La Vérité

Tout simplement mort

— Je te présente toutes mes condoléances pour Enzo, souffla Théo, alors qu'il tenait Bonnie dans ses bras. J'aurais vraiment voulu arriver à temps pour la cérémonie, ajouta-t-il.

— Tout ce qui compte c'est que tu sois là, lui répondit la jeune femme.

— C'est pas vraiment l'impression que j'ai pour l'instant, ironisa la chimère en se détachant de son amie.

Bonnie le regarda un instant et lui adressa un sourire compatissant. Le seul Theo qu'elle avait toujours connu était la version qui se tenait devant elle. Celle à laquelle elle s'était attachée au fur et mesure de ses visites. Elle avait souvent eu l'occasion de passer du temps avec lui, de lui parler, d'apprendre à le connaitre et jamais elle n'avait décelé la moindre trace de vice ou de méchanceté. Au contraire, elle le savait doué de compassion, d'altruisme et d'un grand courage.

Après tout, son choix de carrière reflétait bien son désir de protéger les autres. Alors face à ces yeux tristes et ce visage sombre elle eut envie de l'aider.

— Laisse-moi faire, je m'en occupe, assura Bonnie.

La jeune femme se tourna afin de faire face au groupe. Chacun d'entre eux était resté étrangement calme durant leur échange. Se faisant, elle ne put que constater la tension qui régnait dans la pièce, mais décida de l'ignorer et entra sans attendre dans le vif du sujet.

— Vous devriez tous avoir honte ! assena la sorcière, provoquant l'indignation de son auditoire, mais là encore elle n'en tint pas compte et poursuivit. Nous sommes censés être proches les uns des autres. Des liens qui pour certains remontent à de nombreuses années et pourtant, votre première réaction a été de douter.

Elle marqua un arrêt après cette entrée en matière, pour laisser le temps à chacun de se remettre en question avant de reprendre.

— Je suis aussi coupable que vous. Nous avons très mal géré les événements d'hier soir. En fait, nous avons eu un léger aperçu du quotidien de Liam. Nous savons très bien que ce Theo n'a jamais nui à personne. Pourtant une part de nous continue de le craindre. Si vous avez besoin d'une preuve, demandez-vous pourquoi aucun d'entre nous ne s'est opposé à leur départ et à leur absence. C'est vrai, si Liam pouvait rester près de lui, rien ne nous empêchait de faire pareil. Seulement, pour cela, nous aurions dû nous confronter à nos peurs. Accepter de ne plus juger l'homme au travers du prisme de nos souvenirs, mais bien, sur ses actes présents.

— En fait ce que tu nous demandes c'est d'oublier et faire comme si rien ne s'était passé ? ironisa Malia.

— Non la contra Bonnie, notre erreur est là justement. Theo n'a rien à se faire pardonner.

— C'est facile pour toi, il ne t'a jamais fait de mal, insista la coyote. Vous pouvez tous vous leurrer en vous répétant que ce sont deux hommes différents, ça ne change pas la réalité. Qu'est-ce qui nous dit qu'il ne redeviendra pas le monstre qu'il était ?

Bonnie allait répliquer, mais elle fut coupée dans son élan par Theo.

— Ils ont peut-être raison d'avoir peur de moi.

— Je ne vois pas comment vous faire comprendre la nuance entre vos convictions et la vérité, soupira la sorcière.

— Moi je sais, intervint Damon en fixant Theo. Vous dites qu'il a changé, moi je pense que qui qu'il est put être, il est mort, affirma le vampire.

Les propos étaient assez violents à entendre pour Theo qui n'eut ni l'envie ni le temps d'y réagir.

— Je suis assez d'accord avec Damon en fait.