la châtaine soupira, de fatigue face à sa situation et de soulagement. lâcher ce qu'elle avait sur le cœur lui faisait du bien, même si elle le regretterait probablement une fois sobre. si elle s'en souvenait.
silencieuse, la brune avait posé un regard inquisiteur, curieux sur elle. mais pas intrusif. un tout petit regard, du coin de l'œil. un regard qui ne faisait pas mal. au contraire.
- j'ai jamais su, en fait. j'ai toujours suivi. alors au collège et au lycée, j'ai fait un peu n'importe quoi. parce que comme ça, j'étais mieux acceptée dans les cercles d'amis. et au moment de passer en études sup, j'ai modelé la façade que tu connais. la timide, naïve et sainte moi-même. c'était plus simple comme ça, parce que personne ne me voyait.
un petit silence. quand la châtaine leva le doigt pour un autre verre, l'autre ne l'en empêcha pas. cependant, elle n'en pensait pas moins. le verre arriva vite, et sa commanditaire commença à le siroter par petites gorgées. lorsqu'elle le reposa sur le comptoir, il était à moitié vide. la brune n'avait toujours pas répondu, faisant monter l'appréhension de sa voisine. elle commençait à regretter d'avoir lâché tout ça. il fallait de plus ajouter à cela que le lieu où elles se trouvaient et leur rapport en quelque sorte hiérarchique n'auraient jamais dû permettre ce genre de confession, mais cela, la châtaine ne s'en rendrait compte qu'après avoir décuvé.
- j'aimerais que vous arriviez à vous voir de la manière dont je le fais.
