Le soleil entrait à peine entre les volets, mais cela suffit à réveiller Michel Rochat. Il devait se lever tôt, ses cours avec les premières années commençant à huit heure. Bien trop tôt selon lui...
« J'aurais dû plus me plaindre de mon emploi du temps... je suis trop conciliant. » pensa-t-il en enfonçant sa tête dans son oreiller.
Il se prépara rapidement 2 œufs au plat avec du pain de mie, les mangea en deux-deux et partit, en prenant attention de ne pas oublier ses clefs. Mais il dut revenir à la hâte car il avait oublié ses écouteurs.
« Pire que mes élèves... »
Il consulta sa montre.
«Bon, faut que je sois à l'université dans 30 minutes, sinon la directrice va encore m'engueuler... Arriver une heure en avance! Et mon sommeil dans tout ça ?!Si j'avais su j'aurais postulé ailleurs... »
Il se pressa vers son bus. Pas question de le rater une troisième fois cette semaine... Par chance, le chauffeur n'était pas encore parti quand il arriva. Il poussa un soupir de soulagement et monta à bord. Il s'assit sur le siège le plus isolé qu'il put trouver.
« Enfin, se reprit-il en calant sa tête contre la vitre, si j'avais fait ça je n'aurais pas pu rencontrer ces gamins... »
Il esquissa un sourire puis enfonça ses précieux écouteurs dans ses oreilles et lança sa playlist de Scorpions. « Take me to the magic of the moment » ... Ce rituel musical lui donnait la motivation d'affronter sa patronne.
Monsieur Rochat était... un électron libre. Et les libertés qu'il pouvait prendre ne plaisaient pas forcément à tout le monde. Encore moins à la directrice de l'université.
La chanson se termina et la suivante se lança. « Follow your heart »...
Ce que Michel aimait avec Scorpions, c'était à quel point leurs musiques pouvaient être porteuse d'espoir, surtout pour la jeunesse.
« Les jeunes sont l'avenir de ce monde, et notre devoir en tant qu'adultes est de les former à voler de leurs propres ailes ! ».
C'est ce qu'il répondait quand on lui demandait pourquoi il était prof de philosophie.
En arrivant à l'université, il se rendit directement en salle des profs où il salua ses collègues. Puis il se dirigea vers la machine à café où il croisa les beaux yeux noisettes de Mélanie, l'enseignante chercheuse en biologie.
Il passa alors une bonne demi-heures à discuter avec elle, de sujets sérieux, comme ce qu'impliquerait la résurrection des dinosaures, et moins sérieux, comme le mariage du frère de sa collègue. Elle semblait très heureuse de savoir qu'il avait enfin rencontré un homme bien et digne de lui. Michel se demanda ce qu'était un homme « bien » pour Mélanie... Ce qu'il savait, c'est qu'elle correspondait plutôt bien à sa définition de femme « bien » : drôle, intelligente, un poil sarcastique, avenante... et soyons honnête, hyper craquante avec ses tâches de rousseur et ses longs cheveux bruns.
C'est elle qui dût lui rappeler gentiment que son cours devait bientôt débuter. Il se sentit rougir et bafouilla des excuses mêlées de remerciements avant de filer vers sa salle de classe.
« Idiot » pensa-t-il en déverrouillant la porte.
Il déposa son sac sur son bureau et en sortit son ordinateur, sur lequel il enregistrait ses cours.
« Aaaaah je dois tout préparer, ne vous pressez pas les gosses, j'suis à la bourre! » maugréa-t-il.
C'est ce qui arrive, quand vous flirtez sans faire attention à l'heure...

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Our Time
ParanormalDans un monde où 0.1% de la population possède des pouvoirs défiant les lois de l'univers, les membres du club d'échec, dirigés par Iris, veulent rassembler des "utilisateurs". Zéphir, le héros de cette histoire, finit par tomber amoureux d'Iris, et...