Chapitre 3

95 7 17
                                    

C'était une journée banal comme beaucoup d'autre qui l'avait précédé et l'a précéderont. Je ne serais vous dire si on était lundi ou jeudi, cela n'avait jamais vraiment été une priorité pour moi. Qu'est-ce qu'on peut s'encombrer l'esprit avec de simple horaire stricte et rigide. Heureusement pour moi, j'étais complétement déchargé de ce poids. L'un des nombreux avantages à vivre avec le cycle jour-nuit comme seul guide.

Je sifflotais une symphonie d'autant que me chantait ma défunte mère pour chasser les doutes et les cauchemars. Mes traces de pas suivaient son cour marquant le sol dans cette forêt plutôt dense dont le vent s'engouffrant à travers les feuilles produisait une basse mélodieuse. J'avais quitté les grandes plaines du Texas, il y a environ une semaine, pour arpenter les bois sauvages de Pennsylvanie à quelques centaines de kilomètre de New York. Je ne m'approchais jamais plus près de la ville car la Colonie des Sang-mêlé se trouvait dans la région de Long Island juste derrière.


J'étais tranquillement penché les mains dans un ruisseau rinçant mon visage couvert de boue quand un hurlement suivit de cris de combat résonnèrent dans le calme des bois. Un lièvre passa, fuyant les lieux à toute jambe alors que je me demandais si je ne devais pas faire la même chose. J'avais un mauvais pressentiment, mais en vrai tête de mule, je n'ai pas écouté mon instinct ce jour-là. Erreur de débutant !

Je rampa très héroïquement jusqu'en haut de la colline pour avoir une vue plongeante sur la crevasse en contre-bas. La clairière aurait pu être paisible, un endroit propice à un pique-nique en famille, si une scène apocalyptique ne se déroulait pas au même instant.

Une horde d'harpie aux crocs acérés avaient jeté leur dévolu sur un groupe de six demi-dieux qui se battaient avec acharnement. Seul leur détermination stupide leur permettaient encore de survivre. Soit ces gars étaient complétement idiots pour se déplacer à six, autant envoyer une balise de détresse aux monstres, soit ils étaient suicidaires. Je n'avais pas encore tranché mais j'avais déjà ma petite idée.

Malgré leur connerie évidente, ils m'intriguaient. Ils semblaient puissants et particulièrement dangereux en vue de l'aura total dégagée dans un simple combat de rue par chez nous. Ils devaient maintenir la majorité des monstres mineurs à bonne distance par leur simple présence. Mais le plus étrange était la combinaison entre les t-shirts oranges avec les colliers d'argiles de la Colonie des Sang-mêlé et les t-shirts pourpres avec les tatouages du Camp de Jupiter. Immortales, des grecs et des romains ensemble, le monde était définitivement devenu fou.

L'une des trois filles trébucha tombant sur le dos sans défense face à son adversaire qui s'en donné à cœur joie. Les autres criaient son nom mais le vacarme général m'empêchais de le distinguer clairement. J'avais deux secondes pour prendre une décision que je regretterai de toute manière.

Je m'interposa entre la harpie et la fille en lui enfonçant un bout de bois long dans le thorax. Mon épée était un signe distinctif de mon identité, je ne voulais pas qu'ils la voient. Le monstre se désintégra en nuage de poussière alors que les autres demi-dieux généraient la débandade chez ceux encore debout.

Alors que je reprenais mon souffle en analysant la situation, une petite voix m'interpela derrière moi.

- « Merci » murmura la jeune fille

Elle semblait très jeune avec ses cheveux crépus et ses grands yeux ambré rappelant ceux d'un chat dans la nuit. Elle n'avait surement même pas 14 ans. Son tatouage montrait la marque de Pluton bien que rien chez elle l'apparentée à son paternel et c'était surement mieux ainsi. Par son jeune âge et son visage d'ange, elle paraissait presque fragile à côté de ses camarades.

Et si...?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant