" MαTes " - Riren

Chapitre 23 - Epilogue

♪Il neige - Voyou

Le bourdonnement incessant des conversations autour de lui l'empêchait de se perdre littéralement dans ses pensées.

Eren faisait la queue devant le comptoir de ce café, très en vogue actuellement dans la capitale. Il avait pris l'habitude de s'y rendre pendant sa pause déjeunée, lui donnant quelques minutes de répits avant de retourner à ses innombrables dossiers. Ils avaient une tonne d'affaires en cours et Crista ne lui laissait guère le temps de souffler avant les fêtes de noël qui se dérouleraient ce week-end. Il avait encore une multitude de choses à préparer et n'avait pas encore trouver la moitié de ses cadeaux, passant le plus clair de son temps enfermé dans son bureau. Depuis qu'il était devenu avocat général, l'année passée, il croulait sous le travail, se plaignant souvent auprès de Madame la Procureure Générale Reiss de ne plus savoir à quoi ressemblait l'intérieur de son appartement. Il était épuisé mais adorait son métier et le pouvoir qu'il lui conférait. Ils avaient évidemment choisi de se spécialiser dans les droits Omégas et travaillaient en étroite collaboration avec la brigade du général Smith. Eren avait mis un temps fou avant d'accepter de se rendre dans les locaux, trouvant toujours un prétexte pour ne pas y aller. Cela faisait déjà 10 ans que le drame avait eu lieu, et pourtant même aujourd'hui, son cœur restait profondément meurtri par les évènements. Il ne pouvait y songer sans éprouver une vive douleur, le chagrin l'accompagnant depuis tout ce temps où qu'il aille. Les souvenirs cauchemardesques de cette nuit-là refaisaient souvent surface, le noyant dans une tristesse infinie.

Il entendait à nouveau la voix de Mike au bout du fil, lui apprenant qu'une attaque avait eu lieu dans les locaux de la brigade. Il revoyait le visage fermé d'Erwin, après qu'Armin l'ait emmené jusqu'au poste, debout devant les brancards sur lesquels reposaient 8 corps enveloppaient dans des housses mortuaires. Il se remémorait les larmes incessantes d'Hanji, que Moblit essayait de calmer par d'innombrables caresses. Il se rappelait aussi très bien du moment où son corps avait heurté le sol après qu'Erwin lui ait annoncé la nouvelle. Son esprit l'avait lâché juste avant que son corps n'en fasse de même. Il n'avait repris conscience que 3 jours plus tard, à l'hôpital. Les infirmiers avaient dû le mettre sous sédatifs lorsque Armin lui avait expliqué ce qu'il s'était passé, perdant totalement la raison, la douleur psychique étant bien trop intense à supporter pour lui. Il avait passé en tout 2 mois dans l'établissement de santé, perdant régulièrement connaissance, passant par des phases de dépression sévère. Après sa sortie, il avait été vivre quelques temps chez Armin, les médecins craignant de le laisser seul. Ses amis lui rendaient régulièrement visite, essayant de lui apporter leur soutien par leur présence. Il allait voir Hanji pratiquement tous les jours, la jeune femme aillant subit de nombreuse blessure dont une lui faisant perdre un œil, elle avait était hospitalisé durant plusieurs mois elle aussi. Au souvenir de la brune, Eren ne put s'empêcher de penser à Levi, lui arrachant un sourire tendre.

"-sieur ? Oh hé, monsieur !? "

Il sortit tout à coup de sa rêverie, et posa son regard surpris sur le jeune garçon en face de lui. Il n'avait même pas remarqué que c'était déjà son tour.

"Comme d'habitude, un capuccino avec double dose de chantilly ? " lui demanda le serveur, un grand gobelet en carton en main, prêt à noter sa commande au feutre noir.

"Hum, oui ... désolé." 

Le jeune lui offrit un léger sourire compatissant, les cernes sous les yeux du brun trahissant son état de fatigue.

Lorsqu'Eren eut enfin récupérer sa commande, il sortit du café et prit une profonde inspiration, des volutes de condensation s'échappaient de sa bouche. L'air était glacial en cette fin décembre mais l'ambiance des fêtes de fin d'année réchauffée l'atmosphère par ses innombrables décorations et les odeurs de pains d'épices qui émanait des boutiques environnantes. Eren adorait cette période, malgré que le froid lui grignotât le peu de peau qui dépassait de sous ses innombrables couches de vêtements. Il allait traverser la rue quand il sentit quelque chose vibrer dans la poche de son manteau. Lorsqu'il vit le nom qui s'affichait sur son écran de téléphone, son sourire s'agrandit un peu plus et il approcha doucement l'appareil de son oreille.