Partie 4

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3 Avril 2020, 00h00

Ken était enfermé dans le bureau, surement en train de jouer à un jeu vidéo stupide. J'avais le coeur qui battait à 3000, tellement que je n'entendais que ça. J'avais préparé l'image de l'échographie, que j'avais placé dans une petite boite avec un noeud. J'espère vraiment qu'il ne se doute de rien... Ken ne devait même pas avoir capté que c'était officiellement son anniversaire, et je ne comptait pas attendre jusqu'au lendemain pour lui annoncer la nouvelle. Alors me voilà à placer trente bougies sur un gâteau au chocolat qui sortait tout juste du four.

Je poussait la porte du bureau en chantant la fameuse chanson d'anniversaire. En me voyant il sourit, parla dans son micro (surement pour dire aux mecs qu'il arrêtait de jouer, j'étais tellement stressée que je ne m'étais pas concentrée sur ce qu'il avait dit) et tapota ses genoux pour que je vienne m'y assoir.

Je tenais le gateau à hauteur de son visage, pour qu'il souffle les bougies.

- Fait un voeux, dis-je en souriant à pleines dents.

Il ferma les yeux et souffla.

- T'as fait quoi comme voeux ?

- Si je te le dis, il ne se réalisera pas princesse.

Je levais les yeux au ciel.

- Eh eh eh, c'est mon anniversaire, t'as pas le droit de faire ça la.

- Je ne vois pas de quoi tu parles.... Sinon, ça fait quoi d'être officiellement vieux ?

- Pas aussi mal que d'avoir sa femme qui n'a aucun tact.

Il fit genre de se recevoir une balle en plein coeur. Je rigolais un instant avant de l'embrasser avec tendresse. Il sourit sous mon baiser.

- Tu m'as acheté un cadeau ?

- Pour un mec qui dénonce la sur-consommation, je te trouve bien impatient.

- Retourne pas mes textes contre moi toi ! Aller vas-y c'est surement le seul cadeau que j'aurais avec ce confinement à la con.

- Demain.

- Nooooon mon amour de ma vie que j'aime de toute mon âme, s'il te plaiiiit !

- Quel manipulateur ! T'as de la chance que c'est ton anniversaire et que techniquement je ne peux rien te refuser !

Je me levai de ses genoux, et en me tournant pour aller chercher la petite boite qui était restée dans la cuisine, il claqua mes fesses.

- Eh t'as pas le droit ça !

- Ah désolée mais ça vient avec le contrat de mariage ça, ton cul m'appartient maintenant.

Une lueur s'enflamma dans ses yeux, Julietta dépêche toi d'aller chercher l'échographie sinon il va t'emporter dans la chambre et t'es bonne pour annoncer ta grossesse entre deux vomis du matin.

Je filai presque en courant, je récupérai la boite, soufflai un bon coup, remontai dans le bureau et lui déposait sur la table.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Ouvre et tu verras.

Il ouvrit la boite, et marqua un temps d'arrêt devant l'image. Les secondes devinrent des minutes. J'attendais avec impatience une réaction. Il leva enfin la tête vers moi.

- Tu es enceinte, me demanda t-il en peinant à articuler.

J'hochais la tête en lui disant oui. Et là, venu de nulle part, il s'effondra en sanglot. Je ne l'avais jamais vu pleurer comme ça, et Dieu sait qu'on en a vécu des choses ensemble. Il finit par se lever de son fauteuil pour venir m'enlacer. Les larmes n'en finissaient pas, et je fini par me mettre a pleurer moi aussi. Il se rassit sur son fauteuil en m'entrainant sur ses genoux, il enroulait fort ses bras autour de moi. Après un bon quart d'heure sans paroles, il exprima finalement verbalement ce qu'il ressentait.

Incompatibles, Épilogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant