Chapitre 3 : Embauchée...Déjà ?

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Sept heures. Les rayons du soleil illuminent ma chambre. Je m'efforce de me lever en pensant de façon optimiste. Je me douche, m'habille et prends un rapide petit-déjeuner. J'emporte avec moi quelques dollars qui vont me servir à acheter le journal dans lequel figurent les petites annonces. C'est peut-être un peu ringard comme méthode, mais qui sait, peut-être que je trouverai quelque chose d'intéressant. Le buraliste le plus proche se situe à un peu moins d'un kilomètre. Le bus n'est pas prêt d'arriver... Pas le choix, il faut y aller à pieds.

Il me faut une vingtaine de minutes pour arriver chez le marchand. Je demande au buraliste qui met du temps à décoller son nez de son ordinateur :

— Euh... Bonjour ! Excusez-moi Monsieur, dans quel journal je pourrais trouver des annonces ? Enfin... Je cherche un travail en ce moment...

— Je vois ! Prends celui-là. 

Je m'empare du journal qu'il m'a indiqué, paie et quitte aussitôt les lieux. Par chance, mon bus arrive enfin. Je vois Mary installée dans le fond. Elle m'adresse aussitôt un sourire en me faisant signe de m'asseoir à côté d'elle. 

— Alors Chloé ? Je vois que tu as acheté un journal. Tu penses trouver des infos sur l'étrange décès de ton voisin ?

— Non, je ne préfère pas. Je cherche un travail comme tu me l'as suggéré. 

— Surtout, fais bien attention ! Le boulot de nuit n'est pas le plus sûr, surtout quand on est mignonne comme toi !

Je ne pense pas être suffisamment jolie pour attirer les mauvais regards. Je ris un peu gênée et ouvre mon journal aux dernières pages. On peut voir surtout des annonces pour adopter un animal. Des chiens, des chats et même des oiseaux. En cherchant un peu, je peux enfin lire des propositions. La plupart ont l'air douteux. L'une d'entre elles attire mon attention, car elle correspond parfaitement à mes disponibilités. Je remarque avec joie que l'adresse se situe à quelques centaines de mètres de chez moi.

— Mary, regarde ! Regarde ça. Ils recherchent une dame de ménage disponible entre 17 et 20 heures. C'est dans un manoir un peu en retrait de la ville. Ça doit être des personnes âgées assez riches.

Mary a l'air sceptique, elle observe l'annonce en fronçant les sourcils. 

— Et le travail pour le lycée, tu vas faire comment ? Tu comptes délaisser tes études ? Chloé, réfléchis bien.

Elle me fixe avec un regard anxieux. Je la sens inquiète.

— Te fais pas de bile. Je vais m'en sortir. N'oublions pas que je travaille pour payer les soins de mon grand-père. Quand Papi ira mieux, je ne serai plus forcée à travailler. Et puis... c'est le début de l'année ! Ça ne sera pas compliqué.

Mary ne semble pas convaincue.

— On demandera conseil à Sophia.

Durant le premier cours de Madame Jefferson, je continue de consulter discrètement le journal. Mon voisin n'est toujours pas là, je ne me souviens même pas de son nom. Apparemment, il n'a pas essayé de justifier son absence. La remarque de Mary est à prendre en compte : l'idéal serait que je trouve un travail le week-end bien payé. Un élève avec un style rasta, assis derrière moi, me chuchote :

— Tu cherches du taff ?

— Oui...

— J'connais quelqu'un qui serait prêt à te payer beaucoup pour seulement quelques heures. T'as juste à te déshabiller et...

C'est d'un subtil... Je ne sais pas quoi répondre. Je déteste ce genre de blague. Son voisin se met à ricaner. Super... Voyant que son humour ne me fait absolument pas rire, il tente de se rattraper :

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