Chapitre Final

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   Il ne servait plus à rien de faire preuve de discrétion. Grace à la vitalité que lui prodiguait Raum, Swain s'était déjà remit de sa blessure. Il rentrait désormais à la capitale Noxienne à dos de dragonnets de voyage. Un moyen de transport très onéreux mais il n'en avait cure. Avec plus de recule, il aurait pu s'abstenir de discrétion depuis le début de cette histoire. Il avait été constamment surveiller. Par ses propres hommes, par Béatrice. Il avait été devancé sur toute la ligne. Et désormais, une force écrasante... Non. Inarrêtable se dirigeait vers la capitale, pour saper, raser, détruire, massacrer en quelques heures ce qu'il avait mis des années à bâtir. Le fruit de centaines d'années du labeurs d'hommes de valeur réduit à néant en quelques heures. Swain était anéanti. Il savait de quoi était capable le pouvoir de Raum. Il le détenait à 15% et il pouvait retourner des champs de batailles par sa seule volonté. Il n'imaginait que trop bien ce dont était capable les 85% restants. Il n'avait aucune idée sur une éventuelle manière de contrecarrer les forces du Démonologiste.

Je ne me souviens pas que Jéricho Swain avait une volonté si faible.

   Voilà que cet importun se mettait à l'insulter. Il ne manquait plus que ça. L'ignorait semblait l'option la plus plaisante dans cette situation, mais il insistait.

Je me souviens, à travers ta mémoire, je me souviens d'un jeune général, remplis de hargne, de rage de vaincre, de volonté d'étendre l'empire. Un jeune Jéricho ayant affronter les forces Démaciennes dix fois supérieur en nombre, ayant bravé des dangers trop grand pour un humain normal, ayant regarder la mort dans les yeux sur ce sol Ionien, un bras manquant et un genou mutilé, dans une flaque de son propre sang. Où est ce Swain?

   Essayait-il réellement de le motiver? Non... Impossible. Le Grand Général l'avait dupé, emprisonner, utiliser. Il s'agissait d'un démon, pas d'un animal de compagnie. Il n'avait pas de loyauté, juste des intérêts.

Où est ce Swain dont les tactiques m'amuse? Si c'est la force qui te manque, donne moi le contrôle absolu de ton corps. Il possède peut être une partie bien plus grande de mon pouvoir, mais qui, mieux que moi, est capable de la manipuler? Réfléchis Swain.

     Le contrôle... Voilà son intérêt. Ses paroles lui avaient glacé le sang mais s'il n'y avait réellement aucun autre moyen, il s'abandonnerait au risque de ne plus jamais redevenir lui même. Il passa le reste du voyage, regardant vaguement les paysages dont il aurait peut être conscience pour la dernière fois...



     Aux quatre coins de la ville, des feux s'étaient déclarés. Les colonnes de fumées se voyaient à des lieux à la ronde. Lorsqu'il survola l'imposante cité, il pouvait voir les lignes de batailles anarchiques qui se dessinaient de partout. Même depuis le ciel, le rouge du sol teinter du sang des soldats et des citoyens manipuler par le conspirateur lui parvenait. Plutôt que des lignes de front, chaque bataillon se tenait en cercle dans des rues plus ou moins étroites et tenaient leurs positions tentant de repousser les assauts réguliers des citadins possédés. Ses soldats n'avait probablement aucune idée de ce qui était en train de se passer. Même à l'échelle d'une révolution, la situation était catastrophique. Swain contemplait la suite de sa défaite tout en volant en direction des jardins du bastion immortel. S'il s'était préparer, s'il avait fait preuve de plus de discernement, il aurait pu éviter tout cela. Il lui restait tout de même une dernière carte à jouer: Raum.

   Son atterrissage ne passa nullement inaperçu. Une légion de garde Trifarians s'était ruée à l'extérieur non pas pour l'accueillir mais pour se placer en position de défense, prêt à embrocher quiconque était assez inconscient pour tenter une approche aussi stupide en temps de crise. Le Grand Général ne tint pas rigueur de cette réaction de la part de ses propres soldats. Après tout, il était toujours enguenillé. Lorsqu'il mit pied à terre, le garde le plus proche ouvrit de grands yeux terrifiés sous son large casque: "A genoux pour le Grand Général". La réaction fut lente à cause du doute mais tous comprirent leur erreur. Swain n'en avait rien à faire. Il se dirigea vers ses quartiers, sans piper mot à des hommes espérant surement une direction à suivre de sa part, qui les mènerait à une victoire miraculeuse. Mais il n'en avait pas.

Noxus à feu et à sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant