Chapitre 3

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          Le fait de voir la simplicité avec laquelle j'ai pu tuer un homme et échapper aux forces de l'ordre m'étonne, et me donne envie de tenter l'expérience à nouveau, histoire de voir si c'était un simple coup de chance ou réellement un talent.

Pour ce premier meurtre j'ai réfléchis pendant des mois et des mois, pensé à toutes les possibilités avant, pendant et après, j'ai tout calculé. J'ai mis en place une routine, routine impliquant d'autres personnes directement ou indirectement, ce qui peut sembler me donner un alibi mais qui au fond ne prouve rien du tout.

Ce matin, comme tous les matins j'ai mis la télé assez forte. J'ai par la suite, déduis que comme chaque matins, ma voisine du dessus avait tapé sur le sol avec son balai, pour me faire comprendre de baisser le son. Mais comme d'habitude, le son n'a pas été baissé, parce que je n'étais pas là cette fois-ci.

J'étais dehors en train de poignarder un homme à mort, et je suis revenu sans un bruit, par le toit dans l'immeuble. Je suis ensuite partis aux alentours de 7h30 pour courir, j'ai "découvert" le corps et appelé la police en pleurant toutes les larmes de mon corps alors que les personnes affluaient.

Le meurtre parfait.

Les seules preuves que j'ai laissée, n'en sont pas réellement. Les traces de pas sont celles d'un homme qui chausse du 43, chaussures que je vais aller jeter dans une benne à ordures à plusieurs kilomètres d'ici, avant de prétexter avoir eu besoin d'aller à l'église pour prier. De plus les éboueurs passerons ce soir même.
Aucun cheveux n'a pu tomber, j'avais une charlotte que j'ai découpée et jeté morceau par morceau par les différentes fenêtre de mon appartement - trois fenêtres en tout - de sorte à ce que ça s'éparpille de partout. Ensuite mes vêtements ont été brûlés, pile au moment où les enquêteurs sont venus chez moi, je savais qu'ils viendraient vers cet horaire là. Ils ont donc dans la logique vu que c'était des vêtements qui brûlaient et non du bois. La femme a l'air extrêmement intelligente et j'ai vérifié son identité grâce aux empreintes relevées sur mon téléphone ;  elle a résolu chacune de ses enquêtes, j'espère donc qu'elle a vu ce tas de vêtements dans le feu, et qu'elle me suspecte en ce moment même.

Elle me posera cette question, et je lui répondrait le plus simplement du monde que c'était des vêtements à mes vrais parents que les services sociaux m'ont donné suite à mon émancipation, ils pourront confirmer mes dires, elle me laissera donc tranquille et je ne ferais plus parti de leur liste de suspects.

Je sors de la voiture et attrape les chaussures avant de les balancer dans la benne. Je ferme la voiture à clés et me dirige vers l'église à cinq minutes d'ici. Absolument pas croyante, j'entre et fait tout de même le signe de croix étant baptisée, puis m'approche d'un banc. Je m'agenouille juste devant et fait comme si je priais. Après quelques minutes seulement je ressors, un grand sourire sur le visage puis reprends la voiture direction mon petit appart, j'ai un meurtre à préparer.

***

J'ouvre doucement les yeux ; je me suis endormie dans mon bureau. Emett toque à mon bureau avant d'entrer sans même prendre le temps d'attendre une quelconque réponse.

Vous avez encore dormis là Sara.

Oui je me suis endormie sans m'en rendre compte. On a plus que trois suspects, il faut qu'on-

Trois ? Vous êtes encore persuadée que cette ado y est pour quelque chose ?? Me coupe Emett.

Écoute, elle m'intrigue vraiment, je rétorque ; et tu sais que mes intuitions me trompent rarement. S'il te plaît, fais moi confiance, occupons-nous d'abord d'elle, comme ça si je me trompe on s'en rendra compte tout de suite et on pourra se concentrer sur nos deux autres suspects.

... Hm, bon je vous fais confiance, par où on commence lieutenant ? il me répond en souriant.

Merci, dis-je sincèrement ; allons interroger ses voisins, particulièrement cette voisine du dessus dont elle nous a parlé.

D'accord, je vous suis.

Il faudrait aussi vérifier les caméras de sécurité de son immeuble, ainsi que celles présentes autour du lieu du crime. Faut qu'on trouve l'identité de cet homme et qu'on cherche un quelconque lien entre la victime et nos trois suspects. Il faut aller voir le médecin légiste en charge du corps de notre victime.

On ne devrait pas, commencer par contacter la police scientifique pour obtenir toutes les infos nécessaires sur la victime ?

Ouais commençons par ça.

***

Bonjour, police criminelle, dis-je en montrant mon insigne, et voici mon coéquipier. On vient pour la victime du bois d'Obsidienne.

Oui entrez, je suis le médecin légiste qui s'est occupé du corps. Nous avons pu déterminer l'identité de la victime, commence le médecin en nous faisant signe de le suivre ; il s'appelle Adam Wilson, 22 ans, il travaillait dans la compagnie d'import-export Maximus, en tant que secrétaire pour le directeur de cette entreprise.

Bien, il faudra donc qu'on aille interroger son entourage, merci, dis-je alors qu'Emett prend en note.

On arrive près du corps que le médecin légiste découvre pour continuer ses explications.

Il est mort suite aux coups de couteau dans la poitrine et l'abdomen qu'il a reçu. Chose étonnante, deux lames différentes ont été utilisée, et c'est bizarrement les blessures faites par la plus petite qui l'ont tué, celles faites par la plus grosse on été faite post-mortem. Avez-vous trouvé une quelconque lame sur le lieu du crime ?

Non aucune malheureusement... Pourrions-nous connaître la taille des deux lames ?

Bien-sûr. Une petit lame de trois centimètres de large et je dirais environ huit centimètres de long. De quoi rentrer dans une poche si elle se plie. La plus grande est d'à peu près cinq centimètres de large et treize ou quatorze en longueur. La manière dont ce couteau est entré dans la chaire, est comme si plus de force avait été utilisée...

Comme-ci une autre personne était intervenue ? demande Emett ; un complice ?

Hm je ne sais pas, lui répond le médecin.

Ou bien... commençais-je tout en réfléchissant, en utilisant le poids des bras de la victime pour faire croire à une plus grande force, et donc soit à un homme seul, soit à deux personnes minimum.

Ne me dit pas que vous pensez encore à elle ? demande Emett, en levant les yeux au ciel.

Laisse tomber, je te prouverais que j'ai raison de me méfier d'elle.

Des fois vous me faites vraiment peur à penser comme les pires criminels, dit-il finalement avec un petit sourire.

— Avez-vous d'autres informations à nous offrir ? je demande au médecin, agacée par le comportement de mon coéquipier.

Envies meurtrièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant