Partie 1

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2 Mars 2020

Bordeaux, manoir De Lantagnac

J'ouvrais les yeux, soudainement. La pièce était plongée dans le noir. Je regardais l'heure. 4h23. Je mis quelques instants à comprendre pourquoi je m'étais réveillée à une heure pareille. Réglée comme du papier à musique. Je jetais un œil à Ken, qui lui, dormait à poings fermés. Je voulais lui déposer un baiser sur la joue avant de sortir du lit, mais je devais être seule, donc je ne pris pas le risque de le réveiller. J'enfilais un jogging et un sweat S-Crew de Nek, je sortis de la chambre à pas de chat.

Une fois dans le parc de la propriété, je me dirigeais vers le sud. Dix minutes plus tard, me voilà arrivée. Je contemplais l'énorme chêne qui se dressait devant moi dans la pénombre.

Une larme coulait sur ma joue. Je suis tellement désolée, si tu savais. Tu aurais eu 3 ans aujourd'hui. J'en ai connu des douleurs, mais la perte d'un bébé n'avait rien de comparable avec ce que j'avais vécu précédemment. J'ai longtemps vécu avec la culpabilité de cette perte. Faire le deuil de quelqu'un qu'on a jamais rencontré... ça n'est pas humain. Il m'en a fallu du temps pour me pardonner. J'avais perdu le bébé à la suite d'un accident de moto. Tout le monde n'avait fait que me répeter que ce n'était pas ma faute, si seulement ils savaient la triste vérité.... La vérité etant, que, je n'avais de toute façon pas eu l'intention de le garder. Mais pour remettre tout ça dans son contexte, il faut remonter quelques années en arrières...

Flashback, Octobre 2016

Je venais de rentrer chez Ken, je préparais le repas activement quand j'entendis tambouriner vivement à la porte. Putain Samaras apprend à prendre tes clés avec toi. Le temps que je pose les ustensiles, les coups à la porte étaient de plus en plus fort, je déverrouillai la serrure tout en râlant.

- Putain Ken tu m'as pris pour passe partout ou quoi ?

J'ouvris la porte en grand, agacée par le bruit. Le sang ne fit qu'un tour dans mon organisme quand je découvris que la personne derrière la porte n'étais pas mon copain. Dimitri. Comment m'a t-il retrouvé? Je tentai de refermer la porte mais il était trop tard, il la repoussa violemment, je fus projetée en arrière. Je le regardais dans les yeux et ce que je vis me paralysa de peur. Je connais que trop bien le regard d'un homme qui s'apprête à cogner, c'est le regard qu'il abordait. Non, non ! Pas encore! Sauf que cette fois-ci il y avait dans ses yeux une étincelle que je n'avait jamais vu auparavant. C'était au delà de la haine. Un regard de meurtrier, il n'était pas là pour parler. Avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit il m'assaini un coup de poing qui me fit perdre l'équilibre, je m'effondrai sur le sol. Il m'attrapa par les cheveux pour me trainer dans le salon, en refermant la porte d'un violent coup de pied. J'étais au sol, à sa merci. Je tentais de me relever mais chacune de mes tentatives étaient avortées par ses coups de pied dans mes côtes.

- T'as cru pouvoir m'échapper connasse ?

Il n'attendait pas de moi que je lui réponde, il m'assainissait de coup, sans relâche. Je me protégeais du mieux que je pouvais, mais ces coups n'avaient rien de comparable à ce que j'avais l'habitude de recevoir avec lui. Ils étaient plus incisifs, plus précis, comme s'il avait l'intention de me retirer la vie.

- Si moi je ne peux pas t'avoir, personne d'autre ne t'auras !

Je lui mordis la cheville, profitant d'un moment d'inattention et je me relevai. Je courrais comme un chien boiteux vers la salle de bain, espérant m'y enfermer à double tour. Il me rattrapa avant que j'en ai l'occasion, me tirant les cheveux une fois de plus. Il me poussa et je me retrouvais le dos contre la paroi de la douche, ses mains autour de ma nuque. Il serrait celui ci avec une force inhumaine, j'haletais. J'avais de plus en plus de mal à respirer, je tentais de parler mais j'en étais incapable. Je tendais mes bras vers son visage, je plantais mes ongles le plus fort possible, je le griffais à corps perdu, espérant qu'il relâche son emprise. Rien n'y faisait, il n'en dérogerait pas. Son visage saignait sous mes griffes. La veine de son front était saillante, témoignant de la force qu'il mettait pour m'étrangler. On entendis au loin des voix de mec, des rires. Je reconnu Ken avec Fram et Mekra. Je vais m'en sortir. Je voulais hurler, hurler de toute mes forces. Mais les mains de mon bourreau autour de mon cou m'en empêchaient. J'étais comme un serpillière qu'il essorait pour extraire la moindre parcelle de vie. J'entendis la voix de Ken dans le couloir.

Incompatibles, Épilogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant