𝐿𝐸𝐴𝑅𝑁 | 𝚃𝙺 ☼ 𝚈𝙼

XVI - Yoonmin

Jimin
Le soleil me tape sur le visage, me forçant à papillonner des yeux pour finir par les ouvrir.

Je ne suis pas du matin. Habituellement, l'appréhension de ma journée de fac suivit de ma soirée à bosser au café me pousse à me rendormir quelques minutes, mais là, je n'en ai pas envie. Je laisse mon regard vagabonder le long de cette colonne vertébrale dénudée qui trône devant mes yeux, et me mords la lèvre inférieure en la frôlant du bout de mes doigts, qui se stoppent au creux de ses reins où commence le pli de la couverture.

C'est la deuxième nuit d'affilée que Yoongi passe la nuit chez moi. La première, il a décrété qu'avec ma cheville foulée il fallait bien quelqu'un pour s'occuper de moi. Mais hier soir au moment où il allait partir, je n'ai pas pu me retenir de lui demander de rester. Sa présence m'apaise et me réconforte, je me sens en sécurité. Encore plus maintenant que je l'ai vu avoir le dessus sur Hyesung.

- Jimin..., grogne-t-il d'une voix enrouée et endormie.

Je me retiens de rire et remonte mes doigts le long de son dos. J'aime l'admirer nu, mais lui ne veut pas que je le fasse à cause de plusieurs cicatrices qu'il a sur le corps. Quand je lui ai demandé ce que c'était, il n'a pas voulu me répondre et m'a seulement dit qu'il en avait honte et qu'il ne voulait pas que je les regarde. Mais là on peut franchement dire qu'il est fautif, il avait qu'à se rhabiller avant de dormir.

- Désolé.

Je me colle à son dos et passe mes bras autour de son corps, en nichant ma tête au creux de son cou. Son odeur m'enivre et me traverse, elle est florale et apaisante - comme une huile essentielle - et j'adore ça.

- Ça fait longtemps que tu es réveillé ?

J'écoute sa voix rauque et en frissonne. C'est l'une des choses que je préfère au réveil, chez lui.

- Non. À l'instant.

Doucement, je dépose quelques baisers le long de son épaule et vois une chair de poule se dresser sur ses avants-bras. Je souris contre sa peau, qui sent le lait hydratant.

Il grogne et se tourne, m'emportant avec lui pour me plaquer contre le matelas. Son visage est à quelques centimètres du mien, et ses yeux sombres me fixent avec envie, me rappelant la deuxième chose que j'aime chez lui le matin : son excitation. Je me mords la lèvre inférieure pour le provoquer et le vois s'humidifier les siennes, un léger sourire amusé les étirants.

- Arrête de me chercher.

- Moi ? Je ne fais rien.

- T'es insatiable, tu le sais ? On a pas arrêté hier matin et hier soir. Et avant-hier, aussi.

Je pouffe de rire en l'entendant énumérer les fois où nous l'avons fait, et passe ma main dans ses mèches vertes décoiffées.

- J'y peux rien si tu fais ça bien.

Inconsciemment, je fais une moue boudeuse qui le fait craquer et un énorme sourire, qu'il essaie de cacher en se mordant la lèvre inférieure, étire ses fines lèvres. Il est beau, quand il sourit.

- Pour un débutant, je rajoute en tirant la langue.

Frustré que je le lui rappelle, il plante ses dents dedans me faisant couiner. Bien sûr il ne serre pas assez pour me faire mal, mais la sensation n'est pas si agréable.

- A-ê-e.

- J'ai pas compris.

L'enfoiré, il me nargue. Avec ma langue entre ses dents ce que je dis est forcément incompréhensible. Je lui frappe l'épaule en fronçant les sourcils et ça lui suffit à enfin la lâcher en riant de sa voix grave. Il se redresse, à genoux sur mon matelas, et semble interpellé par quelque chose.