2/ Mettre des tapis dans les escaliers

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"Les histoires d'amour c'est comme les voyages en train. "Grand corps malade

''Appelez-moi Ange, juste Ange'', c'était ainsi que la plupart des conversations du frère d'Edmund commençaient. Une brève introduction sur le fait que bien qu'il appartenait à la famille royale de Snoflinca, il souhaitait être traité comme un élève normal.

Sa rencontre avec Astrid ne fut pas vraiment différente. Clichée peut-être, mais votre narrateur vous rappelle qu'il s'agit là d'une histoire de Noel, alors soyez indulgents.

Bref, reprenons.

L'escalier du grand hall du lycée de la monarchie de Snoflinca -doux nom pour désigner l'école la plus prestigieuse du pays- trônait au centre de la pièce. Ange était entouré de plusieurs amis. Il dévalait les marches, sans se soucier du fait que le tapis délicatement posé dessus pouvait s'emmêler dans ses pieds à tout moment. Il fallait croire qu'il était habitué vu la décoration du palais. Une qui était moins habituée, c'était Astrid. Elle venait d'arriver dans cette école et entre les uniformes à l'anglaise, les bâtiments qui ressemblaient étrangement au château d'Harry Potter et la présence omniprésente de fils à papa, un tapis dans un escalier était bien la dernière chose qu'elle avait remarqué.

Elle montait les marches, la tête plongée dans les pages d'un bon roman, visiblement plus intéressant que tout ce qui l'entourait. Mais la semelle de sa chaussure accrocha le tapis. Celui-ci glissa sur la marche, emportant la jeune fille avec lui. Elle n'eut pas le temps de se rendre compte de ce qu'il s'était passé que ses affaires étaient étalées par terre et qu'une main se tendait au-dessus d'elle.

— Besoin d'aide ?

Astrid releva la tête.

Evidemment, sur tous les fils à papa que comportait cette école il fallait qu'elle tombe sur le pire de tous, le prince de Snoflinca. Surnommé le Petit Prince par à peu près toutes les filles en amour devant ses yeux bleus et son adorable sourire, il faisait tourner les têtes de tout le pays. Le problème était qu'Astrid était une fille comme les autres, en d'autres termes, elle aussi craquait sur le petit prince.

Elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, un peu gênée.

— Je... tout va bien Votre Altesse. Veuillez m'excuser. Je... Mais quelle idée de mettre un tapis dans des escaliers aussi ?

Ange laissa échapper un léger rire.

— Tu n'es pas la seule à penser ça. Sans la citer, notre reine supplie mon frère de faire passer une loi interdisant cette abomination. Enfin...

Il lui attrapa la main pour l'aider à se relever et un sourire se dessina sur ses lèvres.

— C'est à toi je crois... ajouta-t-il en attrapant le roman tombé sur le sol. Oliver Twist... Je valide, Charles Dickens est un de mes auteurs favoris... Astrid, termina-t-il en voyant le prénom inscrit sur la première page.

Son sourire s'agrandit lorsqu'il vit les yeux de la jeune fille pétiller.

— Merci, Votre Altesse.

— Appelle moi Ange, juste Ange, c'est largement suffisant.

L'instant d'après, il était reparti, laissant Astrid finir de ranger ses affaires et trouver sa classe.

La jeune fille papillonna des yeux. Elle n'en revenait toujours pas. En plus d'être beau, il était aussi gentil que ce que tout le monde racontait. Même si elle n'en donnait pas l'air et avait appris à jouer les dures grâce à son grand frère, elle croyait de tout cœur au prince charmant, et Ange en était un.

Flocons royaux [VOLUME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant