Kara releva ses longs cheveux roux en queue de cheval sur sa tête et descendit ouvrir à Alex, son petit ami.
Tous les deux s’étaient rencontrés à une discothèque il y a un an de cela. Et le plus incroyable c’est qu’ils étaient toujours ensemble ! Kara, c’était bien connu, n’avait pas pour habitude de rester plus de trois jours avec le même garçon. Mais avec Alex, c’était différent.
Un samedi soir, elle s’était rendue à une discothèque avec Minnie et Clover, et elle avait fait la connaissance de ce charmant garçon. Assis tout seul face à un cocktail ananas, il agitait la tête au son de la musique.
Ce qui avait tout d’abord attiré son attention, c’était ses yeux sombres, frangés de longs cils, cachés derrière ses boucles noires. Il était vêtu tout de noir avec un crâne de mort ornant le devant de son t-shirt. Elle s’était assise près de lui et lui avait tout naturellement demandé de lui payer une bière. Ils avaient bavardé un moment puis avaient dansé un bon moment.
Alex avait proposé de la raccompagner chez elle, et elle avait tout de suite accepté, heureuse d’avoir trouvé un compagnon pour clôturer la nuit en beauté. Mais sa joie avait bien vite décuplé lorsque, arrivé chez elle il lui fit un baisemain au lieu de monter dans sa chambre, en lui disant : « je t’appellerai » . puis, il était parti au volant de sa Porsche, la laissant frustrée et vexée sur le trottoir. Elle fut bien surprise, lorsque le lendemain, on vint lui livrer un bouquet de roses rouges avec une carte où il y avait d’écrit le nom et l’adresse d’un restaurant avec l’heure à laquelle elle y était conviée.
Elle avait passé un excellent moment ce soir-là.
Elle avait ainsi appris que les parents d’Alex étaient morts dans un avion qui avait explosé en plein vol, œuvre de kamikazes, qu’il avait été élevé par son oncle qui était très riche, ce qui ne gâchait rien, et qu’il était ami avec Cole, Will et Joey, et qu’il comptait la courtiser afin de conquérir son cœur. Kara avait été si surprise par cette déclaration qu’elle en était restée sans voix.
Pourtant, Alex ne lui avait pas menti. Il lui offrit des fleurs, des chocolats, l’emmena à la foire, au cirque, à la plage, à l’opéra, au cinéma…un garçon vraiment en or, malgré son charme ténébreux qui attirait les filles comme des mouches !
Ils avaient passé un an ainsi, sortant, rigolant, flirtant, s’embrassant et se caressant…le seul hic qui devenait un sérieux problème pour Kara était qu’Alex et elle n’avaient jamais consommé leur union. Il y avait eu des moments de passion, oui, mais Alex n’avait jamais voulu conclure ce désir qui les animait, aucun acte physique. Tout ca parce qu’il était encore puceau. Etonnant hein ? une fille comme elle, restant unie à un débutant pendant toute une année ! sexuellement frustrée, Kara souffrait d’insomnie lorsqu’elle songeait amoureusement à Alex. Parce qu’elle l’aimait cette andouille, au point de rechigner à se satisfaire avec un autre que lui. Ridicule ! c’était le premier garçon avec qui elle réfrénait autant ses ardeurs, avec qui elle était aussi patiente et aussi amoureuse.
Ding !dong !ding !dong !
Kara ouvrit la porte et accueillit son amoureux en souriant.
- Alex chéri !
- Salut dit-il en entrant dans la maison.
- Comment se fait-il que tu sois là de si tôt ? demanda-t-elle étonnée.
- Monsieur Connetti m’a accordé la journée. Hier j’ai passé une journée vraiment atroce…ma patiente s’est éteinte juste sous mes yeux.
- C’est horrible commenta Kara en regardant son visage livide.
- Le pire, poursuivit-il sans l’avoir entendue, c’est que je m’étais lié d’amitié avec elle et…
Incapable de poursuivre, Alex soupira et sécha ses yeux humides. Kara détestait le voir ainsi. triste, abattu, malheureux…cela lui brisait le cœur. Elle lui prit la main et le guida en direction de sa chambre. Il s’assit sur le lit et baissa la tête.
