Sursaut

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C'est en sursautant que je me réveille.
Le froid hante ma peau. Mes yeux écarquillés qui essaient de voir...

-Ho non, dis-je d'une toute petite voix décomposée.
Je suis toujours ici.. Ce n'était donc pas un cauchemar ! A cette pensée je me pétrifie dans mon lit... je repense à ses crocs plein de sang terrifiant.
J'enroule le drap autour de mon corps. Mon coeur bat la chamade cette fois nous pourrions l'entendre à plusieurs mètres de moi.

Je fronce mes sourcils puis mes yeux pour mieux entrevoir ce qui se trouve autour de moi, sur ma droite une vielle armoire en bois massif ornée d'un miroir. A gauche un vieux bureau dans le même ton que l'armoir. Je me lève. Je recommence le même schéma qu'hier et je me rends à la fenêtre....

-Encore la pleine lune. Et toujours ces mêmes traces de pas.

Mais où suis-je bon sang. J'essaie de creuser dans ma tête pour me rappeler qui j'étais avant. Mais je panique tellement que mes idées sont complètement brouillées et je suis incapable de me concentrer.
Puis au bout de quelques instants à me torturer l'esprit, je suis brusquement interrompu par un hurlement sanglant. Mes jambes se mettent à flagoller dans tous les sens. Ma respiration devient bruyante par la peur que je ressens.

- Qu'est-ce je dois faire ?
Je retourne me terrer dans le lit. Je pleure toutes les larmes de mon corps, au point de m'en déchirer les poumons et la gorge.
Les minutes déferlent à vive allure mais je n'arrive pas à me calmer. Des idées noires prennent part de mon être tout entier.. Est-ce que c'est ça mon destin ? Me faire dévorer par ce monstre ? Alors pourquoi ne l'a t'-il pas encore fait ? Pourquoi me retient-il prisonnière ?

-Il veut me faire souffrir ?

Mes dernières forces finissent par me lâcher par le manque de nourriture et la terreur qui me fait perdre toute notion de la réalité. Je tombe de fatigue...

Certainement plusieurs heures plus tard je me réveille...
Il fait encore et toujours cette même nuit noire... Je scrute la ciel sombre pour essayer d'apercevoir un quelconque futur rayon du soleil qui viendrait me porter un peu de réconfort. Mais aucun signe ne peut même me faire imaginer ça. La lune est toujours pleine et pourtant je suis persuadée que j'ai dormi déjà de nombreuses heures depuis la dernière fois que je me suis éveillée.
Non.. Non je ne peux pas imaginer qu'ici le soleil n'existe pas.. Comment cela serait-il possible ?

Je me retourne et je pose mon dos contre le mur. Celui-ci me fait mal par sa froideur, et j'ai comme l'impression de ressentir la main de ce monstre sur mon épaule. Je me laisse tomber au sol....
Je dois quitter cet endroit.
Après quelques minutes je me relève en ayant la boule au ventre et toujours la gorge séree. Je ne peux pas rester par terre, je dois lutter et sa couleur sombre me tériffie encore plus. Je me dirige vers l'amoire, celle-ci est très ancienne coulour bois brut noir. En l'ouvrant elle émet un grincement de porte à m'en faire reculer. Que des draps blancs. Exactement le même que j'ai sur moi...

Je comprends alors qu'il m'a vu nu. Mes larmes recouvrent mon visage en quelques secondes.... Il a vu mon corps. Il m'a touché. Je me sens violé, humilié.
Je déroule lentement le drap noué à ma poitrine pour voir si j'ai une marque. Je referme la porte de l'armoire pour m'aider avec le grand miroir. Je ne remarque pas de traces. En revanche, je suis aussi blanche qu'un médicament, et mes côtes commencent à être apparentes sur mon ventre, je pose ma main droite dessus et je longe mon côté, le ressenti de ma main est douloureux..
Je replace le drap comme il faut.
Si je veux essayer de survivre je dois trouver quelque chose à manger pour avoir la force de quitter cet endroit...
Je me dirige vers la porte, ma main saisissant la poignée je la baisse le plus lentement possible pour ne faire aucun bruit.
J'arrive à l'ouvrir, je patiente quelques instants pour écouter si j'entends quelque chose, rien ne m'alerte. Je longe le mur du couloir celui avec les tableaux en étant la plus silencieuse possible.

