One shot 2 : Il neige à Paris ♫♪

105 3 8
                                    

9 ans. Voilà 9 ans que je te connais. 9 ans que j'ai commencé à te produire, à croire en toi. Jamais tu n'as cessé de me remercier pour tout ce que j'ai fais et pourtant j'ai l'impression de n'avoir rien eu a faire : tu étais déjà une grosse bosseuse. Je t'ai rencontré dans un café, je t'ai interpellé, tu as signé le contrat et te voilà à mes côtés. Ton spectacle à tellement bien marché que toi même tu n'en revenait pas. Pour ta première j'étais venu te voir sans que tu le saches. Je t'attendais en loge, tu m'as sauter dessus avec un grand sourire. Ton manager m'a dit que tu refusais d'y aller au début, il t'a motivé et rassuré : tu lui demandais sans cesse si il t'aiderait en cas de problème. Il t'a dit oui et tu as commencé à fouler les planches.

Des heures et des heures d'écriture pour en arrivé là. A mes côtés. Tu n'as jamais baissé les bras, tu t'es contenté de faire comme tu le sentais, d'être toi-même. Quand on avait enfin mit le point final, tu t'étais retourné vers moi toute exitée et tu m'avais dit :" J'ai hâte de voir notre travail mis en scène". Non Laura. C'était ton spectacle, ton moment. Et même pendant les répétitions je sentais que chaque mots que tu prononçais criaient un "Merci". Je n'ai fait que t'aider et pourtant je reste à tes yeux ton sauveur, le mec sans qui rien est possible mais je ne suis que ton producteur : c'est mon métier et rien de plus. Cette admiration je l'ai prise au début pour une addiction juvénile mais après je l'ai vu comme de l'amour pur et sincère. Et mon coeur à ballançé du côté des sentiments. Chaque compliment que tu me fais maintenant accélère mon rythme cadiaque, mes mains tremble quand tu me les prends, mes yeux évitent les tiens. En quelques mots : je suis amoureux de toi.

Hélas (oui je suis très théâtral parfois) cet amour est-il réciproque ? J'ai plus l'impression de voir un amour fraternel que passionnel dans tes yeux. Cette admiration, c'est juste professionnel n'est-ce pas ? Je ne crois pas que tu partages les même sentiments que moi : je suis ton producteur, tu es mon artiste, je t'aide, tu fais et puis voilà. Mais je ne veux pas de cette boucle, de ce chemin tout tracé : je veux en construire un autre avec toi loin du monde du spectacle, loin du professionnalisme, loin de tout. Plus près des mots, des gestes, des souvenirs. Tout ça me brûle de l'intérieur, tu es ma seule source qui pourrait l'éteindre ce feu tyrannique. Mais je souffre en silence en me contentant de ce que j'ai : ta présence. Quelle horreur de savoir que juste en t'avouant tout je pourrais te perdre pour toujours. Beaucoup on déjà vécu le fait de tomber amoureux de leur ami mais je ne m'attendais pas à ce qu'il me tombe dessus par hasard, je ne l'ai même pas vu venir. Je t'aime. Je te le montre avec réserve, avec des sous-entendus, à travers de cadeaux "amicaux", des phrases d'encouragements. Je dissimule tout même le moindre mot d'amour, le moindre geste explicite, le moindre sourire bête, le moindre rire suspect. Je t'aime. Et tu ne le sais pas. Je t'aime. Tu ne le sauras jamais. Je t'aime. Plus que tout au monde. Mon monde c'est toi. Et ça aussi, tu ne le saura pas.

J'étais face à la fenêtre de mon bureau, je regardais en contre-bas la rue déserte où seule trois personne marchaient sur les trottoirs. En effet, le froid de l'hiver s'était vite installé sur la capitale et les gens avait de moins en moins envie de sortir avec un temps pareil. Tout semblait être gris, froid, un peu comme mon cœur sans toi. Arnaud s'était approché de moi en mettant sa main sur mon épaule. Mon esprit revint et je me retourna sur ma chaise. Il me souri et me demanda ce que j'avais. Je ne pouvais forcément rien lui cacher : en 9 ans tu penses si j'avais gardé tout ça pour moi. Arnaud était mon meilleur ami de théâtre, le premier que j'ai connu avec Guillaume. Il savais toujours quand je lui cachais quelque chose et il me harcelait pour le savoir tellement que je n'arrivais jamais à tenir : je lui avouais tout le lendemain. Cela fait 4 ans qu'il le sait pour toi et moi ; enfin moi et mon rêve d'être avec toi. Il pris une chaise et s'essaya à ma droite en me souriant tristement. Je savais déjà ce qu'il allait me dire qu'il ne faut pas que "je me déstabilise", que je "dois rester fort" et qu'au pire je pourrais bien t'avouer tout ce que j'ai sur le cœur depuis". Mort de rire, comme si c'était facile de dire ce genre de chose : si c'était comme aller acheter une baguette à la boulangerie, je l'aurais déjà fait crois-moi. Mais il ne me dit rien, il regarda lui aussi la rue à travers la fenêtre et expira fort. De mon côté je fixais mes pouces qui tournaient lentement autour de l'un et l'autre.

Petites Fanfictions sur DarksmileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant