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4 mois se sont passés depuis que le beau gosse de la boulangerie est devenu mon voisin. Oui, c'est son surnom définitif maintenant. On est devenus très proches avec le temps. Comme si on s'était toujours connus. Quand je n'ai plus de sel, je sonne chez lui. Quand il n'a plus de dentifrice, il sonne chez moi. J'ai même réussi à lui piquer son mot de passe Netflix. On part toujours ensemble au travail. Puis le soir on se croise dans les transports. J'ai même été lui chercher des médicaments un jour où il était très malade. Le fait qu'il est pensé directement à moi pour demander de l'aide m'a touché, je l'avoue. J'ai même dû lui donner à la petite cuillère, il ne pouvait pas bouger tellement son mal de crâne était conséquent. Inoubliable comme moment. Je lui ressort de temps en temps cette anecdote pour le taquiner. Il rougit et change vite de sujet à chaque fois. C'est adorable.

Aujourd'hui, on est dimanche. Au programme : binge-watching, comme disent les jeunes de nos jours. J'étais en train de rédiger dans ma tête la liste des séries que j'allais dévorer lorsque ma sonnette sonna (c'est le principe d'une sonnette). Je vais ouvrir et c'était lui, sans grande surprise. Mais il paraissait plus stressé que d'habitude.

Sh : Oh, le beau gosse de la boulangerie !
N : Salut. Tu passe une bonne matinée, beau gosse de la boulangerie n°2 ?
Sh : Te voir me suffit à me faire passer une bonne matinée. Besoin de quelque chose ?
N : J'ai un service à te demander.
Sh : Je crains le pire.
N : Habille-toi et rejoints moi chez moi.
Et il s'en va.

Je me mit à rougir, me rendant compte que je lui avais ouvert alors que j'étais encore en pyjama, et pas le plus mature des pyjamas. Je m'habilla tout en formulant différentes hypothèses sur les raisons de son stress. Puis je le rejoins chez lui, comme il me l'avait demandé. Il avait l'air encore plus tendu que tout à l'heure.
Sh : Je suis là ! Alors, qu'est-ce qui te tracasse ?
N : Tout d'abord, je suis désolé de t'impliquer dans tout ça.
Ne comprenant pas, je lui demande plus d'explications

N : Je reçoit de la visite.
Sh : C'est cool de recevoir de la visite, je vois pas pourquoi tu es aussi stressé.
N : C'est une longue histoire, mais un ami de longue date va venir déjeuner ici. Et... Il est...particulièrement énervant. Je sens que je ne vais pas réussir à le supporter aujourd'hui. Alors... Tu pourrais rester et déjeuner avec nous ?

Il était limite suppliant, je ne savais pas qu'il était capable de faire des yeux de chien battu.
Sh : Oui pas de problème ! Tant que je peux gagner un déjeuner avec toi, je suis toujours partant.
Il lâcha un petit rire, soulagé de ma réponse.

Puis le bruit strident de la sonnette résonna dans tout l'appartement. Nanami n'eût même pas le temps d'aller ouvrir que son ami ouvrit énergiquement la porte et déboula dans l'appartement. Puis il sauta dans les bras de Nanami en criant.
? : NANAMINNN ! TU M'AS MANQUÉ !
N : Tu as 5s pour me lâcher ou je te renvoie chez toi par la fenêtre.

Il s'exécuta et recula, me laissant enfin la possibilité de l'observer. C'était un homme grand, même plus grand que Nanami, avec des cheveux blancs et un bandeau noir lui cachant les yeux. Comment pouvait-il voir avec ça ? Mystère. Il tourna la tête vers moi, remarquant ma présence.
? : Oh. Tu es qui toi ?
Sh : Moi c'est Shun. Je suis le voisin.
G : Gojo Satoru, enchanté ! Je suis le besto friendo de Nanamin !
N : Certainement pas.

Le fameux Gojo me serra la main et nous nous installons pour le déjeuner. Ils parlaient de tout et de rien. Je me sentais un peu à l'écart, ne comprenant pas trop de quoi ils parlaient la plus part du temps. Puis Nanami s'éclipsa en cuisine pour surveiller le poulet qui était en train de cuire. Gojo porta donc son attention sur moi, n'ayant plus de Nanami à embêter.
G : Alors vous êtes en couple depuis combien de temps ?
Je m'étouffa avec mon verre d'eau et rougis violemment.
Sh : O-On est pas en couple !
G : Pas encore ! On me la fait pas à moi, j'ai bien vu comment vous vous regardez.
Sh : N-N'importe quoi...
G : Quand est-ce que tu va lui déclarer tes sentiments ?
Sh : Mais-

Nanami débarqua à se moment, m'empêchant d'hurler à Gojo d'aller se faire foutre. Il déposa le poulet au centre de la table et s'assit. J'étais rassuré de constater qu'il n'avait rien entendu. Le reste du déjeuner se déroula sans encombres. Nanami et Gojo n'avaient aucune forme de respect l'un envers l'autre, c'était très drôle à voir. Puis arriva le moment du dessert. Nanami avait acheté 3 tiramisus à la boulangerie pour l'occasion, ma pâtisserie préférée. Alors qu'il les déposa sur la table, il envoya Gojo chercher les cuillères. Gojo distribua les cuillères et posa la mienne au bord de la table avec un grand sourire. La cuillère tomba, comme il l'avait prévu. Je le fusilla du regard alors qu'il sourit de plus belle.

Je me baissa pour la ramasser mais Nanami se baissa aussi dans ce même objectif. Nos mains se touchèrent, nos regards se croisèrent. Nous sommes restés quelques secondes ainsi, nos deux visages extrêmement proches. Puis nous nous reculons, nous rendant compte de la position dans laquelle nous étions. Je ramassa la cuillère en vitesse et m'enfui dans la cuisine pour la rincer. Je pût constater le grand sourire satisfait de Gojo en sortant du salon. Je le retiens lui. Je rinça longuement ma cuillère, le temps de faire disparaître le rouge qui m'était monté aux joues. Nos visages n'avaient jamais été aussi proches, normal que je soit déstabilisé. Puis je reviens dans le salon et dégusta mon tiramisu comme si rien ne s'était passé.

Le déjeuner se termina dans une bonne ambiance. Gojo reparti en nous saluant. Je crut même l'avoir entendu murmurer un «et protégez vous surtout ! » avant de refermer la porte. Nanami et moi l'avions très bien entendu, le blond se pinça l'arrête du nez avec agacement tandis que je rougissais de nouveau.
Sh : Insupportable ce Gojo.
N : Je t'avais prévenu, désolé de t'avoir fait subir ça...
Sh : Mais c'était très amusant, invite moi plus souvent à déjeuner.
N : Avec plaisir.

Un eye contact se forma entre nous. Il avait le même regard que tout à l'heure, quand nos mains s'étaient touchées. Presque instinctivement, nos visages se rapprochaient doucement. Jusqu'à arriver à quelques centimètres de l'autre. Je pouvais sentir son souffle se mêler au mien. Quelques millimètres.

Je pris soudainement conscience de ce qui se passait et recula un peu trop violemment.
Sh : D-Désolé !
Je m'enfui, comme j'ai l'habitude de le faire, effrayé par sa capacité à m'hypnotiser. J'étais devenu une tomate sur patte. Une petite tomate complètement perdue.

N : Attends !
Trop tard. La porte avait déjà claqué.

Le Beau Gosse de la Boulangerie /Nanami x Male OC/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant