Chapitre 5 - Le marché de Noël

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Cela faisait plus d'une semaine que le marché de Noël était installé sur la grande place de la ville, pourtant lorsqu'Agathe apprit que Rosaline n'avait pas encore mis les pieds là-bas, la couturière manqua en tomber par terre.

Comment pouvait-elle lui faire un coup pareil ?

L'odeur de chocolat pur ou aromatisé, du vin chaud, de l'aligot, des stands de viande, les bouteilles d'alcool local, les confiseries, il y avait tellement de choses... Elle ne pouvait pas concevoir que son amie ait décidé de ne pas y goûter cette année. Aussi, elle lui donna rendez-vous, trois jours plus tard, pour une journée shopping entre filles. Planning parfait.

— Hier, ça a été l'hécatombe. Un des gosses s'est cassé la gueule lors de la mise en place de la chorégraphie, ne me demande pas comment il s'est débrouillé je n'en sais rien. La chorale est encore plus désagréable audiblement parlant qu'il y a une semaine. Et un parent est venu me faire chier durant plus d'une demi-heure, se plaignit Rosaline.

Bien emmitouflée dans son manteau noir, elle racontait à son amie ses dernières aventures. Se frayer un passage parmi la foule de personnes qui comme elles, avaient décidé de venir profiter du marché de Noël n'était pas la chose la plus aisée à faire. Mais avec Agathe comme meneuse, Rosi devait reconnaître que c'était faisable. Parce que la châtaine n'avait pas peur de donner des coups de coude pour passer.

— M'en parle pas, hier je suis revenue avec trois fois plus de retouches que d'habitude. Je crois que même sans dormir la nuit, je ne pourrais jamais rendre à temps les vêtements, l'informa Agathe en tournant la tête derrière elle pour regarder son amie.

Bon, bien sûr elle exagérait, mais dans le fond, elle vivait la situation comme si c'était vraiment le cas. Heureusement, cette journée de pause allait lui permettre de mettre ses soucis de côté. Après tout, ses affaires n'allaient pas s'envoler dans son appartement.

— Tu m'étonnes ! Avec l'approche des fêtes, ça doit être de la folie. Quand je vois le monde qu'il y a dans les supermarchés alors que je viens seulement m'acheter de quoi bouffer pour la semaine, je n'ose pas imaginer les boutiques de fringue.

Oh oui, songea Agathe. C'est de la folie !

La jeune femme avait toujours aimé aller de boutique en boutique, question de se tenir au courant des nouveautés côté mode et pas par simple curiosité. Mais là, elle avait juste envie de pousser les gens et de leur dire de se barrer. En ce moment aussi. Seulement les bonnes odeurs qui l'entouraient faisaient tout de même pencher la balance. Puis en y réfléchissant bien, si elle venait faire son shopping, elle ne pouvait pas interdire les autres de faire de même...

— Au fait, tu as des nouvelles de ton Roméo ?

Si Agathe sembla planter durant quelques secondes, elle finit par comprendre que Rosaline faisait référence à son admirateur secret.

— Non, avoua-t-elle tandis qu'elle s'arrêtait devant un stand de bijoux.

Chaque année, elle adorait regarder les créations artisanales. Parce qu'en tant qu'artiste, elle trouvait normal de complimenter le travail des autres. Puis car elle aimait bien les bijoux, tout simplement.

— Ah ouais ? demanda Rosaline en s'arrêtant à côté de son amie.

Quelqu'un la bouscula, mais il y avait tellement de monde qu'elle ne put même pas se retourner pour râler.

— Tu vois, c'est bien que je ne me sois pas emballée. Ce devait être une erreur.

Même si Agathe sourit en annonçant cela, Rosi comprit bien qu'il y avait là une part de déception. Après tout, qui n'aurait pas été emballé à l'idée d'être l'inspiration de beaux poèmes d'amour ?

C'est un signe ! (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant