2 - La Fuente

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Le programme de la télé de ce soir la passionne tant qu'elle somnole, paresseusement installée sur le canapé, avec Gaspard sur les genoux. Gaspard est son chat, il partage sa vie. C'est un ravissant Maine coon de couleur brown-tabby qui pèse sept kilos. Ça fait un peu lourd pour ses jambes délicates, mais il adore tellement les câlins qu'elle se sent obligée de le laisser ronronner, lascivement allongé sur ses cuisses, ses doigts se perdant dans la douce fourrure du félin. Il apprécie ça, le pépère, Elle aussi au demeurant. Ça a tendance à la relaxer.

Quelque chose vibre près de la jeune femme puis commence la chanson Chan Chan par Eliades Ochoa. Elle bondit, sortant de sa somnolence.

— Zut, mon téléphone. Allô !

— Salut Poulette, je ne te dérange pas ?

— Tina ?

— Oui, je sais, ma bichette, tu n'aimes pas les petits noms affectueux et bla-bla-bla...

— Il existe une différence entre affectueux et grotesques. Et tu m'as réveillée en sursaut ; Gaspard aussi, d'ailleurs.

— Désolée, mais il n'est que vingt et une heures. Ne deviens-tu pas pantouflarde ?

— Bah ! Avec l'occupation qui est la mienne en ce moment, je me la prends cool.

— Ton arc-en-ciel facial, comment a-t-il évolué depuis l'autre jour ?

— Bien, on ne voit presque plus rien.

— Parfait ! Donc, demain, tu viens dîner avec nous, ensuite on sort en discothèque ?

Heureuse de quitter son train-train, Claire accepte.

— Oui, bien sûr, dis-moi seulement l'heure et le lieu et j'y serai.

— Comme nous habitons toutes à Arles, nous avons choisi le resto en ville et la boîte à Avignon. Ça te convient ?

— Impec, quel resto ?

La Fuente, rue de la Calade. Tu sais, celle entre la mairie et le théâtre antique.

— Je connais. Nous y sommes allées ensemble et j'y suis retournée avec des amis. Super agréable !

— Alors à demain, vingt heures à La Fuente. Je te laisse, car ma chérie nous a concocté un dîner qui, au vu du fumet qui se répand dans la maison, m'a tout l'air d'être une petite merveille. Bisous, ma belle.

— Ben dis donc, vous mangez tard. Passe le bonsoir à ta chère et tendre qui te soigne plus qu'elle ne le devrait. Ciao, Titine !

— Ah ! Tu vois que tu t'y mets toi aussi. Allez, à plus tard, Poulette.

* * *

Claire n'aime pas arriver en retard, ce qui l'oblige à toujours partir en avance. Et là, l'avance dépasse le quart d'heure.

Après être entrée dans le restaurant, elle demande au serveur de lui indiquer la table qui leur est réservée. Elle s'assied sur la banquette bordeaux en face de la grande cheminée où brûlent quelques bûches massives. Elle adore l'ambiance chaleureuse de cette salle.

— Mademoiselle, voulez-vous boire quelque chose en attendant ?

— Oui, un vin blanc, j'aimerais du Monbazillac ?

— Bien sûr, un verre ou la bouteille ?

— Allons-y pour la bouteille, je ne suis pas la seule à apprécier ce vin.

— Je vous apporte ça.

Un moment plus tard, tout en sirotant son apéritif avec délectation, la porte s'ouvre pour livrer le passage à ses amies, accompagnées par la camarade de fac de Margaux. Toutes les trois sont de superbes filles, dans des styles complètement différents.

La timide - McNamara 1 * Sous contrat d'édition *Où les histoires vivent. Découvrez maintenant