Chapitre 2: J'irai de l'avant

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La pré-rentrée est enfin terminée. Je me précipite pour quitter la salle, suivie par Mary et Sophia. J'aperçois derrière moi Jessica qui rit avec Peter. Impossible pour moi de regarder un tel spectacle. Je me mets alors à courir sans réfléchir. Mary me crie au loin :

— Attends Chloé ! Pourquoi tu cours comme ça ?

Je fais un geste au loin pour dire au revoir à mes amies. Dehors, j'entre dans le bus et m'installe tout au fond. J'en ai pour une heure de trajet. 

— Dernier arrêt ! Tout le monde descend !

Je sors de ma somnolence. Si seulement le bus pouvait m'emmener jusque devant chez moi ! Je dois encore marcher une vingtaine de minutes. J'habite à l'écart du centre ville dans un quartier où seules quelques maisons sont implantées. Un lieu au calme, mais pas toujours très rassurant. Il n'est pas rare de voir des silhouettes un peu étranges rôder dans les environs. Alors que je m'apprête à introduire la clef dans la serrure, j'aperçois un oiseau mort devant la fenêtre du salon. J'ignore pourquoi, mais j'ai comme un mauvais pressentiment. J'ouvre la porte avec la prudence et aperçois mon grand-père effondré par terre inconscient. Mon Dieu... Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?

— Papi !

Je ne parviens pas à contenir ma panique et m'agite dans tous les sens. Qu'est-ce que je dois faire ? Quelle est la position de sécurité déjà ? Sur ce côté ? La main, elle doit être posée où déjà ? Ici ? Je me précipite, le sac de cours toujours sur mon dos chez le voisin le plus proche : Monsieur Klyde. Je toque de toutes mes forces à sa porte en lui hurlant de m'ouvrir.

— Mais que se passe-t-il ? Chloé, pourquoi tu cries comme ça ? Tu pleures ?

Le vieil homme descend et ouvre enfin la porte.

— C'est mon grand-père ! Il a dû faire un malaise ! Venez ! Venez m'aider je vous en supplie !

— Calme-toi ! Appelle l'ambulance. Tu te souviens du numéro ? Oui ? Allez, appelle-la. Je me charge de ton grand-père.

Les larmes ne cessent de dégouliner sur mon visage, j'ai du mal à respirer normalement. C'est en tremblant que je prends mon téléphone et compose le numéro. Dès que j'entends la voix de mon interlocutrice, je peine à lui dicter mon adresse. 

— Pouvez-vous répéter votre adresse, Mademoiselle ?

Devant le seuil de ma porte, j'inspire un bon coup, puis articule du mieux que je peux. Monsieur Klyde me fait signe de me calmer.

— Nous arrivons tout de suite Mademoiselle !

Je me mets à genoux devant mon grand-père toujours inconscient. 

— Détends-toi, Chloé. Son cœur bat toujours. Tu as fait ce qu'il fallait faire, je suis sûr qu'il s'en sortira.

— J'espère...

Une vingtaine de minutes plus tard, j'entends enfin la sirène de l'ambulance retentir. Je me lève précipitamment pour ouvrir la porte. Les brancardiers l'embarquent rapidement dans leur camionnette. Ils me proposent de monter avec eux, ce que j'accepte bien sûr. Le chemin vers l'hôpital me semble alors interminable. Je tiens la main pâle de mon grand-père en espérant qu'il ressente ma présence. Il est ma seule famille. Je tiens à lui plus que tout au monde.

Arrivée à l'hôpital, on me dit de patienter dans la salle d'attente. Le médecin ne parvient pas à me rassurer :

— Ne vous inquiétez pas Mademoiselle, votre grand-père est entre de bonnes mains.

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