- Ce stage va me tuer murmura-t-il.
- Encore un peu de patience. Ce n’est qu’un sale moment à passer. Tu verras, tu finiras par t’habituer à tout ca.
Elle s’agenouilla derrière lui et se mit à lui masser les épaules. Alex ferma les yeux tandis que sa copine le débarrassait de sa chemise et l’incitait à s’allonger sur le ventre pour reprendre le massage.
Les mains de Kara couraient sur son dos nu, sur ses épaules et sur sa nuque ; et peu à peu, Alex sentit la tension qui l’habitait s’envoler comme par magie. Il se sentait bien, détendu, une douce torpeur l’enveloppait alors qu’il fermait les yeux.
- Alex ?
- Mmh ?
- Que vas-tu faire de ta journée ? demanda Kara.
- J’en sais trop rien et toi ?
- J’ai rendez-vous avec les filles dans deux heures.
Allongé sur le ventre, le menton reposant sur ses avant-bras, les yeux clos, Alex se sentait gagné par le sommeil. Il avait à peine fermé l’œil la nuit dernière. Et cette journée de repos tombait à point nommé.
Soudain, il sentit quelque chose d’humide effleurer son oreille et en tracer le contour. Doucement, Kara écarta les boucles de son visage et butina sa joue. La fatigue oubliée, Alex se tourna sur le dos et attira sa petite amie sur lui. Ce qui débuta par un chaste baiser se transforma bientôt en baisers fougueux et en caresses enivrantes. Alex la renversa sur le dos et embrassa la peau laiteuse de son cou. Kara remonta sa robe sur son ventre en gémissant. Enfin elle et Alex allaient passer à l’action ! elle avait attendu cet instant si longtemps ! elle qui commençait à se demander si Alex ne la désirait pas découvrit que si. Elle était heureuse et fière qu’il ait choisi de perdre son pucelage avec elle. Il l’avait choisi elle, Kara Stewart. Et elle comptait bien lui faire passer un moment inoubliable ! tellement qu’il ne penserait plus qu’à elle et à elle seule.
Elle déboutonna son pantalon, abaissa braguette, jean et caleçon. Et au moment où elle se débarrassait de sa culotte, il poussa un grognement et s’écarta.
Kara se redressa avec surprise et arrangea sa tenue.
- Alex ? qu’y a-t-il ? tu ne…on ne va pas… ?
Alex se rhabilla avec des gestes fébriles et passa rageusement les doigts dans ses boucles.
- Je ne peux pas marmonna-t-il.
- Tu ne peux pas quoi ? questionna-t-elle en fronçant les sourcils.
- Je…j’en sais rien. C’est juste que je ne peux pas, je ne sais pas…il y a un truc qui me bloque.
- Tu ne m’aimes pas ?
- Merde ! bien sûr que je t’aime Kara ! tu es belle, gentille quand tu le veux, sexy et très désirable mais je ne peux pas faire ca !
- Alex, coupa-t-elle sèchement en quittant le lit, tu as 23 ans. Tu es le seul garçon au monde à être encore inactif à cet âge !
- Tu m’en veux parce que je ne veux pas coucher avec toi ? devina-t-il en sentant une fureur monter en lui. Si t’avais besoin de plaisir à volonté tu n’avais qu’à le dire ! il y a un sex-shop tout près où l’on vend des accessoires pour se faire plaisir !
- Comment oses-tu ? s’emporta-t-elle en haussant le ton.
- Je ne suis pas un objet Kara ok ? depuis que je te connais tu cherches à me mettre dans ton lit ! pendant qu’on y est, j’ai le numéro d’un gigolo qui se fera une joie de te combler lors de tes nuits en solitaire cracha-t-il froidement.
Kara le gifla, furieuse, blessée, frustrée. Puis elle ouvrit la porte de sa chambre en criant :
- Dégage ! sors d’ici et ne reviens pas ! je te déteste ! dehors !
