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Plus Hilaire et Maxime s'aventurent dans les méandres de la jungle, plus cette dernière doute des intentions de son compagnon de route. Ses vantardises intempestives ne sont interrompues que par les reproches qu'il lui fait : Maxime sursaute à chaque bruit suspect et marche lentement. Elle n'a pas la stature d'une exploratrice selon lui. Mais Maxime ne s'est jamais vantée de l'être ! Pourtant, à chaque nouvelle frayeur, son angoisse s'atténue et sa confiance augmente. Hilaire n'en voit rien, obnubilé par son trésor.

Enfin, ils y arrivent. Le trésor se cache derrière une ultime porte qu'Hilaire peine à ouvrir. Au terme d'un effort surhumain, le battant cède et une silhouette fantomatique aux limites du réel fond sur le duo. La main squelettique de la créature attrape Maxime. Elle crie à l'aide :

─ Hilaire !

L'homme lui lance un regard malin.

─ Pardon Juste, mais entre vous et le trésor... Mon choix est fait.

Il se précipite à l'intérieur du Temple, laissant Maxime seule avec la créature. Elle hurle d'effroi. Maxime se débat, s'époumone, la main l'agrippe fermement. Sa peur se mêle à des pleurs de panique. Elle parvient à s'échapper et court sur quelques dizaines de mètres. Une racine à ses pieds la fait trébucher, elle tombe à plat ventre. Le goût métallique de la terre la fait grimacer.

Dans son dos, elle entend les grognements du monstre qui la poursuit et les cris de joie de Hilaire qui l'a piégée. Elle doit se relever, mais la peur engourdit ses membres.

Maxime n'a jamais été courageuse. Sinon, elle ne se serait pas enfermée dans une vie monotone, dans une Ruche bourdonnante. Pourtant, ce jour-là, elle n'a pas d'autre choix. Alors Maxime compte mentalement.

Un...

Deux...

Elle se relève avant le trois, car un jour, elle a entendu que c'était ainsi que faisaient les personnes courageuses.

Elle court à travers la jungle, écarte les branches qui lui fouettent le visage. Le monstre la poursuit peut-être, mais elle ne perd pas de temps à vérifier ses arrières. Maxime court à en perdre haleine, et en sentant le vent dans son visage, elle sourit. Elle n'avait jamais eu autant peur, elle n'avait jamais eu à courir pour sauver sa vie. Alors c'était ça, la sensation de grandir.

Elle s'arrête aubord d'une route de sable. Un taxi se présente et lui fait signe de monter.Maxime appréhende un peu, mais quand on vient d'échapper à la trouille de sa vie, on peut bien monter dans un taxi. 

Juste MaximeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant