Diagnostic

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 Ivan et Byorn étaient à l'extérieur, tous deux adossés de chaque côté de la porte. Les yeux fluorescents, ils essayaient de contenir leur envie de retourner à l'intérieur et d'extirper le dominé des griffes de ses bourreaux. Depuis plus d'une heure, il hurlait et suppliait à n'en plus finir. Le soumis s'était même mis à appeler ses parents, montrant à peu près le niveau de désespoir dans lequel il était. Ivan avait été le premier à quitter le bâtiment, suivit de près par un Byorn bouillonnant de rage. Les phéromones de peur et de douleur d'Akihiko étaient insoutenables pour eux. Sans échanger un mot, ils fixaient les passants qui arrivés à proximité du bâtiment, fixaient celui-ci avant de reporter leur attention sur eux. Leur mine sombre dissuada n'importe qui de les aborder.

Les deux dominants se redressèrent lorsqu'ils entendirent les hurlements cesser. Ils entraient dans la bâtisse au moment où la porte du laboratoire s'ouvrit, laissant apparaître Alastor et Keith. Dans le même état que les dominants étant restés à l'extérieur, les deux Alphas soupirèrent en s'asseyant. Les yeux fluorescents ainsi que la grimace qui étirait leurs traits montraient clairement que maintenir Akihiko n'avait pas été une partie de plaisir. Assister à la souffrance d'un soumis n'était vraiment pas agréable à la base. En être à son origine l'était encore moins. Le jeune dominé avait lâché des phéromones appelant à la protection tout le long et ils n'avaient pu y répondre. Cependant, ce dernier s'était débattu comme un beau diable, alliant coups, griffures et morsures. Lorsque Romarique eut enfin terminé, Akihiko avait cessé de crier, le corps mou, complètement privé de ses forces. Tout transpirant, il fixait le plafond avec un regard chargé de douleur, le corps tremblant et la respiration erratique. Le médecin, dans le même état qu'eux mais conservant une certaine allure, leur avait demandé de sortir. Il semblait vouloir s'occuper du reste tout seul. De toute manière, dans son état actuelle, le soumis se laisserait sûrement manipuler comme une poupée de chiffon.

Byorn et Ivan ne leur posèrent pas de questions, voyant à quel point ils étaient secoués. Ils durent attendre une heure de plus pour que Romarique sorte de la pièce, un air fatigué sur le visage.

- Tout s'est très bien passé. Informa-t-il en voyant Byorn et Ivan se rapprocher de lui. Ça a été physique mais nous y sommes parvenus.

Le médecin put voir du soulagement dans le regard des deux dominants.

- Je vais lui préparer une chambre, vous pouvez aller le voir en attendant si vous voulez. Il est en train de dormir, il en a bien besoin. Ajouta-t-il alors qu'il prenait la direction de la dite chambre.

Ils entrèrent tous les deux, non sans s'être lancé un regard noir. L'odeur du sang les accueillit comme une gifle et tous deux grimacèrent. Leurs regards se posèrent sur le soumis, qui était allongé sur la paillasse qui elle était, étonnement, propre. Le reste de la pièce l'était également d'ailleurs. Ils ne s'y attardèrent point, se dirigeant vers le soumis et se plaçant de part et d'autre de la paillasse. Le plus jeune était pâle comme un linge. Couvert de bandages dont la majorité était cachée par la robe de patient qu'il portait, Akihiko respirait calmement, cependant avec une expression tourmentée. Les dominants fixèrent les atèles que ce dernier avait au bras et à la jambe quelques secondes puis Ivan se saisit de sa main valide alors que Byorn passait une main tendre dans ses cheveux. Se retenant de grogner face au geste de l'autre, ils se contentaient de se délecter de voir le dominé en vie et hors de danger au lieu de s'attarder sur de tels détails. Ils restèrent un long moment à le fixer puis Romarique revint pour transporter le soumis. Ils l'aidèrent à le poser sur une civière puis le transportèrent vers la chambre. Après l'avoir posé sur le lit et surélevé sa jambe éprouvée, le médecin leur demanda de partir. Leur présence n'était pas nécessaire actuellement. Ils pouvaient revenir le lendemain matin. Byorn rouspéta un peu mais fini par partir. Tous quittèrent les lieux et Romarique repartit dans son bureau pour souffler un peu. Ça avait été une longue nuit. Il espérait que ce genre de cas ne se reproduirait plus.

Scream Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant