Y'a comme un hic : C'est pas logique. TOME 2 [Terminée]

Chapitre 80

Il est 16 heures quand la porte d’entrée s’ouvre. Sébastien pénètre dans la maison en souriant. Il dépose ses affaires puis il retire son manteau et ses chaussures avant de s’avancer dans le salon. Son sourire disparait en voyant Jenifer, Alice et Nicole, installées sur le canapé, le visage humide. Et puis, il y a des valises… Mais qu’est-ce qu’il se passe ici ? Il aimerait poser la question, mais les trois femmes se lèvent brusquement en l’entendant entrer et elles lui font face. Il commence alors à ouvrir la bouche mais il est interrompu par Jenifer.

-        Tu ne veux plus te marier ? C’est ça ? lance-t-elle.
-        De quoi ? Mais pourquoi tu dis ça ? Ça ne va pas chaton ? s’étonne-t-il.
-        Je te préviens papa, si tu veux vivre avec ma mère, vas-y, mais moi je pars avec Jen ! crie Alice.
-        Je… De quoi ? Non mais attendez, je ne comprends rien là… dit-il déboussolé.
-        Bon Sébastien, ça va, ne fais pas ton innocent, on voit clair dans ton jeu, s’agace Nicole. Tu passes ton temps avec Sandrine, tu crois qu’on n’a pas compris ?
-        Mais compris quoi ?
-        Écoute Seb, je suis désolée mais je ne peux plus. Je ne peux pas me marier avec un homme qui aime une autre femme. Je ne sais pas si tu comptais m’en parler à un moment, ou si tu comptais réellement te marier avec moi, mais visiblement, tu es incapable de choisir entre Sandrine et moi. Alors tu vois, je vais te faciliter grandement la tâche, lâche Jen avec les larmes aux yeux.

Elle s’avance ensuite pour récupérer ses valises mais Sébastien la retient par le poignet.

-        Lâche-moi, dit-elle en pleurant.
-        Non Jen. Je ne te lâcherai pas tant que tu ne m’auras pas laissé t’expliquer.
-        Eh bien vas-y, je n’attends que ça que tu m’expliques. Que tu me donnes enfin ta version ! crie-t-elle.
-        Alice tu peux monter dans ta chambre s’il te plait ? demande Seb.
-        Tu plaisantes là ?! s’agace la petite blonde.
-        Je n’ai pas envie que tu entendes certaines choses…
-        Attends, ça fait des mois qu’on n’en peut plus, que tu nous fais vivre un enfer, que je me démène pour que Jen reste avec nous, et là, tu ne veux pas m’expliquer ? J’ai le droit d’avoir moi aussi des explications. Je ne suis plus un bébé papa. Je peux tout entendre.
-        Mmmh… D’accord… soupire Seb. Hum… Vous devriez vous asseoir alors…

La petite blonde se réinstalle alors sur le canapé aux côtés de sa grand-mère, tandis que Jenifer reste debout.

-        Jen… soupire Seb.
-        Non, je ne m’assois pas Seb. Je vais partir. J’attends tes explications et ensuite, je m’en vais.

Le visage du beau brun s’assombrit. Pour la première fois, il prend conscience des conséquences de ses actes. Jenifer va partir. Elle a l’air décidée. Alors, même s’il sait qu’il n’a rien fait de mal, ses explications ne la convaincront certainement pas de rester auprès de lui. Il frotte alors son visage à l’aide de sa main droite, tentant de retenir les larmes qui menacent de couler. Il doit garder son calme jusqu’au bout. Elle a le droit de connaitre la vérité.

-        Euh… Je… Quand on a recroisé Sandrine la première fois, j’étais content pour Alice. Je me suis dit que c’était une bonne occasion pour elle d’avoir une mère. Je sais qu’on n’en parlait pas spécialement souvent, mais ça lui a beaucoup manqué dans son enfance et même dans son adolescence. Alors, j’étais vraiment heureux pour elle. En plus, elles ont rapidement commencé à se voir régulièrement et je sais que Lili s’est vite attachée à elle. Donc jusque-là, tout allait bien. Mais j’avais un mauvais présentiment. Je connais Sandrine, je sais qu’elle peut disparaitre du jour au lendemain, sans laisser de nouvelle. Je suis même allé boire un verre avec elle pour discuter et voir si elle avait mûri. Et cette soirée ne m’a pas du tout rassuré. Je n’ai rien dit, mais vraiment, j’avais peur pour Lili. Même si j’espérais me tromper. Le problème, c’est quand Alice a commencé à remarquer des problèmes de mémoire chez sa mère, soupire Seb.