Chapitre 1

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"- Une adolescente a trouvé le corps d'un jeune homme d'une vingtaine d'années, encore non-identifié dans les bois d'Obsidienne, elle est sous le choc."

Une adolescente sous le choc, qu'ils me laissent rire. J'éteins la télé, laissant mon rire s'échapper avant de me lever du canapé. Je sors de ma poche la petite lame encore souillée du sang de cet homme, et la passe rapidement sous l'eau, puis la désinfecte. Je l'essuie ensuite dans un chiffon, me déshabille ne gardant que mes sous-vêtements et jette le tout dans la cheminé ; vêtements et chiffon. J'allume un feu, et monte me doucher quand j'entends qu'on toque à la porte. Je m'enroule dans une serviette et prends le petit couteau que j'avais posé sur le rebord du lavabo. 

J'arrive ! criais-je de la salle de bain. 

Je me hisse sur la pointe des pieds et place mon petit joujou dans le haut du mur, recollant rapidement la tapisserie pour camoufler le creux. Je prends une bouteille de Destop sous le lavabo, et vide le produit pour nettoyer le tout, avant d'aller ouvrir à mes mystérieux visiteurs. 

Bonjour mademoiselle, désolée de vous déranger, police criminel du compté de Grayze.

Bonjour, je suis désolée pour- pour ce temps d'attente je... je ferais mieux d'aller m'habiller, je vous en prie entrez j'arrive. 

Pas de problème mademoiselle, prenez le temps qu'il vous faudra. 

C'est ça, comme ça vous allez pouvoir en profiter pour fouiller un petit peu, l'air de rien. 

Essayez toujours...

Je monte dans ma chambre, et ouvre tranquillement mon placard, essayant de prendre le plus de temps possible puis redescends finalement avec un un short de sport noir et un grand tee-shirt, m'attachant les cheveux.

Bien, monsieur, madame, un café peut-être ? demandais-je innocemment. 

Non merci, répond la femme, la seule ayant parlé jusque-là. 

Je vais m'en faire un si vous n'y voyez pas d'inconvénient... J'en suis à je ne suis combien de tasses depuis ce matin... C'est- c'est affreux, dis-je en jubilant intérieurement alors qu'une larme solitaire ne dévale ma joue. 

Faites, me dit l'homme parlant pour la première fois, avec un ton se voulant réconfortant. 

Alors, que puis-je faire pour vous ? demandais-je en allumant la machine à café ; j'ai déjà répondu à tout un tas de questions ce matin... 

Nous avons besoin de vous les reposer mais aussi de vous en poser d'autres si ça ne vous dérange pas. 

Non bien-sûre que non, j'espère juste pouvoir vous être utile... Assez-y vous, je vous en prie... 

Je les regarde s'asseoir face à moi. Si je comprends bien c'est la femme qui joue le rôle du "méchant flic" dans cet interrogatoire. Il va falloir être parfaite de A à Z.

Bien, vous voulez bien nous raconter exactement comment s'est passée votre journée ? Était-elle habituelle ou aviez-vous changé quelques habitudes par rapport aux autres matins ? comment immédiatement la brune, son regard planté dans le mien.

Euhm c'était relativement, et bien... Comme d'habitude... Hormis ce- cet homme...

Mentir c'est simple, il faut le faire avec aplomb et jouer avec la vérité. C'était la première fois ; matinée habituelle hormis ce meurtre. 

Allez-y, continuez, reprend l'homme avec un sourire encourageant.

Eh bien mon réveil est toujours réglé pour 4h30. Que ça soit en semaine pour le travail ou le samedi pour aller courir, comme aujourd'hui. Je me suis donc levée à 4h30 pour éteindre mon réveil, ensuite j'ai mis la télé tout en préparant mon petit déjeuner, que j'ai ensuite mangé sur le canapé. D'ailleurs, comme d'habitude madame Lafaille, ma voisine du dessus, a tapé avec son balai j'imagine, sur le sol, ou le plafond du coup pour moi et euh fin comme d'habitude... elle se plaint souvent du fait que je mets la télé trop forte mais j'ai des problèmes d'auditions alors c'est délicat... Ensuite je suis montée dans ma chambre pour m'habiller, et je suis sortie aux alentour de 6h je pense, c'est généralement dans ces eaux-là que je pars courir. 

Généralement ? Vous pensez ? me demande la femme. 

Oui, je ne suis pas réglée comme une montre, disons que c'est mon horaire pour partir mais que c'est jamais pile-poil des fois j'oublie mes clés, parfois j'ai perdu une chaussure et je la cherche de partout dans la maison, je suis un petit peu bordélique donc bon... Et des fois, même si c'est plus rare, je dis dans un rire, je pars un peu plus tôt parce que je suis prête en avance. 

D'accord, donc vous avez couru combien de temps à peu près avant d'arriver au corps. 

Ah euh... 

Je me stoppe et baisse la tête, jouant du mieux que je le peux ce rôle d'adolescente perdue et traumatisée. Je me lève pour récupérer mon café, puis me rassois devant eux avant de reprendre la parole, soufflant de temps à autre sur ma caféine brulante. 

Oui donc je dirais une dizaine de minutes, je ne sais pas j'ai un peu de mal à me rendre compte de ce genre de choses, les distances, le temps... Mais j'ai une appli pour courir ! dis-je comme si j'avais une illumination ; tous les cinq mètres ça note combien de temps j'ai mis, pour voir si à certains moments j'ai ralenti la cadence... 

D'accord, vous voulez bien nous montrer ça ? 

Bien-sûr euh faut juste que- ah j'ai oublié mon téléphone dans la salle de bain il me semble, je reviens, excusez-moi. 

Je remonte, puis essuis mon téléphone pour effacer toute mes empreintes, avant de l'attraper par un coin. Une fois de nouveau assise avec eux je le pose sur la table et fait en sorte de trembler juste assez pour attirer leur attention, tout en déverrouillant mon téléphone avant d'ouvrir l'appli en question. Je pousse le téléphone vers eux avant que l'homme ne prenne à nouveau la parole. 

Vous allez bien mademoiselle ? 

Euh oui, ne vous inquiétez pas merci... Je suis juste un peu... sous le choc, j'ai les images de cet homme qui tournent en boucle dans mon esprit, et je ne pense qu'à ça, le sang de partout, son corps allongé dans la neige c'est- c'est horrible, finissais-je les larmes aux yeux. 

Calmez-vous mademoiselle ne vous inquiétez pas. Bien, on va vous poser encore quelques questions et on va vous laisser tranquille. 

Idiote

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Premier chapitre, d'une histoire que j'ai commencé cet été !

Je l'apprécie beaucoup, et franchement j'ai relu mes chapitres déjà écrits, et j'en suis satisfaite, ce qui est assez rare d'être si satisfaite de quelque chose que j'ai pu écrire il y a quelques mois maintenant.

J'aime bien la trame de cette histoire, ses personnages, et pour une fois pas d'histoire d'amour à l'eau de rose ; simplement une histoire basée sur le point de vue d'une jeune fille brisée et assoiffée de sang et vengeance, et de l'autre une femme, lieutenant, dure avec elle-même et qui ne se trompe que très rarement avec son intuition, accompagnée de son collègue et ami, lui plutôt naïf.

Bien, j'arrête de parler autant et je vous laisse avec le chapitre suivant ^^

Bonne lecture <3

Envies meurtrièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant