Un matin de cuite

122 9 4
                                    




Une lumière encombrante, qui me brûle les yeux à travers les paupières. Pas question de les ouvrir, ce serait bien trop désagréable. Ce douloureux rayon de soleil, suffisant pour me réveiller, fait s'enchaîner plusieurs réactions. Prenons le temps d'analyser la situation. J'ai mal à la tête, j'ai très mal à la tête. Alors voyons si ma mémoire peux m'expliquer ça. Hier... il y avait une soirée avec le reste de la 1A. Alcoolisée. Une soirée alcoolisée. Mouais. J'ai pas de souvenirs de la fin. Donc j'ai bu. Beaucoup bu. Plus que prévu, du moins. Quoi d'autre... oui. Ma fenêtre. Son orientation. Si le soleil la traverse et arrive à m'atteindre, c'est qu'il est tard. Donc une belle gueule de bois couplée d'un réveil tardif. Super. Et je me sens toujours aussi fatigué. Nice. J'ai pioncé toute la matinée, et j'ai l'impression de m'être couché il y a deux heures. Ça se trouve je me suis vraiment couché il y a deux heures ? Non. Je serai toujours pas redescendu, niveau alcool. Et puis je serai déjà mort, tué par la chenille et son foutu couvre-feu. Ou alors, je tiens vraiment pas le fait d'aller au pieu après 21h. Plus l'alcool. Ça craint pas mal comme option. Mais c'est la plus plausible. Putain, vive le con que je suis, en plus je voulais même pas y aller à cette party de mes deux. C'est l'autre crétin aux cheveux rouges là, il m'a pas laissé le choix l'enfoiré. On est donc... quelque chose qui ressemble à samedi. J'ai ma journée, donc mon emploi du temps... Voyons :
Primo se doucher, s'habiller, bouffer, la base. Faut que je trouve un créneau pour tuer tête d'orties. Et accessoirement prendre un doliprane. Mais sinon bah, le taf. Il me semble d'ailleurs que le prof n'a pas lésiné sur les exos de maths. Belle journée en perspective, ma parole !

Bon, l'étape la plus compliquée pour l'instant : ouvrir les yeux et accepter ma présence dans ce monde merdique. Putain c'est dur. Mes paupières s'écartent les unes des autres. La lassante couleur blanche de mon morne plafond m'apparaît alors comme un coup de poing de la réalité. Mes iris basculent par automatisme sur ma fenêtre illuminée puis se retrouvent rapidement protégées de cette lumière agressive par mon avant-bras. Puis passent de la fenêtre à mon réveil. Putain de bordel de merde. 11h23. 24. Quelle poisse ! Je savais qu'il était tard, pas que la fin de la journée approchait ! D'ailleurs sale traître t'as pas sonné ce matin ! Tu mérites rien d'autre que mon majeur ! Et c'est d'ailleurs ce que cette alarme de qualité plus que douteuse obtint après une courte réflexion sur le fait inutile d'insulter un objet. Bref. Du calme.
RHAAA QUELLE JOURNÉE BIEN CHIANTE ! Ça fait quoi, cinq minutes que je suis réveillé et ce sont cinq minutes de pure merde.

Fais chier. Je me décide à me lever, histoire de ne pas rester inactif. Même si en soit les équations c'est pas trop productif. Ouais nan flemme je vais plutôt m'enfoncer le plus profond possible sous ma couette.

Je... du mouvement ? Y'a un truc dans mon lit. Vivant. Putain je sais pas ce que c'est mais je vais buter cette créature qui ose s'infiltrer dans mon espace vital. Je me retourne doucement, on sait jamais. Je me retrouve face à un dos. Musclé, mais ce n'est qu'un détail. Alors non. Non non et non. Qui que tu soit t'as pas le droit d'être DANS MON PUTAIN DE PIEU !

Mission virer ce truc de ma chambre. Rapidement.

- MAIS BORDEL DE MERDE DÉGAGE DE LÀ !!!

Je repousse cette personne qui s'écrase par terre. CHEH !
Elle se recroqueville sur elle-même en emportant TOUTE LA COUETTE. Ok là ça va pas le faire.
Une explosion de rappel ne peux pas faire de mal.

- Rhaa mais pourquoi tu cries dès le matin ?

Attend. C'est tête d'orties ? Qu'est-ce qu'il fout ici ?
Il sert ses mains contre sa tête. Il a dû se faire mal en tombant ce con.
J'arrive pas à comprendre pourquoi il est là. J'ai beau chercher, mon mal de tête m'empêche d'avoir les idées claires. Putain de cuite de mes deux.

SHIT Où les histoires vivent. Découvrez maintenant