Comment repenser le suicide

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Les nuits se suivent et se ressemblent toutes... J'en ai la preuve irréfutable maintenant. Le soleil ici... Là où je suis n'existe pas.
Je sais qu'il existe car je me rappelle l'avoir déjà vu, une énorme lueur blanche qui aveugle et réchauffe la peau...
Parfois il est orné de métal gris autour, parfois d'un métal rouge. Il éclaire son entourage quelques heures et à ce moment là les gens communiquent entre eux, il anime donc les échanges entre humain. Mais lorsqu'il se couche il n'y a plus aucun bruit. Comme ici, et donc plus de communication, plus d'échange, plus de vie, uniquement l'obscurité.

Revoir ce soleil me donne le sourire, mon corps se rappel sa chaleur. Enfin un peu d'espoir dans ce bas fond ou je me trouve...

Je me lève du lit, cette fois je ne recommencerais pas, je n'irais pas vers cette fenêtre. Pourquoi faire ? La lune sera encore pleine, je le sais, sans parler des traces de pas.

En marchant vers la porte je me sens mieux dans mon corps, j'ai la sensation d'être rassasiée, mes jambes ne sont plus fébriles. Je me retourne pour me regarder dans le miroir, face à celui-ci je passe mes doigts dans la mèche de mes cheveux qui cache une partie de mon visage, en la relevant je pose mes yeux avec insistance sur mes lèvres d'un rouge vif. Je m'approche du miroir pour contempler mieux. Mes doigts toujours posés sur ma lèvre inférieure, ma bouche s'entre-ouvre légèrement car je ne me reconnais pas face au miroir. Jamais mes lèvres ont étés aussi rouge et mes yeux aussi brillants avec une peau aussi pâle que la neige recouvrant le sol à l'extérieur...

Je suis perturbée par cette image de moi que renvoit ce miroir... Cet endroit me donne la chair de poule dès que je suis éveillée, est-ce que ce miroir ne serait pas aussi maléfique que son propriétaire ?

Je suis brusquement interrompu par un impact lourd venu s'écraser dans la fenêtre de la chambre... En sursaut je me retourne face à elle, la fenêtre est fêlée..

Doucement j'avance, il y a un petit rebord en bas de cette fenêtre, j'y vois un oiseau blessé avec le bec rempli de sang. J'ouvre la fenêtre et un vent glacial martèle ma peau, rapidement je prends le petit volatile pour le rentrer et refermer avec force ce battant de fenêtre car le vent puissant s'abat sur cette demeure. Je le tiens dans ma main droite, et je sens son petit cœur encore battre, je prends un côté du drap qui me couvre pour essuyer son sang, il est apeuré, il essait de bouger ses ailes mais en vain.
Mais quelques instants plus tard je me rends compte que j'ai fait tout ça pour rien car son petit coeur à cessé de battre..
Il a aussi essayé de lutter mais inutilement. Mes larmes recouvrent mon visage car ce petit oiseau est finalement moi...
À quoi bon se forcer à vivre lorsqu'il n'y a plus d'espoir, pourquoi chercher à s'enfuir lorsque c'est impossible..

À peine je vais sortir de cette chambre il sera déjà là... Ce monstre sans foi ni loi. Ce diable sorti tout droit des enfers !
Il est le mal incarné, il n'est pas humain, il n'est pas animal.. Il est ... Je ne sais pas.

Les micros secondes où j'ai croisé son regard je n'ai jamais ressenti un mal être aussi déstabilisant. Il n'a aucune âme, aucune empathie... Je ne sais même pas s'il se rend compte qu'il répand la terreur autour de lui... Mais j'en doute car il ne doit pas non plus avoir de conscience.

Je fixe le miroir une nouvelle fois, j'hurle de peur, ses yeux apparaissent à la place des miens.

Nerveusement je me les frottent à m'en faire mal. Je n'ose pas retirer mes mains pour voir si c'est encore ses yeux que j'ai vu quelques secondes auparavant.
Ce vert est beaucoup trop intense pour être naturel, ses iris changent aussi de formes, parfois elles sont toutes petites et rondes parfois elle se contractent en fente verticale et c'est à ce moment là qu'il a sorti ses crocs plein de sang.

Attirance désaprouvée..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant