XVIII - Yoonmin

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Jimin

Avec lassitude, je jettes mon sac au pied de la porte et enlève ma veste, que je pends au porte-manteau.

- Ca a été, ta journée ?

Je soupire légèrement lorsque la voix de mon père traverse le salon. J'avais presque oublié qu'il était là. Je remarque quand même qu'il a fait le ménage puisque mon appartement est bien plus propre que d'habitude.

- Ca va, je dis, mais j'ai mal à la cheville.

Je m'affale dans le canapé et retire mon attèle pour masser ma jambe. Au moins, je suis dispensé d'aller travailler et ne vois pas la sale tête de Hyesung.

La porte du congélateur claque, et mon père me tend une poche de glace que je m'empresse de déposer là où j'ai mal en frissonnant. Une vague de bien-être me traverse et je peux presque sentir ma cheville qui dégonfle instantanément.

- C'est ce garçon avec les cheveux verts qui t'a fait ça ?

Brusquement, je tape ma langue contre mon palais et le fusille du regard.

- Il s'appelle Yoongi, et il n'a rien fait.

En théorie, oui c'est de sa faute. Mais si je commence à lui expliquer pourquoi, je serai obligé de lui parler du comportement de Hyesung. Et pour l'instant, il ne vaut mieux pas.

- Comment ça se fait que tu es encore là ?

Ma phrase c'est voulue beaucoup plus sèche que je ne l'aurais pensé. Je lui en veux tellement d'avoir bu l'autre jour que je n'arrive pas à être aimable envers lui. Comment peut-il agir de cette façon après ce qu'il nous a fait vivre, mon frère et moi ?

- Jimin, je...

- Laisses tomber, je m'en fiche. Mais si tu continues de critiquer Yoongi, tu peux prendre tes affaires et t'en aller.

- Est-ce que vous êtes ensembles ?

J'écarquille les yeux, ne m'attendant pas à cette question. Les messages que nous nous sommes échangés il y a quelques jours me laissent penser que oui, c'est ce que nous sommes probablement.

Mon père est au courant de mon homosexualité depuis le collège, puisqu'il a été obligé de m'en changer comme je me faisais harceler. Il n'a pas dit grand chose, simplement que ça ne changeait rien puisque j'étais et resterais son fils.

- Probablement. Et alors ? Je réponds d'un air nonchalant.

Il soupire brusquement et se masse le visage.

- Hyseung a dit-

- Je me fiche de ce que Hyesung peut raconter, c'est un menteur doublé d'un malade mental.

La conversation commence sérieusement à m'énerver. Je jettes la poche de glace sur la table et replace mon attèle.

- Ne le prends pas comme ça.

Malgré sa voix qui se veut douce pour calmer les tensions, je serres les poings et me tourne face à lui.

- Je ne t'ai jamais menti, pas même quand j'étais plus jeune, et toi tu préfères croire ce que cet abruti de Hyesung a envie de raconter ? Bravo papa tu es devenu un homme intègre, mais pour ce qui est d'être père t'as encore beaucoup à apprendre, visiblement.

Face à son air abasourdi, je décide de quitter l'appartement, ne supportant plus cette ambiance étouffante et colérique. C'est triste de voir que même chez moi, je ne peux pas être tranquille.

Pendant longtemps, je marche sans réel but. Je traverse le parc dans lequel j'aime bien rester en général, mais ne m'y arrête pas et continue d'avancer. Le bruit assourdissant des voitures me dérange à cause du mal de crâne que j'ai attrapé après la dispute. J'ai beau réfléchir au problème dans tous les sens, je ne sais pas si ma manière d'agir est bonne ou mauvaise. Probablement qu'elle ne l'est pas, mais je crois que je m'en fiche.

𝐿𝐸𝐴𝑅𝑁  |  𝚃𝙺  ☼ 𝚈𝙼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant