Chapitre 8

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Nous avions repris la route de bonne heure alors que le soleil ne pointait même pas à l'horizon. Malgré la motivation évidente de Valdez qui trainait des pieds à l'arrière, nous avancions à bonne allure vers l'enfer. Ses plaintes n'avaient pas l'air d'attendre leur but vu que tout le monde l'ignorait y compris moi. On atteignit enfin la fameuse colonie des sang-mêlé après huit bonnes heures marches et une trois heures de bus. La lumière commençait déjà à faiblir alors qu'on grimpait la dernière pente sous les hululements des chouettes résonnant parmi le silence.

A chaque pas, j'avais l'impression que mon cœur accélérait un peu plus. Je sentais chaque battement résonnait contre ma poitrine alors que des gouttes de sueur perlait sur mon coup. Je n'avais jamais été aussi stressé de toute ma vie. Même quand j'étais obligé de dormir dehors dans des endroits d'origines douteuses, même quand j'étais acculé par des dizaines de montres dos au mur, même quand je me sentais au précipice de la mort...je n'étais pas aussi stressé qu'à cet instant précis. Peut-être parce que aujourd'hui j'étais réellement impuissant. Pour la première fois depuis longtemps, je craignais vraiment pour l'avenir. Je ne m'étais jamais soucié du lendemain, et je commençais à le craindre alors qu'on voyait apparaitre sur la ligne d'horizon un immense pin perçant le ciel. On était arrivé à destination !

L'arche me surplombait de toute sa hauteur comme une épée de Damoclès qui ne demandait qu'à tomber sur ma tête. Les bâtiments qu'on apercevaient en contre bas me dominés même s'ils étaient à plusieurs mètres. On entendait les rires de joie bercé avec le clic-clac des épées d'entrainement qui pour moi rimaient avec un maléfice sournois. Je suffoquais, tremblant de tout mon corps alors que les autres rentraient chez eux avec joie. Mon dieu, sauvez-moi !

- « On va passer par le nord, j'aimerai éviter les questions inutiles » déclara Chase

Grace me poussa de la main mais sans grande conviction à la suivre. Levesque m'envoya un sourire rassurant alors que je franchissais la barrière magique. Plus de retour en arrière possible !


Les trois coups de Chase contre la porte en bois d'une grande maison résonnèrent dans ma tête comme la prononciation de ma sentence par les dieux. Si je le pouvais, j'aurais disparu cent pied sous terre. Ou alors je serais partit en courant, très loin, mais très loin de cet endroit de malheur.

La porte s'ouvrit sur une chemise hawaïenne bon-marché dont la couleur criarde n'avait d'égal que le visage rougis de son porteur. Chase grimaça avant de déclarer d'une voix soutenue avec une politesse condescendante.

- « Bonsoir Monsieur D. On vient voir Chiron, est-il ici ? »

Juste après cette phrase, un homme en fauteuil roulant apparut dans l'embrasure de la porte forçant le fameux Monsieur D à se décaler. Il me faisait un peu penser à ces hommes usés par le temps et les soucis qui travaillaient du matin au soir dont je croisais l'humeur maussade au détour d'un chemin. Son visage était tiré ornant ses cernes violacés qui apparaissaient au coin de ses yeux. Pourtant lorsqu'il vit Chase devant lui, un sourire illumina ses traits et ses yeux reprirent un peu de leur éclat.

- « Annabeth ! » s'écria-t-il « Quelles sont les nouvelles mon enfants ? »

- « La bonne nouvelle c'est qu'on a enfin trouvé le dernier membre de la prophétie. La mauvaise c'est que, d'un il ne semble pas vraiment enclin à collaborer et de deux, c'est une véritable bombe à retardement »

Alors son regard se tourna vers moi et sa mâchoire tomba.

- « Di Immortales...ne me dites pas... » murmura-t-il sous le choc

Et si...?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant