| 𝖣𝗈𝗇'𝗍 𝗀𝖾𝗍 𝖺𝗐𝖺𝗒 | 𝘕𝘪𝘴𝘩𝘪𝘮𝘶𝘳𝘢 𝘙𝘪𝘬𝘪

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈

Je descends les marches une à une derrière mon grand frère. Arrivés dans la salle à manger, nous voyons nos parents assis à table, vêtus tout aussi bien que nous.

-Bonjour père, bonjour mère.

Disons-nous, dans une courbette synchronisée.

Père : Ici, nous ne parlons pas coréen mais anglais. Combien de fois dois-je le répéter ?

Alors nous répétons nos actions, mais en anglais. Pourquoi ne pas parler coréen chez nous ? Nous le parlons déjà bien assez à l'école, comparé à l'anglais d'après mon géniteur. Après les salutations, nous prenons place en face d'eux. Le repas ne se passe pas dans le silence, mais dans des éloges envers mon frère. Moi ? J'essaye de me faire toute petite, comme chaque dîner passé avec eux. Mes yeux étaient rivés sur mon assiette, déjà entamée. Quelle ennuie...

Père : Comment se passent tes cours particuliers fiston ?

Lui demande mon père.

Jay : Nos cours se passent bien. Il y'a beaucoup de conjugaisons, mais on s'en sort parfaitement en orthographe.

Mère : Continues ainsi mon chéri. Nous sommes fiers de toi. Tu devrais prendre exemple sur lui, Park Jong Soo.

Son sourire s'efface lorsqu'elle finit sa phrase. Ces mots sont les premiers qu'elle m'adresse depuis des mois. La manière dont elle utilise mon autre nom m'effraye. Je décide alors de lui annoncer une bonne nouvelle, espérant moi aussi les rendre fiers.

-Oui mère... je-

Mais un autre compliment de mon père me coupe. Encore aujourd'hui, ça n'a pas du tout changé. Toujours que pour Jay. Quand vont-ils se rendre compte que je suis autant leur enfant que lui ? Pourquoi ne puis-je pas avoir des parents qui me prêtent juste un peu d'attention ? Après tout, ils repartent ce soir. J'espère ne pas passer notre première année de lycée comme celles de collège. C'est à dire, comme des inconnus à l'école, mais des frères ici. Je me lève de table, prétextant ne plus avoir faim et devoir réviser. Ils ne posent même pas un regard sur moi, et continuent leur "discussion" avec leur fils, alors que Jay connaît mon ressentit. Cela l'attriste, mais il est impuissant. Je remonte alors les escaliers, et empreinte le chemin menant à ma chambre. Je me lance dans des révisons acharnées, mes musiques favorites aux oreilles.
Suis-je réellement obligée de réviser pendant les vacances d'été ?