Je m'arrête une nouvelle fois sur celui auquel je me suis surprise à contempler hier. Ma main dessine ses traits et il ressemble étrangement au monstre de cette demeure.
Comment est-ce possible ? Il date de plus de 200 ans ! Je me secoue la tête pour essayer de recouvrer mes esprits.
Ma main se porte à ma bouche car je suis en pleine réflexion. Une odeur de sang, en baissant la tête lentement vers ma main et la retirant de ma bouche, je saigne au bout du doigt.
Une rafale de vent me fait crier de stupéfaction!
Mais d'où sort-elle, il n'y a aucune fenêtre dans ce couloir.

Je me mets à courir le plus vite possible, la peur m'emporte et je descends les escaliers à toute vitesse !
Arrivée en bas je cours me réfugier sous l'énorme table du salon. Le feu de cheminée s'éteint en un coup de vent. Quelques secondes plus tard je vois des pieds se poser au sol non loin de moi. Je porte mes mains à ma bouche pour empêcher tout bruit de sortir... Les pas viennent vers moi dans un bruit sourd et puissant faisant résonner le marbre sous mon corps et dans la pièce.
Je recule en poussant avec mes pieds, mais je me fais arrêter par une chaise ou elle grince au sol de quelques centimètres...

Kira, dit-il de sa voix rauque et maléfique.
Il sait que je suis ici. Vu à la vitesse qu'il se déplace en moins d'une seconde il m'en ferait sortir.
Je ferme les yeux. Je ne sais plus quoi faire. J'ai une douleur affreuse à l'estomac et je tremble de tous mes membres.

-Kira, sortez du dessous de la table, avant que je ne le fasse !
-Qui êtes-vous ?
- Je n'ai pas à vous répondre. Sortez de sous la table !!! Sa voix glacial et brutal me fait trembler encore plus.
Je l'implore de ne pas me faire de mal...
- Hahaha
- Pourquoi vous me retenez prisonnière ?
- SORTEZ !!!
De rage il attrape la table et l'envoit s'écraser à l'autre bout de la pièce dans le mur.

Je me terrifie tellement de peur qu'aucun sons ne peut être extrait de ma bouche.
Je cache ma tête dans mes bras qui entourent mes genoux. Je n'ai pas le courage de le regarder, je n'ai pas le courage de me lever. Je sens la fin de ma vie arriver. Je n'aurais pas donc réussi à survivre...

Il m'attrape violement par le bras. Mais mes jambes ne suivent pas le mouvement et je me laisse tomber au sol.

Debout dit-il sèchement.
Mais je n'en ai pas la force.. Je suis bien trop apeurée pour ça.
Il me fait glisser sur le marbre glacial.
La panique de ne pas savoir où il me conduit m'emporte et je frappe sa main pour qu'il me lâche, il s'arrête net.
J'ai toujours la tête rivée vers le sol.. Je ne peux pas regarder ce monstre.

-Tuez moi !
- Ce n'est pas encore le moment, soyez patiente !
- Je vous supplie de me tuer !
- Implorer ma pitié ne servira à rien !
De toute manière à cette vitesse là j'en ai déjà plus pour très longtemps...

Il reprend son pas et recommence à me tirer au sol..
- Pourquoi ? Que vous ai-je fait ?
- Rien ne sert de poser des questions.. Je ne vous répondrais pas !

Il ne me reste qu'une seule solution pour ne plus vivre tout ça.. Le suicide..

Attirance désaprouvée..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant