Chapitre 8

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La nuit avait été courte pour Perla qui avait mis du temps à s'endormir la veille à cause de sa brusque remise en question. Mais alors qu'elle désirait en ce beau samedi matin demeurer dans ses draps, le bruit et la chaude sensation d'une respiration tout près de son visage la forçait à ouvrir ses mirettes...pour tomber dans un regard vert. Encore la tête dans les nuages, sa première réaction fut de pousser un cri. Surpris par son cri, son invité impromptu se mit aussi à crier.

Trente secondes plus tard, ses esprits plus stables, la rousse se pinça le nez avant d'envoyer un oreiller dans la tête de son invité.

- Non, mais ça ne va pas la tête ! Tu veux ma mort ? Je t'ai déjà dit de ne pas entrer chez moi comme ça, Yohan.

Ledit Yohan, un grand blond de musculature inexistante, fit une moue triste à son amie de mauvais poils.

- Mais tu étais si paisible dans ton sommeil, princesse. Cela aurait été un péché de te réveillé. Autour de toi, il ne manquait plus que des animaux, vois-tu.
- Et tu étais obligé de me respirer dessus ? Ça fait psycho.

Il prit une expression théâtrale outrée puis s'exclama :

- Je sais que tu ne penses pas un seul mot de ce que tu viens de dire, ma p'tite Perla.

Sentant une migraine poindre le bout de son nez, Perla indiqua à l'aide de son doigt la direction de la porte.

- Dégage de ma chambre et de ma maison. Non, j'ai encore mieux : dégage de ma vie.

Yohan prit la pose avec ses mains sur ses hanches ignorant totalement la crise matinale de son amie. Perla détestait être réveillée à l'aube lors de ses jours de repos. Il le savait, il le respectait (dans la mesure du possible), mais aujourd'hui il était venu pour autre chose que lui gâcher la vie.

- On dirait qu'hier, tu as pris un sacré coup sur la tête. Que ferais-tu sans moi, Yohan alias le meilleur meilleur ami de tous les temps ?

La jeune femme sans arguments capitula. Un sourire triomphant sur ses lèvres, Yohan se mit à l'aise aux côtés de la jeune femme, s'asseyant sur son lit avant de l'interroger.

- Mais dis-moi, princesse.

Avec un soupir à fendre l'âme et un roulement d'yeux exagéré, elle répondit :

- Quoi encore ?
- Ton SMS d'hier ressemblait à un appel à l'aide. Les critiques de ton boss t'ont affectée à ce point ? S'il t'a rendu trop triste, on peut encore aller le tuer ou le séquestrer.

La jeune femme rit à l'humour de son ami. Il savait mieux que personne comment lui remonter le morale et faire en sorte qu'elle ne se perde pas trop dans ses pensées défaitistes. En un message, il avait su que c'était une urgence. Toujours en riant, elle dit doucement :

- Non, on ne va séquestrer personne s'il te plait. Et qui te dis que ce n'en était pas un ?

Puis son expression se dit plus fermé et sombre.

- Avec tout mon cœur, Yohan : j'en ai marre de vivre dans le passé, marre de passer toujours pour la dépressive ou la personne la moins agréable du monde. Cette période de ma vie est déjà révolue. J'ai envie de redevenir moi.

Yohan passa un de ses bras autour des épaules frêles de son amie et la serra contre lui.

- Je comprends ce que tu veux dire et je vais non seulement te soutenir, mais aussi t'aider parce que ma bestie mérite le meilleur.

Le grand blond se balança avec elle toujours dans ses bras et ils tombèrent sur le lit pour un long câlin. Dans le silence apaisant de la pièce, la voix de Perla resonna.

Office Love [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant