La misère ne justifie pas la fin. Je suis née issue d'une famille très pauvre, croyez-moi je sais ce que c'est la misère. Déjà étant tout petit, je me faisais une parfaite idée de ce qu'était ma vie et de ce qu'étaient celles des autres et j'avais pleinement conscience que la mienne était complètement pourrie. J'ai grandis sans mon père, il m'avait abandonné moi et ma mère alors que je n'étais qu'un tout petit garçon, il n'avait pas les moyens de s'occuper de nous, il était donc résilié à nous abandonner. Ma mère comme toutes les autres mères s'est battu pour me donner une vie, une vie rempli d'amour sans rien! J'avais commencé mes études à l'âge de six ans, je n'avais aucune base fondamentale, je ne savais pas m'exprimer en français, j'étais un véritable tocard. Comme tous les autres enfants en manque d'affection, je rêvais qu'un jour mon père puisse m'accompagner à la l'école comme le font presque tous les autres pères avec leurs enfants. Chaque jour, je faisais le trajet d'aller et de retour tout seul. Chaque matin avant d'aller à l'école, je déjeunais avec de la merde. Je me faisais un peu d'eau tiède et j'y mettais un peu de sucre, sans lait puis je la buvais comme ça. Les gens de chez moi savent très bien ce que c'était. Je fréquentais dans une école publique et c'était pas la joie à vivre, rien que pour me rendre à l'école, je parcourais 4Km à pied, le ventre affamé, les poches vides, et arrivé à l'école, les conditions d'études étaient très amères. Dans ma classe on était plus de 150 élèves et des fois quand j'arrivais en retard à l'école je m'asseyais à même le sol, faute de place. Un jour pendant la recrée, j'étais dans un coin de la cour de l'école, tout seul dans mon coin. Je pensais à ma vie et je m'étais mis à pleurer, je me disais "Quelle vie de merde!!!". Quand je rentrais de l'école chaque après-midi sous un soleil accablant, le ventre vide, à la maison, le menu principal était du riz tout simplement, je le mangeais comme ça sans me plaindre, j'étais pas heureux mais je n'avais pas le choix. La vie n'a pas toujours été rose pour le monde. J'ai grandi comme ça, je n'étais rien et je n'avais rien. Et dans toute cette jeunesse, j'avais un frère qui était toujours là dans ses moments, c'était mon frère d'une autre mère, lui et moi on avait fait les 400 coups. On avait failli rendre nos mères folles avec toutes les conneries qu'on faisait. Mon frère s'appelait DaDaDau Star, pour moi il était comme un exemple à suivre. Toute cette souffrance je l'avais vécu avec lui. Chaque soir allongés sur notre matelas qui était à même le sol, on pensait à nos vies. Il rêvait de devenir acteur et moi je rêvais de devenir rappeur. DaDaDau et moi, on avait des souvenirs qu'on ne pouvait pas montrer. DaDaDau avait 16 ans, il venait tout juste de décrocher son Brevet D'étude du Premier Cycle. J'étais vraiment content de lui, content de son admission, content de sa réussite à son examen. Il partageait tout ce qu'il avait à moi, et il me considérait comme son véritable frère issue d'une même mère. Une fois en jouant au foot, je m'étais foulé la cheville, je n'arrivais plus à me tenir debout et c'était DaDaDau qui m'avait porté sur son dos jusqu'à la maison. A chaque situation, mon frère était là parcequ'il y était.
Un soir de dimanche il ne se sentait pas très bien, le lendemain(lundi) il s'était rendu à l'hôpital avec son père pour se faire consulter et ausculter et le médecin lui avait diagnostiqué un cancer du cerveau. Et vu l'état de sa maladie, il fallait l'opérer au plus vite. Le jour qui suivait(mardi soir 20h) après le dîner. Mon frère me disa : « Bon, William je suis sur le point de repartir à l'hôpital avec papa et maman, mon opération est pour demain, je serai de retour très vite, ça ne prendra pas de temps, je serai de retour très vite,... » Le jour qui suivait était le fameux jour de son opération, un mercredi soir 21 septembre, je priais, j'attendais, j'étais calme et serein,...puis j'avais reçu un appel de la mère de DaDaDau, un appel comme tout autre appel, un appel disant brièvement..."Dau est mort". Quand j'avais écouté cette mauvaise nouvelle, je m'étais direct affalé sur le sol et je m'étais pissé dessus. C'était comme un film pour moi. Mon frère avait pris un aller sans retour, j'avais tellement pleuré ce soir là. J'étais vraiment blessé de ce que je venais d'apprendre. C'était plus fort que moi. J'essayais d'être courageux mais je voulais mon frère, cette douleur de perdre quelqu'un de très cher était tellement dur à supporter. Ils savaient que DaDaDau était comme mon coeur, pour ce garçon j'aurais tout donné. Je sentais que Dieu veillait sur nous mais je ne savais pas pourquoi il avait laissé DaDaDau mourir. Le jour de son enterrement, on avait ramené son corps à la maison, allongé dans un cercueil, c'était la dernière fois que j'avais revu mon frère. Son corps inanimé de vie, son visage pal, les yeux fermés,... Sans doute le souvenir le plus amère de ma vie...
Une vie de merde dans une histoire de merde. Voici l'histoire d'un garçon que le monde avait fini par surnommé The RichBroke "Le RicheFauché". Sombre mélancolie, voici l'histoire de William Ortega.Balayez 2 fois vers le haut pour lire la suite
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Le RicheFauché
Non-FictionLe RicheFauché est l'histoire d'un homme qui était à la fois riche et fauché.