GDCP- Next Generation (suite de ma fanfiction)

Chapitre 6

Depuis que Lovet avait appris quel serait son talent, Lyana et Niamoye avaient harcelé Lord Terik pour qu'il en fasse de même avec elles. Mais le Discerneur avait refusé, poliment mais fermement. Selon lui, révéler le talent de chacun poserait le même genre de problème que révéler le potentiel de chacun. Sans compter que lui et l'Optimisateur qui l'accompagnerait seraient submergés de demandes de parents affolés.

Malgré les arguments pleins de bon sens de l'ex-Conseiller, les amies de Jolie n'étaient pas encore prêtes à abandonner. Elles faisaient seulement.... une pause. Quant à Lovet... Elle semblait déçue. Peut-être avait-elle espéré un autre talent. D'autant plus que vu son physique de rêve, elle n'aurait pas vraiment besoin d'user de son pouvoir pour convaincre les gens : qui se méfierait d'une jeune fille aux grands yeux bleus et à la chevelure d'or ?

Jolie avait tenté d'en apprendre plus sur Tenn, sans succès. Elle ne savait même pas son nom de famille. Et la jeune fille se méfiait d'elle maintenant. Dès que Jolie arrivait, elle se taisait. Heureusement, Lyana et Niamoye ne semblaient pas avoir remarqué leurs tensions. Seule Lovet avait à un moment poser des questions à Jolie, qui l'avait rapidement détrompée.

- JOLIE ! hurla la voix de Fos, la sortant de sa réflexion.

Jolie se tourna vers son frère. Même chevelure ébouriffée, même sourire narquois, il était le portrait craché de son père. A ceci près qu'un de ses yeux était brun, et l'autre bleu glacier. Des yeux étranges, différents, comme sa soeur. Sans oublier qu'il s'était déjà manifesté en tant qu'Instillateur, un jour avant la rentrée, il y a deux semaines.

- Qu'y a-t-il Fos ? râla Jolie.

- Mon lutin est allé dans le bureau de maman ! Il faut absolument que tu m'aides à tout ranger ! Steuplaît !!! Allez, dis-oui, et je crierais sur tous les toits que t'es la meilleure soeur du monde entier !

Jolie soupira. Il y avait deux lutins dans la famille : Iggy, celui de sa mère, qui se tenait à peu près à carreaux. Et Mâchouille, celui de Fos, qui avait une fâcheuse tendance à croquer tout ce qui lui tombait sous la main. Alors s'il avait mis le bazar dans le bureau de leur mère...

- Bon, je vais t'aider. Mais tu me revaudras ça d'accord ?

Il opina du chef.

- Bon, viens. On n'a pas beaucoup de temps, maman rentre dans deux heures seulement.

Ce n'est qu'arrivée au bureau que Jolie contempla l'ampleur du désastre. Mâchouille voletait et sautillait de partout, renversant les piles de papiers, mâchant des crayons, lançant des classeurs et des livres. Premier défi : attraper le lutin. Comme elle aurait aimé être Invocatrice comme sa grand-mère Edaline ! Mais comme elle ne l'était pas, il lui faudrait faire avec les moyens du bord.

Elle retroussa ses manches et se concentra. Elle était plutôt douée en télékinésie, mais de là à bloquer un lutin fougueux... Comme cela ne fonctionnait pas, elle opta pour une autre tactique. Elle déposa des friandises dans sa main et attendit. Le lutin fondit sur elle et eut à peine le temps de croquer une friandise que les mains de Jolie se refermaient sur lui. Il tenta de la mordre, mais Jolie tint bon, jusqu'à ce que Fos apporte une cage. Mâchouille réussit tout de même à lui laisser une marque sanguinolente sur le dos de la main gauche, heureusement sans gravité. Elle essuya le sang avec un mouchoir de soie.

Elle referma la petite porte de la cage et la verrouilla avec soin.

- Ouf ! Première étape, réussie ! Bon, au travail.

Fos et elle passèrent une heure à juste ramasser les livres et jeter les morceaux de papier épars. Jolie espérait que ce n'était rien d'important. De toute façon, dans le pire des cas, sa mère avait une mémoire photographique. Rien n'était définitivement perdu.

Elle essaya ensuite de faire le tri dans les feuilles qui jonchaient le sol par dizaines. Mais c'était un travail long et fastidieux. De plus, les dossiers de sa mère, Emissaire notable, étaient classés top secret. Si jamais sa mère la surprenait... Elle préférait ne pas y songer. Aucun doute que sa punition serait mémorable.

Elle se contenta donc de rassembler les feuilles en un seul tas. Peut-être qu'après, son père pourrait l'aider.

C'est alors que son regard, irrésistiblement attiré par les documents, se posa sur un paragraphe. Ou plutôt trois lignes. Qu'elle ne comprenait pas.

Lady Gisela Minette Sencen

Dossier d'étude de son incarcération à Exil

Analyse par Lady Sophie Foster