9/ Se faire royalement enguirlander

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« Peu importe ce qu'on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde. » (Robin Williams dans Le cercle des poètes disparus, de Peter Weir)

Astrid se mordit légèrement la lèvre et son doigt glissa sur l'énième paquet qu'elle emballait lorsqu'elle vit son frère arriver. Il parcouru le hangar d'un pas vif, profitant du fait qu'Ange soit un peu plus loin.

— Espèce d'idiote. J'ai entendu ce qu'il s'est passé. Je t'ai dit de le surveiller, pas de t'amuser avec lui.

Son regard était froid et agressif, elle sentait qu'il était en colère, mais surtout qu'il avait eut peur. Il dédiait sa vie à la protection de la famille royale. Si jamais il leur arrivait quelque chose, il perdrait plus que son job.

— ça n'arrivera plus Kurt. C'est promis je vais faire attention.

Le jeune homme secoua la tête.

— Tu as intérêt Astrid. Vraiment intérêt. On va avoir des ennuis tous les deux sinon.

Il se recula en voyant Ange revenir pour ne pas qu'il fasse le lien entre Astrid et lui et ainsi détruire la couverture de sa petite sœur.

— Votre Altesse, on m'a envoyé vous chercher. Il commence à être tard. La voiture nous attend dehors.

Le visage rayonnant du prince se ferma immédiatement. Comment ça rentrer ? Il état bien ici. Il était certes un peu tard, mais pourquoi ne pas faire une exception pour une fois ? Il détestait ses agents de sécurité.

— J'arrive. Attendez un instant.

Il se tourna alors vers Astrid et la regarda avec attention.

— J'ai tout ce qu'il faut pour que tu passes la nuit au chaud au palais. Tu as juste à me dire...

— Oui, souffla la jeune fille. C'est oui. Laisse-moi prendre ma veste et je te rejoins dans la voiture.

Elle voyait au regard de son frère qu'elle avait pris la bonne décision mais qu'elle avait plutôt intérêt à rester professionnelle.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la voiture, Ange lui ouvrit la porte avec un sourire.

— Mademoiselle, après vous.

Elle ria légèrement et rentra alors que son frère prenait le volant. Bien qu'elle ne soit pas particulièrement fan de voitures, elle devait avouer que celle-ci était pour le moins très classe. Les sièges étaient en cuir et cerise sur le gâteau, ils étaient chauffants. Elle se laissa bercer par la présence rassurante de Kurt, essayant d'oublier qu'elle allait au palais et que c'était un peu, voir beaucoup flippant. Elle n'avait aucune idée de comment elle devait se comporter.

Lorsque la silhouette du palais se dessina devant ses yeux, elle ne pu retenir un léger sourire.

C'était magique. Effrayant mais magique.

Tout semblait immense. Les lumières scintillaient de tout part et chaque guirlande était déposée de sorte à créer la plus belle harmonie possible.

La voiture ralentit et s'engagea dans l'entrée, dépassant les quelques touristes et habitants de la ville venus admirer l'endroit et se promener.

Elle ne pu s'empêcher de penser que son frère avait tout de même vachement la classe lorsqu'il passa son badge pour entrer dans l'enceinte.

Quand la voiture s'arrêta finalement, Kurt sortit en premier pour ensuite leur ouvrir. Il demanda à Ange de passer devant puis se tourna vers sa sœur.

— Je suis de garde cette nuit. S'il y a le moindre problème tu vas demander à un garde de me voir. Fais la révérence à la famille royale mais n'en fais pas trop. Ne parle pas sans qu'on ne t'ait donné l'autorisation et tiens-toi à carreaux. Tout devrait bien se passer. Je suis plus rassuré de te savoir ici au chaud que toute seule à la maison.

Astrid hocha doucement la tête. Elle résista à l'envie de faire un câlin à son frère et se contenta de se reculer légèrement.

— Je vais rejoindre Ange. Merci ! Je serais sage c'est promis.

Kurt hocha la tête et la couva du regard jusqu'à ce qu'elle rentre à l'intérieur. Il n'avait pas de mal à imaginer ses yeux pétiller face à la beauté des couloirs du palais.

Effectivement, elle marchait aux côtés d'Ange comme si elle visitait un musé. Tout était parfaitement décoré. Il y avait des branches de houx et de gui un peu partout, des guirlandes et bien évidemment : des tapis dans les escaliers.

— Ne tombe pas cette fois, ria légèrement le jeune prince.

— T'en fais pas. Je vais faire attention.

Ils arrivèrent dans la salle à manger une poignée de secondes plus tard. Ange eut un sourire en voyant Elsa. Elle terminait de manger avec sa fille. Ils eurent le droit à un sourire de la part des deux.

— Ange, on terminait juste. Je ne veux pas que Gabrielle se couche trop tard. Hum... Edmund n'est pas là. Il est parti faire une réunion avec les maires des districts encore privés d'électricité.

D'ordinaire cette nouvelle aurait agacé Ange. Mais cette fois, il comprenait son frère. Certes il aurait aimé qu'il soit là. Mais il savait qu'il faisait ça pour que des gens comme Astrid puissent dormir au chaud le plus rapidement possible.

Elsa se tourna alors vers la nouvelle arrivante. Elle ne l'avait encore jamais vue ici.

— Bienvenue chez nous. Tu es ? Lui demanda-t-elle gentiment.

— Astrid... je... Juste Astrid Votre Majesté. Je suis une amie d'Ange, se rattrapa-t-elle en se disant que son nom de famille devait peut-être être connu ici vu la position de son frère.

— Enchantée Astrid. Et appelle moi Elsa d'accord, on ne va pas s'en sortir sinon. Servez vous et mangez un peu, on vous a gardé des assiettes.

La jeune fille n'oublia pas de la remercier avant de s'installer avec eux. Ange commençait déjà à raconter à sa tante tout ce qu'il avait fait aujourd'hui, de la bataille de boules de neige avec Edmund jusqu'à l'emballage des cadeaux de Noel de la soirée.

Astrid se surprit à se sentir bien ici, mieux qu'elle ne l'avait imaginé. Certes c'était la famille royale et tout ça, mais Elsa, sa reine, était avant tout une fille qui avait l'air adorable et puis c'était sans parler de Gabrielle. La petite princesse se chargeait de mettre un peu d'ambiance et de combler tout le monde avec ses petites remarques adorables. 

Flocons royaux [VOLUME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant