Attirance désaprouvée..

Un convive difficile

Je me retourne la bouche toujours béante par ce que je viens d’entendre. Je le vois se diriger vers l’escalier d’un pas lent et lourd qui résonne sous mes pieds.
Mille ans répétais-je d’une voix stupéfaite, mais il n’a même pas souligné m’entendre. Il choisit également lorsque je l’intéresse ou non, certaines questions il me le permet et d’autres non. L’horloge des minutes tournent alors que mon esprit se contorsionne dans tous les sens pour essayer de comprendre tout ces mystères. Je suis interrompu par un calme complètement plat, comme-ci il avait une nouvelle fois quitté l’endroit. Il m’a convié à le suivre boire un café ou même un whisky, comme-ci j’avais le cœur à consommer un apéritif en sa présence. Mais quel goût ça a d’ailleurs ? Je cogite une fois de plus, comme c’est intriguant, je ne connais ni le goût du café ni celui du whisky pourtant j’en connais leur couleur. Noir comme son cœur et jaune comme la pleine lune.

S’il me demande de l’accompagner c’est certainement qu’il n’a pas encore prévu de me dévorer. Mais il a précisé dans la cuisine, donc il est possible qu’il me fasse mijoter à feu doux. Non, impossible il dévore ses proies en les vidant de leur sang. Je ne vais pas le suivre, j’opère un demi-tour et je me dirige vers la chambre, en voulant l’ouvrir je constate que celle-ci est scellée. J’ai toujours pu l’ouvrir, je ne comprends pas. Et si j’étais à l’intérieur est-ce que je pourrais sortir ? Comment la porte peut choisir d’elle-même de s’ouvrir ou non par rapport au côté auquel je me trouve. Et encore un mystère de plus. Je me dirige vers une autre, même chose. C’est lui qui fait ça ! Il n’y a pas d’autres solutions, je ne sais pas pourquoi ni comment, mais dès qu’il est dans son palais il devient hanté. De quel maléfice est-il doté ? La malédiction porte sur lui ou sur son manoir pourri ? Les deux, ils sont aussi maléfiques l’un que l’autre. Il faut que je comprenne absolument comment je suis arrivée ici, et pourquoi. Seul ce monstre peut m’apporter des réponses, tout tourne autour de lui.
Doucement je descends les escaliers, j’entends la cheminée crépiter cela m’indique qu’il n’est pas là, sinon comme tout le reste ça partirait en fumée ou en lambeau, tout ce qu’il touche il le détruit sur son passage. En arrivant dans le salon je constate que ma réflexion était erronée car il s’y trouve, il est assis dans un large fauteuil de profil de l’âtre, il tient son verre contenant du liquide jaune avec sa main gauche ou les flammes qui se trouvent à environ un mètre de celui-ci modifie la vision de la réalité.

- Heureusement que je suis immortel, vu le temps que vous avez mis pour vous décider pour me rejoindre, une vie humaine n’aurait certainement pas suffit, dit-il de manière à essayer de dissimuler son sourire sournois en plus de sa vanne.
- Après réflexion j’avais pensé de retourner faire un tour dans la chambre.
- Vous voulez dire dans votre chambre ?
- Non, dans la chambre. En effet celle-ci ne m’appartient pas.
- Je vois, dans ce cas vous me voyez dans l’obligation de vous demander pourquoi vous n’y êtes donc pas ?
- La porte ne veut pas s’ouvrir.
- Comme je suis désolé répondit-il de manière moqueuse.
- Être mauvais est une chose, mais il faut avoir un but précis pour l’être, et quel est le vôtre ? Dis-je de manière sarcastique, je ne voulais absolument pas dire cela, et encore moins sur ce timbre de voix.
- Pour qui me prenez-vous pour vous donner le droit de me parler sur ce ton, vous savez au moins qui je suis ?
- Pas vraiment non, je ne connais toujours pas votre nom vu que nous ne voulez pas me le dire, laissez-moi au moins me permettre de vous appeler Monstre. Une nouvelle fois mes paroles précèdent ma pensée, je plaque ma main sur ma bouche pour m’empêcher dorénavant d’avouer. Comment ça avouer, serait-ce une vérité ?

D’un coup il se jette sur moi, je m’étale sur le dos, il est au-dessus de moi et ses crocs pointus sont déjà prêts à me dévorer, ses yeux me tétanisent. Je ressens une colère démentielle sur son visage tandis que le mien montre une peur existentielle.