Chapitre 1

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      Une brise chaude caressait les longs cheveux de Swain

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      Une brise chaude caressait les longs cheveux de Swain. Avec l'âge et la position qu'il avait atteint, on pourrait croire à son air grave que plus rien ne pouvait le détendre, qu'il ne savourait plus rien. Et pourtant, bien qu'il partage la tête du plus grand, et bientôt seul, empire du continent, il savait apprécier ces instants de répit où le vent stimulait les sens. Le toucher léger du mouvement de l'air sur sa peau et ses vêtements, l'odeur que portait ce dernier -l'air iodé venait clairement de l'Est et les tavernes venaient de sortir plusieurs tourtes du four- et également le sifflement doux qui l'accompagnait. Son regard, aussi perdu dans l'horizon que l'était son esprit dans ses souvenirs, était celui d'un homme certes fort et déterminé mais tout autant celui d'une personne usée et impatiente. L'heure s'approchait grandement. Il quitta le balcon pour regagner ses appartements où l'attendait son manteau impérial, qu'il savait apprécier tout autant que la brise. Une très belle coupe, des finitions exquises et le plus important, un vécu. "Quelle dommage que ce tailleur ait fait de si mauvais choix ...". En effet, ce dernier avait prit part à une rébellion, rapidement matée, l'année passée.

   D'un geste habile et circulaire, il enfila l'habit autour de ses épaules et passa son gant à sa main droite. Depuis peu, il sentait que son pouvoir se faisait capricieux. Parfois, sa main rougeoyait, d'autres fois, il sentait venir une vision. Mais dans tous les cas, son pouvoir réclamait une part de contrôle qu'il se refusait de céder. Non, ce n'était pas de la peur, mais du bon sens doublé de prudence. Peu de personne sur cette terre pouvait se vanter d'avoir manipuler un démon, et d'avoir assujettit sa puissance. Ce qui pourrait bien arriver s'il abandonnait une infime partit de son contrôle? Même Swain l'ignorait. Mais il ne comptait pas le découvrir non plus. Il lui restait bien trop à faire pour la gloire de Noxus. Toujours pensif en regardant sa main, désormais ganté, le garde d'honneur qui toqua à sa porte le pria de se mettre en route, car il était attendu. Lâchant un long soupir silencieux, il se reprit et, digne de son rang, durcit sa face avant d'ouvrir la porte. Ses cinq gardes trifariants, bien droits, lui faisaient face dans des armures spéciales et des piques à la main, à l'exception du chef de la garde, qui n'avait qu'une épée au ceinturon. Son absence de casque, considérer comme plus digne pour les supérieur, laissait voir un visage mûr mais soigné du sommet de son crâne, jusqu'à la pointe de sa barbe. Le Grand Général allait s'élancer dans le couloir quand une tâche sur l'épaulière du garde le plus près de lui attira son regard. Il saisit la cape de celui-ci et essuya l'épaulière avant de le sermonner :

"La raison de votre présence à mes cotés n'est que purement esthétique, Soldat. Vous vous doutez bien que je suis assez grand pour que l'on ne me materne pas. Alors si je dois faire avec votre présence, faite au moins en sorte d'être propre." Gronda-t-il, de sa voix emplit de mépris et jaugeant le garde d'un œil mauvais.

   Il n'attendit pas de réponse et reprit la tête de la marche, précédé de sa décevante garde. Dans le silence des larges couloirs du Bastion Immortel, leurs pas résonnaient en rythme, ce qui ne manqua pas de rappeler à Swain ses anciennes campagnes: Les plaines de Ionia, les falaises d'Escavet, le froid Freljordien, l'odeur de la poudre et du sang, le fracas du fer. Les bons souvenirs qui lui revenaient contrastait avec son ennuyeuse réunion à venir. Il se reprit en se convaincant qu'elle était nécessaire à la grandeur de l'Empire. Il restait tout de même inflexible sur le fait que la direction d'une bataille décisive avait bien plus de charme qu'une ennuyante discussion entre six yeux. Bon sang... Voilà qu'il se mettait à s'accorder à lui même le réconfort de la nostalgie. La vieillesse serait elle en train de le rattraper? Il décida de ne plus se laisser distraire par ses pensées. Et puis, il n'était pas si vieux que ça! Le cortège qu'il dirigeait tourna à droite, puis deux fois à gauche, empruntant des couloirs emplis de tapis, tableaux, bougeoirs et chandeliers venant des quatre coins des territoires assimilés. Sa préférence allant aux somptueux rideaux de soie rouge, cadeau en provenance directe de la dernière conquête de son ami le général Darius. Il trouvait que cette couleur se mariait bien avec les yeux de ses corbeaux. Le grand général et sa garde arrivèrent finalement à destination. La salle de la Trifarix. Sans cérémonie, les gardes se virent congédiés d'un mouvement désinvolte de la main. Cette réunion de la trifarix se déroulerait en Huit-clos exceptionnellement. Lorsque les sous-fifres se furent substitués à sa vue, il poussa les larges portes qui, dans un grincement singulier, s'ouvrirent sur la spacieuse salle qu'il connaissait bien. 

Noxus à feu et à sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant