Chapitre 16

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En arrivant sur le toit d'en face, comme il en avait pris l'habitude, Kakashi fut surpris de trouver toutes les lumières de l'appartement de Sakura éteintes, et la fenêtre grande ouverte. La soirée était pourtant fraiche, ses cheveux et même le rideau déployé flirtaient avec la bise légère.

Il espéra que ces trois jours furent suffisants à la jeune femme pour se reprendre, même s'il savait d'expérience qu'une vie entière ne serait pas assez pour se remettre du programme I.S.

Kurenai et Tsunade étaient deux modèles qui ne correspondaient pas à Sakura. Après tout, chaque femme était unique, et il devait faire avec celle qu'on lui avait confiée ; Une fleur robuste et printanière, aux pétales pourtant fragiles.

L'Hokage n'avait pas toujours préféré la compagnie des femmes, elle avait même été fiancée à un jeune homme fut une époque. Lors de l'examen pratique de Kurenai, elle avait avoué sur le ton de la plaisanterie que le programme l'avait écœurée à vie de la gent masculine. Ce fut un passage éclair et discret dans le village, pour la kunoichi qui n'avait pas vieillit d'une ride depuis.

Kurenai elle, avait su se protéger en utilisant le genjutsu à bon escient, mais surtout, en sachant lire au travers des êtres humains. Ce qui allait de pair avec la manipulation mentale, domaine dans lequel elle excellait.

Mais surtout, elle avait utilisé Iruka comme thérapeute, certainement sans en prendre conscience elle-même, ni lui d'ailleurs. Ses rapports très détaillés de plusieurs dizaines de pages servant d'exutoire, autant que de source d'amusement.

Sakura n'avait pour elle que son caractère bien trempé, tinté d'une fragilité qui la rendait attendrissante. Il l'avait vu changer ces dernières semaines, et remonter plus loin dans le temps lui donna la nausée.

...Elle qui était si vive et perpétuellement amoureuse, s'était transformée peu à peu en forteresse faite en pierres de cynisme, jointées entre elles par un mortier friable.

Certes, c'était sa mission : faire d'elle une arme de charme. C'est ce dont le village avait besoin. Mais il ne put s'empêcher de trouver cela injuste, pour elle comme pour toutes celles qui l'avaient précédé.

Le mal était fait, et on ne pouvait plus revenir en arrière, alors Kakashi se raccrochait à de faibles consolations pour ne pas sombrer dans la folie.

Quelque part, il était rassuré d'être la personne qui veillerai sur elle. Sakura aurait bientôt besoin de sa force, et il n'aurait jamais eu assez confiance en qui que ce soit d'autre, pour prendre soins de sa précieuse élève.

Il aimait aussi se dire qu'il la connaissait mieux que personne désormais. Tout comme il aimait le son de sa voix quand le plaisir montait en puissance, quand elle était prise d'un orgasme incontrôlable et ensuite, qu'elle se laissait aller à quelques gestes qui seraient vu comme particulièrement déplacés, pour une formation purement basique de ce genre.

Dans sa réflexion, il haussa les épaules. Il avait pris l'habitude de laisser faire.

Il tenta d'apercevoir sa silhouette à travers la fenêtre de la chambre, mais rien.

Le ninja copieur n'était pas né de la dernière pluie, ça sentait le piège à plein nez... .

Kakashi n'avait qu'un vague soupçon de ce qui l'attendait. Un coup d'œil à droite, un autre à gauche, il sauta jusqu'à l'encadrement qu'il connaissait par cœur, et repoussa le rideau du dos de la main.

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