petite Fresh? Petite, car elle est vraiment petite alors!^^
Bonne nuit..bonjour!xd

Prince Ou Grenouille ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant